Devoir de Philosophie

GORGIAS, ou Sur la rhétorique, Platon

Publié le 23/09/2018

Extrait du document

gorgias
Le Gorgias est indiscutablement l’un des «grands» dialogues de Platon, et pas seulement par son étendue. L’importance des questions qu’il traite est à mettre en rapport avec sa date de composition; Platon le rédigea très probablement à un tournant de sa vie, au moment de cette conversion à la philosophie que relate la Lettre VII. C’est aussi de cette époque que date le premier voyage en Sicile du philosophe. Tout porte à croire que le Gorgias fut, aux yeux de Platon, la justification théorique de son renoncement à la politique active et de son engagement dans la voie de la philosophie. Platon met ici en scène l’un des sophistes les plus renommés de tout le monde grec (et aussi l’un des plus riches). Introduit par Calliclès auprès de Gorgias, Socrate questionne l’illustre sophiste sur la nature de son art: la rhétorique. Il ne suffit point de la définir par le désir de persuader, car toutes les sciences ont ce but. La rhétorique crée
Calliclès, au fait des théories sophistiques, lance contre Socrate la distinction fameuse de la nature et de la loi, et accuse le philosophe de semer délibérément la confusion, d’en appeler systématiquement de la nature à la loi, et inversement. La nature, dit Calliclès, parle clair: elle montre partout qu’il appartient au fort de dominer le faible. Quant à la loi, elle n’est qu’un stratagème des faibles, le seul moyen qu’ils aient trouvé pour se protéger de la domination — parfaitement naturelle, conforme à l’ordre et légitime ! — des forts. Logiquement, Calliclès ne voit de bonheur que dans la satisfaction sans limites des passions les plus débridées.

Liens utiles