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Faut-il voir pour éviter de croire ? (VOIR & SAVOIR)

Publié le 19/09/2010

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On peut alors certes admettre l'affirmation de Locke selon laquelle « il n'y a rien dans l'intellect, qui ne soit au préalable passé par les sens «… Rien, hormis peut-être, comme l'ajoute  Leibniz, « l'intellect lui-même «. Il n'est pas dit que l'entendement ne fasse qu'enregistrer passivement ce que l'expérience sensible lui soumet : il se pourrait même que l'entendement ait une forme qui lui soit propre et par laquelle il informe ce qui provient des sens. Il revient à la Critique de la raison pure d'avoir envisagé cette hypothèse : et si l'entendement était au contraire actif, et s'il ne laissait pas intacte la matière que les sens lui fournissent ? Tout en rendant grâce à Hume de l'avoir tiré de son « sommeil dogmatique «, Kant y réfutera la façon dont les empiristes nous placent en position de passivité eu égard à l'expérience.

« La perception est la meilleure des connaissancesPour Hume, sont données à l'esprit d'abord des impressions, à savoirdes perceptions vives, et en second lieu les idées qui en sont les copiesaffaiblies (Traité de la nature humaine).

Au point de départ de saphilosophie, nous rencontrons donc, non seulement des donnéesélémentaires, mais encore des données qui ne se distinguent que par lamanière dont nous en faisons l'expérience.

Il n'y a pas d'extériorité,celle des choses dont nous instruisent les sens, ni d'intériorité, celle del'esprit quand il réfléchit sur lui-même : il n'y a que l'expérience et sescritères, la vivacité ou la faiblesse du senti.Toute la pensée relève alors des relations entre ces données et de lamanière dont nous les éprouvons.

C'est dire qu'il n'y a aucune relation,si ce n'est celles que l'esprit établit.

Ainsi, l'idée de causalité, quisignifie qu'il y a une connexion nécessaire entre deux choses, la causeet l'effet, n'est pas perçue dans les choses mêmes, mais vient de ceque l'esprit prend l'habitude de les lier (Enquête sur l'entendementhumain).

C'est une simple tendance de l'esprit, une associationspontanée entre ses idées, qui nous fait croire à une causalité quenous n'observons jamais.

C'est l'habitude, c'est-à-dire la répétition de perceptions identiques quime fait croire que les concepts ont une valeur objective. Le savoir est visionChez Platon, la connaissance, dans sa forme suprême, est pure contemplation des formes idéales.

C'est unevue intellectuelle des essences.

La connaissance n'est que vision.

Certes, il s'agit d'une vision purementintellectuelle qui n'est pas sensible, mais il s'agit tout de même d'une vision.

[La vision est trompeuse.

Les faits ne sont pas toujours ce qu'ils paraissent.

Pour vraiment connaître, il est nécessaire de mettre en forme ce que nous percevons à l'aide des concepts de la raison.] La vue est l'esprit doivent être complémentairesDans la Critique de la raison pure, Kant nous montre que les deux fonctions clés de la connaissance nedonnent rien l'une sans l'autre.

«Un concept sans intuition est un concept vide.» «Une intuition sans conceptest une intuition aveugle.» Si l'on veut restaurer la certitude de la science, il faut que sa méthode parvienne à concilier la nécessité rationnelle et le caractère toujours en partie contingent de l'expérience.

Ce sera l'une despréoccupation centrale de Kant .

Il s'efforcera de montrer comment les connaissances dignes de ce nom sot toujours le produit d'une rencontre entre les données de l'expérience sensible et le travail conceptuel del'entendement.

Ce dernier reçoit de l'extérieur, par le moyen de la sensibilité, une matière des connaissancessur laquelle il opère une mise en ordre conceptuelle dont la nécessité est interne à l'esprit.

Par exemple : lesrelations de causalité s'instaurant nécessairement entre les phénomènes de la nature ne renvoient pasforcément à un ordre des choses, mais à un ordre nécessaire de leur mode de manifestation à notre esprit.

Laconnaissance objective ‘est donc jamais connaissance des choses en soi mais connaissance de l'ordrenécessaire (rationnel) des phénomènes.

Très schématiquement, on peut donc dire que Kant échappe ainsi à l'idéalisme du rationalisme pur .

La connaissance ne peut exister que dans le domaine de l'expérience possible ; au-delà, la raison « ratiocine », cad qu'elle raisonne à vide, elle outrepasse ses droits, comme lemontre la « Dialectique transcendantale » de la « Critique de la raison pure » ; ainsi lorsqu'elle prétend démontrer l'existence d'un créateur qui ne peut être que postulée, car l'expérience n'en est pas possible.

Lesidées de la raison ont une fonction unificatrice et systématique ; la raison a également une fonction pratique ;mais c'est quand elle prétend connaître des objets transcendants (au-delà de l'expérience possible) qu'ellemérite de subir une critique. Mais Kant échappe aussi au scepticisme que semble entraîner l'empirisme : si la source matérielle de nos connaissances réside dans l'expérience, leur forme rationnelle les réinscrit dans l'ordre de lanécessité et de la certitude ; le savant ne produit pas des théories au gré de sa fantaisie.

Ces théoriesscientifiques rétablissent un ordre universel de la connaissance, car elles appliquent à la matière de. »

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