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Faut-il rompre avec le passé ?

Publié le 05/07/2012

Extrait du document

L’homme est donc condamné à être enchainé à son passé. Il est donc à nous de trouver un moyen de l’apprivoiser, de vivre avec le passé et non pas malgré le passé. En cela, ce qui pouvait autrefois apparaître comme un fardeau devient en réalité une richesse. Nous développons sans cesse de nouveau moyens physiques de capturer l’instant présent. Auparavant, l’on faisait appel aux peintures ou aux sculptures, de nos jours, vidéos et photographies permettent cela avec une rapidité époustouflante. Ce désir de créer un témoignage tangible d’un instant est la conséquence de notre incapacité à faire cela naturellement. En tant qu’hommes, seuls les souvenirs témoignent d’un instant précis, mais ces images, et sensations mentales ne sont guère transmissibles. A l’inverse d’une photographie, le passé qu’enregistre nos mémoires n’es pas un passé objectif et total.

« ce fil raccordant nos trois divisions du temps. Nous ne pouvons « être » sans notre passé, car celui-ci agit à l'image des fondations d'une batisse : c'est ce qui nous offre une structure, un squelette identitaire aveclequel aborder le monde.

Les trois divisions du temps sont interdépendantes, et la suppression de l'une entraine la suppression des deux autres, ainsi que du sens del'existence et de la conception du « temps ».

Sans passé, il n'y aurait ni présent, ni futur.

Sans présent, le passé perdrait son sens, et le futur s'évaporerait.

Enfin, sansfutur, il n'y aurait nul besoin de passé, et encore moins d'un présent.

Ces trois modes temporelles se mélangent, s'unissent et se mêlent, et l'apparente importance dupassé s ‘explique grâce à la l'inhabilité de l'homme de clairement distinguer le passé, le présent et le futur.

Tenter d'oublier ou effacer le passé est donc vain.L'emprise de l'homme sur le temps est trop faible, et nous ne pouvons tout simplement pas rompre avec le passé, qu'on le veuille ou non. L'homme est donc condamné à être enchainé à son passé.

Il est donc à nous de trouver un moyen de l'apprivoiser, de vivre avec le passé et non pas malgré le passé.En cela, ce qui pouvait autrefois apparaître comme un fardeau devient en réalité une richesse.Nous développons sans cesse de nouveau moyens physiques de capturer l'instant présent.

Auparavant, l'on faisait appel aux peintures ou aux sculptures, de nos jours,vidéos et photographies permettent cela avec une rapidité époustouflante.

Ce désir de créer un témoignage tangible d'un instant est la conséquence de notreincapacité à faire cela naturellement.

En tant qu'hommes, seuls les souvenirs témoignent d'un instant précis, mais ces images, et sensations mentales ne sont guèretransmissibles.

A l'inverse d'une photographie, le passé qu'enregistre nos mémoires n'es pas un passé objectif et total.

Il est physiquement impossible de se souvenirde chaque détail de chaque instant auxquels nous sommes témoins, et certaines expériences, douloureuses ou magnifiques peuvent être hyperbolisées.

Aux yeux deSaint Augustin, nos souvenirs ne sont que le fruit de ce qui « sort de la mémoire », de « mots conçus après des images fixés comme des traces dans l'esprit ».

Unpremier baiser est une expérience importante d'une vie, et se déroule souvent d'une manière maladroite.

Cependant, le souvenir de cette expérience est souvent altéré :tout paraît plus beau et propice à la situation.

Nos souvenirs montrent la réalité telle qu'on l'a perçue, et non pas telle qu'elle fut.

Mais qu'importe si nous enjolivons ourendons plus terribles nos souvenirs ? Cela ne fait que confirmer le fait que nous détenons un passé qui est le notre, et qui souvent, n'est pas fidèle à la réalité.

Noussommes donc en constant rupture avec le passé, qu'on le veuille ou non, a cause de la subjectivité du passé, ainsi que le caractère biaisée de celui-ci. Lorsque nous commençons a comprendre notre relation avec le passé, ainsi que son caractère muable, nous sommes en mesure d'effectuer un filtrage de noussouvenirs, et de l'élire les mémoires que nous autorisons à resurgir.

Nous avons vu que c'est nous qui créons notre passé, le façonnons par nos sentiments, opinions,sincérité et mauvaise foi.

