FORMATION DU CONCEPT DE RÉFLEXE AUX XVIIe ET XVIIIe SIÈCLES (LA), 1955. Georges Canguilhem

Avec l’analyse de l’histoire du mouvement réflexe du xviie au xixe siècle, Canguilhem contribue à la constitution, pour la biologie, d’une histoire des sciences récurrente, c’est-à-dire d’une «histoire éclairée par la finalité du présent», selon l’expression de Bachelard. Il offre, en effet, l’exemple d’une de ces inversions de concept et d’explication dont l’histoire de la biologie, avec logique et non sans humour, est capable, sinon friande: la décentralisation des fonctions de coordination sensori-motrice, dont témoigne l’action réflexe, est «mieux» mise en évidence et «expliquée» par des doctrines biologiques et médicales d’inspiration clinique et vitale que par des conditionnements d’origine mécanique.