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HEGEL: Art comme manifestation sensible-idee

Publié le 10/05/2005

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« L'artiste ne tient pas, par son oeuvre, à nous donner une idée de l'objet qu'il nous présente. Nous n'avons pas besoin de regarder ces tableaux pour savoir ce que c'est que les raisins, les fleurs, les cerfs, les arbres, les dunes, la mer, le soleil, le ciel, les ornements et les décors des ustensiles de la vie quotidienne, les chevaux, les guerriers, les paysans ; nous savons également ce que c'est que fumer, arracher des dents, et les scènes domestiques de tout genre et de toute nature nous sont on ne peut plus familières. Aussi bien n'est-ce pas le contenu réel de ces tableaux qui est fait pour nous charmer, mais l'apparence des objets, ' abstraction faite de leur usage et de leur destination réelle. Par la beauté, cette apparence se trouve fixée comme telle, et l'art consiste dans la maîtrise avec laquelle on sait représenter les mystères que recèlent les apparences des phénomènes extérieurs, considérées pour elles-mêmes. L'art consiste surtout à saisir les traits momentanés, fugitifs et changeants du monde et de sa vie particulière, pour les fixer et les rendre durables. » HEGELL'art ne consiste pas à nous informer sur ce que sont les objets qu'il représente, mais à donner une durabilité aux apparences fugitives et à suggérer les mystères qu'elles recèlent, à être une manifestation sensible et empirique de l'Idée.
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« des symboles, donc comme une des premières traces de l'activité artistique des hommes, et non simplement un «art pour l'art », gratuit.

L'art maîtrise ainsi la réalité de notre vécu quotidien.« L'art a pour destination de saisir et de représenter le réel comme vrai, c'est-à-dire dans sa conformité avec l'idée,conforme elle-même à sa véritable nature ou parvenue à l'existence réfléchie.

» (Hegel, Esthétique.)L'art donc ne montre (n'imite) pas le monde mais l'exprime (maîtrise).

On peut concevoir l'art comme un langage quia pour fonction d'analyser et de transformer le réel.

Nous abordons ainsi la 3e question. QUESTION 3 La vocation de l'art consiste-t-elle nécessairement à rendre durable ce qui n'est que fugitif ? » Quelle est la finalitéultime de l'art ? Est-ce comme le pense Hegel d'exprimer la vérité du réel, c'est-à-dire figer ce qui fuit ? décelerl'essence sous l'apparence ? Encore faut-il adhérer à la conception hégélienne du « Tout le réel est rationnel, ettout le rationnel est réel.

» Le but de l'art, nous dit Hegel, est de nous rendre visible « les pensées universelles del'esprit humain ».• L'art cherche à exprimer et à maîtriser la vérité du réel.

« L'art dégage des formes illusoires et mensongères de cemonde imparfait et instable la vérité contenue dans les apparences, pour la doter d'une réalité plus haute créée parl'esprit lui-même.

Ainsi, bien loin d'être de simples apparences purement illusoires, les manifestations de l'artrenferment une réalité plus haute et une existence plus vraie que l'existence courante.

» (Hegel, Esthétique.)Bergson pense également que l'oeuvre d'art nous montre ce que les nécessités de la vie nous empêchent de voir.L'art est une perception directe du réel, dégagée de toute pensée utilitaire, pratique.

« Voir avec des yeux depeintre, c'est voir mieux que le commun des mortels.

Lorsque nous regardons un objet, d'habitude, nous ne levoyons pas ; parce que ce que nous voyons, ce sont des conventions interposées entre l'objet et nous ; ce quenous voyons, ce sont des signes conventionnels qui nous permettent de reconnaître l'objet et de le distinguerpratiquement d'un autre, pour la commodité de la vie.

Mais celui qui mettra le feu à toutes ces conventions, celuiqui méprisera l'usage pratique et les commodités de la vie et s'efforcera de voir directement la réalité même, sansrien interposer entre elle et lui, celui-la sera un artiste.

»• Il existe en l'homme un besoin impérieux, vital, de modifier les choses extérieures.

L'homme, dans la productionartistique, joue avec ses facultés, Il s'essaie à maîtriser le clair-obscur, la transparence des objets, à donner del'épaisseur ou de la légèreté, à maîtriser le monde technique.

Regardons la peinture hollandaise, flamande du xviiesiècle.

Regardons les tableaux-usines de Fernand Léger.• Mais l'art est aussi toujours lié au contexte historique, socio-culturel.

L'artiste exprime ce monde et s'exprime surce monde en imprimant sur la toile, par exemple, sa représentation.

L'art a ainsi pour vocation, également, lasatisfaction des désirs.

C'est l'idée de Freud et des psychanalystes qui voient dans la création une façon desublimer nos pulsions ne pouvant moralement s'accorder avec la société.La création permet alors une connaissance de soi.• Mais que la vocation de l'art soit d'exprimer la réalité, « les pensées universelles de l'esprit humain », de sedégager des contraintes utilitaires du quotidien, de modifier le monde extérieur, de sublimer ce monde extérieur, ilest quand même toujours question de fixer, de laisser une trace de ce qui s'échappe, de ce qui fuit, que ce soit lemonde extérieur ou notre monde intérieur.

Arrêter le temps, juste un instant, par quelques notes, par quelquesmots, par quelques touches sur un tableau. HEGEL (Friedrich-Georg-Wilhelm).

Né à Stuttgart en 1770, mort à Berlin en 1831. Il fit des études de théologie et de philosophie à Tübingen, où il eut pour condisciples Hölderlin et Schelling.

Il futprécepteur à Berne de 1793 à 1796, puis à Francfort de 1797 à 1800.

En 1801, il devient privat-dozent à l'Universitéd'Iéna puis, les événements militaires interrompirent son enseigne- ment, et il rédigea une gazette de province.

En1808, il fut nommé proviseur et professeur de philosophie au lycée classique de Nuremberg.

De 1816 à 1818, ilenseigna la philosophie à l'Université de Heidelberg ; enfin.

à Berlin, de 1818 à sa mort.

due à une épidémie decholéra.

Peu de philosophes ont eu une influence aussi considérable que celle qu'exerça Hegel.

Peu aussi furent plussystématiques dans l'expression de leur pensée.

L'idéalisme hégélien part d'une conception de la totalité.

Le Toutest l'unité des opposés, la non-contradiction.

Mais la réalité est contradictoire, parce qu'elle est vivante, et viceversa.

L'étude du développement des notions universelles qui déterminent la pensée, constitue la logique.

Réel etrationnel (la réalité est raisonnable et le raisonnable est réel), être et pensée, se concilient dans l'idée, principeunique et universel.

L'idée, c'est l'unité de l'existence et du concept.

« Nous réserverons l'expression Idée auconcept objectif ou réel, et nous la distinguerons du concept lui-même, et plus encore de la simple représentation.» Le développement de l'Idée détermine l'être.

La science étudie ce développement la logique en précise les lois, quisont la contradiction et la conciliation des contraires.

Le mouvement de l'idée, qui se traduit par la marche de lapensée, procède par trois étapes successives : la thèse, l'antithèse qui est sa proposition con- traire, et lasynthèse, qui concilie les deux, les dépasse.« La synthèse, qui concilie les opposés, ne les nie pas.» Ce mouvementde la pensée est la dialectique.

Le développement dialectique de l'idée engendre la Nature (qui est le développe-. »

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