GEORGES-FREDERIC-GUILLAUME HEGEL (1770-1831) L’homme possède un libre arbitre mais celui-ci n’a pas d’emblée l’ampleur que lui confère Descartes : le libre arbitre absolu s’acquiert au terme d’un long devenir historique.

GEORGES-FREDERIC-GUILLAUME HEGEL (1770-1831) L’homme possède un libre arbitre mais celui-ci n’a pas d’emblée l’ampleur que lui confère Descartes : le libre arbitre absolu s’acquiert au terme d’un long devenir historique. C’est dire que le libre arbitre absolu n’est pas inné (sinon virtuellement) mais acquis. En affirmant cela, Hegel se place donc plus près de Descartes que de Spinoza. Genèse (historique) du libre arbitre. La guerre comme moyen originel d’acquérir une première forme bien limitée de libre arbitre effectif. Dès l’origine, l’homme a bien le « sentiment » (das Gefühl) de posséder un libre arbitre, mais il n’a pas encore « conscience » de sa liberté de choix, c’est-à-dire qu’il n’a pas encore un savoir immédiatement évident de la vérité de son libre arbitre. En clair, il se sent originellement libre de ses choix mais il ne sait pas si cela est vrai. Car, en tant qu’être doté de raison, l’homme a besoin d’être reconnu par les autres comme possesseur d’un libre arbitre pour se savoir vraiment libre de ses choix. Pour l’être humain, il ne saurait y avoir de vrai savoir que d’un fait consensuel. « La lutte à mort » est à concevoir comme une « lutte pour la reconnaissance » (formules utilisées par Hegel dans la Phénoménologie de l’Esprit). Le premier moyen que l’homme trouvera pour acquérir cette conscience claire et nette de sa liberté de choix est la guerre : entreprise pendant laquelle il risque sa vie. Car, c’est le fait de mettre sa vie en péril, dans un « combat pour la vie et pour la mort », qui lui vaudra, s&r...