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Faut-il raisonner pour être juste envers autrui ?

Publié le 05/03/2005

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Force est de constater que, dans nos rapports avec les autres, ce sont plus souvent les passions que la raison qui prédominent et que l'amour-propre nous conduit à être souvent injustes avec eux. Sur les gens qui nous indiffèrent, nous ne portons en général pas de jugement. Pour reconnaître le mérite ou les droits des autres, il faut être assez sûr de soi-même, avoir atteint un degré suffisant de maturité et de sagesse pour ne pas craindre qu'ils soient nos rivaux. La confiance, le bonheur, l'épanouissement prédisposent à la magnanimité et à la générosité. Il est probable qu'aucun raisonnement ne saurait venir à bout de sentiments d'hostilité envers autrui qui seraient le fruit de l'insatisfaction et de la crainte. Pour être juste avec les autres, il faut donc être disposé naturellement à la bienveillance.

C'est parce que l'homme est un être doué de raison qu'il est aussi un être moral. Ne pas raisonner me conduit à agir en n'écoutant que ma propre nature, et non en me demandant ce qu'il est juste de faire. Mais, à trop raisonner, l'on oublie les commandements de la nature. Ce sont ces derniers qu'il faut écouter. La nature, en effet, a fait de l'homme un être social qui spontanément veut le bien commun, donc la justice.

  • I) Il faut raisonner pour être juste avec autrui.

a) Sans la raison nous serions injustes. b) Il faut raisonner pour être impartial. c) Nous sommes égoïstes par instinct.

  • II) Il ne faut pas pas raisonner pour être juste avec autrui. a) Nous sommes justes par nature et par instinct. b) Les notions du juste et de l'injuste sont innées. c) Nous sommes altruistes par penchant.
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« c'est de sortir de soi pour entrer dans les autres et les juger de leur point de vue, sans parti pris» (Célèbresleçons et fragments). Les hommes sont égoïstes par instinctPour Hobbes, «avant qu'il y ait un gouvernement, il n'y a ni juste ni injuste».

Par nature, les hommes ne sontpas disposés à être justes avec autrui, au contraire.

L'instinct nous pousse à être égoïstes et à défendre nosintérêts, si nécessaire en étant agressifs avec les autres.

La justice n'est qu'un calcul rationnel destiné àrendre la vie en société supportable. Hobbes est considéré, avec Machiavel , comme le fondateur de la politique moderne.

Contemporain de la Révolution anglaise du XVIIième siècle, Hobbes sera frappé de la violence de la guerre civile et des conséquences désastreuses de la vacance du pouvoir.

Au chapitre XIIdu « Léviathan », il écrit : « Il apparaît clairement par là, qu'aussi longtemps que les hommes vivent sans un pouvoir commun qui les tiennetous en respect, ils sont dans cette condition que l'on nomme guerre, etque cette guerre est guerre de chacun contre chacun. » L'expérience inédite qu'est la Révolution va amener Hobbes à se faire le théoricien d'un pouvoir fort, de l'absolutisme. Hobbes appartient au courant dit du « droit naturel » qui rompt avec les conceptions politiques traditionnelles.

L ‘héritage antiqueaffirmait avec Aristote que « l'homme est un animal politique » et assurait la prééminence de la communauté sur l'individu.

L'héritagechrétien, le droit divin, interdisaient toute contestation de l'autoritépolitique, laquelle était censée venir de Dieu. La Réforme religieuse de Martin Luther au XVI ième ébranle la tradition catholique et rejette le pouvoir qu'exerçait le pape non seulement sur les Eglises, mais aussi sur les Etats.

La philosophie de Descartes fait du passé table rase et place la conscience, l'homme conçu comme volonté autonome, au centre de l'univers. Hobbes est en un sens l'héritier politique de cette double fracture religieuse et métaphysique.

La Révolution anglaise, qui l'obligera à se réfugier à la cour de Louis XIV , l'assure que les fondements traditionnels de la politique sont vermoulus, et qu'il faut accomplir en politique ce que Descartes a accompli en métaphysique : une contestation radicale de la tradition et de l'histoire, et une nouvelle fondation, rationnelle,cette fois, de l'Etat : « De toute manière, un argument tiré de la pratique des hommes est sans valeur [...] En effet, même si en tous les endroits du monde les hommes établissaient sur le sable les fondements de leursmaisons, on ne pourrait inférer de là qu'il doit en être ainsi.

L'art d ‘établir et de maintenir les républiquesrepose, comme l'arithmétique et la géométrie, sur des règles déterminées, et non comme le jeu de paume, surla seule pratique. » L'expérience cruciale de la guerre civile, la montée de l'individualisme, la rupture des anciennes solidarités sociales, invitent Hobbes à penser qu'en dehors d'un pouvoir commun fort, les hommes vivent en rivalité, défiants les uns vis-à-vis des autres, dans un état de suspicion, sinon de guerre. Cherchant les fondements d'une autorité légitime, et les causes de la vie sociale, Hobbes reconstitue ce que l'on nomme l'état de nature.

L'état de nature est un état fictif, correspondant à ce que vivraient leshommes si chacun jouissait de sa liberté naturelle.

Hobbes en effet accepte l'idée que les hommes sont naturellement libres, c'est-à-dire pourvus d'une volonté autonome dont ils ont le droit d'user.

La question estalors de savoir pourquoi, étant donné qu'ils sont libres, les hommes acceptent un pouvoir commun.

Si j'ai ledroit naturel de décider pour moi-même de mes actions, pourquoi est-ce que j'accepte de me soumettre à laloi ? Pour quel motif est-ce que je donne aux lois une partie au moins de ce droit naturel que j'ai de décider demes actes ? Rechercher ces motifs demande de reconstruire par la pensée l'état de nature, pour comprendre ce que seraient les hommes sans un pouvoir commun, et examiner pourquoi et comment ils en sortent. Hobbes considère que les hommes sont égaux.

C'est-à-dire que les différences de force ou de ruse ne sont pas si grandes que l'un d'entre nous puisse s'approprier une chose et en exclure les autres Hobbes emploie pour le montrer un argument très étrange ; tout homme a toujours assez de force pour en tuer un autre.

Les hommes sont donc égaux en aptitude et en droit : chacun a un droit égal sur toute chose :« De cette égalité des aptitudes découle une égalité dans l'espoir d'atteindre nos fins.

C'est pourquoi, si deuxhommes désirent la même chose alors qu'il ne leur est pas possible d'en jouir tous les deux, ils deviennentennemis ; et dans leur poursuite de cette fin (qui est, principalement, leur propre conservation, mais parfoisseulement leur plaisir), chacun s'efforce de détruire et dominer l'autre. ». »

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