En adoptant le point de vue existentialiste de Jean Paul Sartre, qui rompt totalement avec les précédentes théories de « prédestination », ilest de notre droit (et non pas devoir) de choisir l'importance que nous accordons aux éléments de notre passé .

Alors que nous en verrons certains comme importantset représentatifs de notre vie, d'autres, au contraires, seront délaissés, et tomberont dans l'oublie.

Ce « tri » des souvenirs peut être inconscient ou conscient, et avoirde l'influence sur notre passé come sur notre futur.

Cette faculté à pouvoir « utiliser le passé au bénéfice de la vie » permet à l'homme de refaire l'histoire, sonhistoire, et d'affirmer son humanité toujours plus fortement.

L'histoire, quelle soit celle de l'homme ou d'un d'homme est à interpréter selon un (voire plusieurs) pointsde vue, et c'est ce dernier qui influence notre présent en même notre futur. D'un point de vue scientifique, tout présent devient immédiatement passé et se rapproche du futur.

En effet, notre perception de l'instant n'est pas assez fine afin depouvoir distinguer précisément l'instant.

Si la définition du présent varie de personne en personne (certains affirmeront qu'ils n'existe pas, alors que d'autres l'étendentsur de larges périodes), une chose est sure, c'est que le présent est le fil et l'aiguille qui unit le passé et le future.

Bergson et Saint Augustin voient respectivement leprésent comme un « pont jeté entre le passé et le futur » et comme la « charnière » les unissant.

Une paradoxe s'impose : si tout ce que nous faisons rejoint le domainedu passé, et que tout ce que nous comptons faire appartient au future, qu'en reste-il du présent ? Quoique nous faisons, nous approfondissons le lien entre notre futureet notre passé : par conséquent nous ne rompons jamais avec le temps, mais le renforçons.

Il faut apprendre de ses erreurs, et les nier rend cela impossible.

Enadmettant que j'ai fauté, en acceptant mes torts j'amasse du savoir qui me permettra de créer un meilleur futur.

Nous parlons souvent d'un « devoir de mémoire », etdans le cas de la France de Vichy par exemple, ce devoir fut négligé.

Ainsi, par honte, toutes les rues portant le nom de Vichy ont étés modifiés, et à une époque, l'onconsidérait même changer le nom de la ville ayant servi de siège au gouvernement de Pétain, tant la France avait honte de son passé.

Aujourd'hui, nous acceptonscette page de notre histoire, si noire soit-elle, car ce passé nous permet de construire un meilleur futur.

Un passé nié, rejeté est une chose dangereuse, et il fautparvenir a dominer son passé, et apprendre à ne pas se laisser dominer par lui avec l'espérance de cohabiter en symbiose. Si certains voient le passé comme une source de douleur, de remords et de haine, il peut aussi être porteur de richesse, d'identité et de promesses pour l'avenir.Parfois, la douleur de notre historicité est si handicapante qu'elle peut pétrifier nos projets d'avenir, et nous empêcher d'avancer dans la vie.

En dépit des raisonsapparentes nous incitant à rompre avec le passé, faire cela serait une tentative vaine et infructueuse : il est impossible de rompre entièrement avec notre passé, c'estest un constituant fondamentale du temps et nous y sommes enchainés, pour le meilleur et pour le pire.

Notre « moi » fondamentale, qui existe dans ces troisstratifications du temps s'écroulerai si l'on tentait de lui ôter ses racines qu'il fixe dans le passé.

Enfin, rompre avec le passé serait une action nuisible à notrehumanité, car il ne peut il y avoir d'histoire sans passé, et que notre histoire individuelle et collective est ce qui nous rend humains.

Nous sommes donc confrontés àune évidence irréfutable : l'homme, afin d'être « homme » ne doit et ne peut rompre avec son passé, qu'il le veuille ou non.

Il faut puiser la force et s'armer de patienceafin d'apprivoiser notre passé, de l'accepter, dans l'optique de construire un futur meilleur.

Bien que pouvant prendre n'importe quelle forme, le futur est le fils dupassé, lié à ce dernier par le présent.

C'est donc a nous de décider de l'importance de notre passé, en admettant qu'il ne peut être oublié et encore moins effacé, et quequoiqu'on fasse, une rupture avec le temps est impossible.. »

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