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Faire ce que l'on veut, est-ce faire ce qui plaît ?

Publié le 26/02/2004

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Elle suppose la pensée et ne peut se décrire que par ses contenus. Elle implique aussi l'existence d'un travail intérieur, qui prend la forme d'une distance par rapport à soi. Pour Alain, a conscience est essentiellement morale, car elle est le siège du moi, de l'identité de l'individu. La conscience est aussi mémoire. Elle est le fondement de a notion de personne, en ce sens qu'elle est le lieu de toutes les interactions du sujet avec lui-même, les autres, et le monde. La plupart des gens croient se connaître parce qu'ils disposent d'une conscience d'eux-mêmes mais, en fait, leur perception d'eux-mêmes est déterminée par l'éducation, par les valeurs que les autres leur ont transmises. Par exemple : nous croyons être originaux, c'est-à-dire affirmer notre subjectivité, alors que nos attitudes sont le plus souvent le fruit des influences que nous avons subies. Le mécanisme de l'illusion s'explique par l'absence de distance critique du sujet à l'égard de lui-même. [D'un point de vue tant moral qu'immoral, ce que je veux n'est pas ce qui plaît. La moralité de l'être vertueux peut déplaire, tout comme l'immoralité de l'être vicieux peut offenser autrui.

« l'individu.

Dans cette tyrannie du supérieur par l'inférieur, l'homme devient esclave des désirs sans frein ; c'estpourquoi il est nécessairement malheureux.

Il devient incapable de jugement, d'honneur, et, au lieu d'êtremaître de soi, il est soumis à ce qu'il y a de plus bestial en lui. Céder aux passions, au désir, rêver d'être tyran est donc en fait rêver d'être impuissant, confondre ce qui estagréable avec ce qui est bon.

Nul ne peut être véritablement maître des autres sans être d'abord maître desoi.

Le projet d'hommes comme Calliclès est contradictoire : on ne peut à la fois être soumis à ses propres désirs et libre, être maître et serviteur. Le « Grogias » filait la métaphore des deux tonneaux.

L'homme maître de lui-même, ordonné, est celui qui sait combler ses désirs sans leur céder, accorder au corps ce qu'il faut.

L'homme tyrannique poursuit sans trêvedes plaisirs nouveaux, comme on verse du liquide dans un tonneau ; mais ce que ne sait pas cet être de ladémesure, ce qu'il ne veut pas voir, c'est que sa conduite déréglée en fait un « tonneau percé ».

Il peut sansfin accumuler les plaisirs : il ne sera jamais comblé, et s'épuisera en pure perte. Le dérèglement est donc d'abord une faute de jugement : c'est une incompréhension de ce qu'est le bienvéritable, une confusion entre bon & agréable.

Ainsi, il est clair que « Nul n'est méchant volontairement ». Eclairer les intelligences, c'est ipso facto redresser les conduites. Mais puisque l'injustice est une maladie de l'âme, une perversion de l'ordre, alors la punition est leremède approprié.

Le châtiment est conçu par Platon comme analogue du médicament.

On accepte la souffrance physique pour se soigner, pour réparer un mal, parce qu'on sait que le traitement enduré estfinalement bénéfique.

Il doit en aller de même pour l'âme : la souffrance endurée, là encore, doit être comprisecomme nécessaire au rétablissement d'un équilibre que l'injustice avait compromis.

C'est pourquoi, aussiparadoxale que paraisse la thèse, « il est pire de ne pas être puni que de l'être ».

L'homme injuste impuni est semblable au malade abandonné à son sort. Platon inaugure la grande tradition de l'ascétisme.

En un sens, toute notre morale est restée imprégnée des thèses platoniciennes, et il n'y a guère que Nietzsche pour avoir reconnu en Calliclès un modèle. Me connaître, connaître la nature humaine, c'est faire usage de ma raison afin de contrôler mes désirs et mespassions sans pour autant les brimer.

Celui qui se connaît lui-même connaît et veut forcément le bien pour lui-même.

Seul l'ignorant peut vouloir ce qui lui nuit. Vouloir, c'est être libreVolonté et liberté se confondent, dit Descartes.

Ce que je veuxvéritablement est l'expression de ma liberté.

N'est libre que l'hommeraisonnable.

Ce qui déplaît, à moi-même comme à autrui, c'estl'incapacité d'être pleinement ce que je suis, soit parce que je suisl'esclave d'une passion qui étouffe ma personnalité, soit parce que jesubis l'influence d'autres personnes.

La puissance que nous vivons ennous-mêmes et qui vise la liberté n'est pas nécessairement celle de lapassion destructrice et violente.

Dans ses Méditations, Descartesreconnaît en lui sa volonté "si grande que je ne conçois point l'idéed'aucune autre plus ample et plus étendue".

En cet infini pouvoir de lavolonté que nous expérimentons en nous-mêmes, il voit la marque et laressemblance de Dieu.

La liberté humaine est infinie, à l'image de lapuissance infinie de notre volonté.

Il n'appartient qu'à nous d'affirmerou de nier, de faire ou de ne pas faire, de poursuivre ou de fuir tout ceque nous voulons.

La liberté n'est pas un état d'indifférence dans lequelje suis plongé lorsque toutes les contraintes sont absentes — car en cecas je ne choisis pas ou bien je choisis au hasard —, mais bien dansl'acte volontaire par lequel je donne mon assentiment ou je le refuse.Nous serons donc d'autant plus libres que nous agirons en raison, c'est-à-dire en connaissance de cause.

Plus la connaissance desconséquences et des effets de nos actes nous est claire, plus notrevolonté trouve de facilité à s'exercer dans ses jugements.

Si la volonté est une puissance infinie, la raison enest le seul guide pour la bien conduire. Toute volonté est volonté moraleFaire ce que je veux n'est pas faire tout ce que je veux.

Celui qui fait tout ce qu'il veut finit pas ne plus rienpouvoir faire.

En effet, je ne suis libre qu'à la condition de respecter autrui.

Si je le nie, je m'en fais unennemi, lequel voudra plutôt ma perte que ma liberté.

Donc, pour faire ce que l'on veux, il fautnécessairement plaire moralement à autrui.

Toute volonté, toute conscience est toujours implicitement moralecomme le Alain. "Conscience.

C'est le savoir revenant sur lui-même en prenant pour centre la personne humaine elle-même,qui se met en demeure de décider et de se juger.

Ce mouvement intérieur est dans toute pensée ; car celuiqui ne se dit pas finalement : "Que dois-je penser ?"ne peut pas être dit penser.

La conscience est toujours. »

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