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Histoire de la Revolution francaise, III declaration, signee de tous ceux qui avaient depose des effets a l'Hotel-de-Ville, et pour rechercher l'existence de ces effets, ou verifier l'emploi qu'en avait fait la municipalite.

Publié le 11/04/2014

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Histoire de la Revolution francaise, III declaration, signee de tous ceux qui avaient depose des effets a l'Hotel-de-Ville, et pour rechercher l'existence de ces effets, ou verifier l'emploi qu'en avait fait la municipalite. Le directoire du departement, que la commune insurrectionnelle avait reduit au titre et aux fonctions de simple commission administrative, fut reintegre dans toutes ses attributions, et reprit son titre de directoire. Les elections communales pour la nomination du maire, de la municipalite, et du conseil general, que les jacobins avaient recemment imagine de faire a haute voix, pour intimider les faibles, furent de nouveau rendues secretes par une confirmation de la loi existante. Les elections deja operees d'apres ce mode illegal, furent annulees, et les sections se soumirent a les recommencer dans la forme prescrite. On decreta enfin que tous les prisonniers enfermes sans mandat d'arret, seraient elargis sur-le-champ. C'etait la un grand coup porte au comite de surveillance, acharne surtout contre les personnes. Tous ces decrets avaient ete rendus dans les premiers jours d'octobre, et la commune, vivement poussee, se voyait obligee a plier sous l'ascendant de la convention. Cependant le comite de surveillance n'avait pas voulu se laisser battre sans resistance. Ses membres s'etaient presentes a l'assemblee, disant qu'ils venaient confondre leurs ennemis. Depositaires des papiers trouves chez Laporte, intendant de la liste civile, et condamne, comme on s'en souvient, par le tribunal du 17 aout, ils avaient decouvert, disaient-ils, une lettre ou il etait parle de ce qu'avaient coute certains decrets, rendus dans les precedentes assemblees. Ils venaient demasquer les deputes vendus a la cour, et prouver la faussete de leur patriotisme. "Nommez-les! s'etait ecriee l'assemblee avec indignation.--Nous ne pouvons les designer encore, avaient repondu les membres du comite." Sur-le-champ, pour repousser la calomnie, il fut nomme une commission de vingt-quatre deputes, etrangers a la constituante et a la legislative, charges de verifier ces papiers et d'en faire leur rapport. Marat, inventeur de cette ressource, publia dans son journal qu'il avait rendu aux Rolandistes, accusateurs de la commune, la monnaie de leur piece; et il annonca la pretendue decouverte d'une trahison des girondins. Cependant les papiers examines, aucun des deputes actuels ne se trouva compromis, et le comite de surveillance fut declare calomniateur. Les papiers etant trop volumineux pour que les vingt-quatre deputes en continuassent l'examen a l'Hotel-de-Ville, on les transporta dans l'un des comites de l'assemblee. Marat, se voyant ainsi prive de riches materiaux pour ses accusations journalieres, s'en irrita beaucoup, et pretendit, dans son journal, qu'on avait voulu detruire la preuve de toutes les trahisons. Apres avoir ainsi reprime les debordemens de la commune, l'assemblee s'occupa du pouvoir executif, et decida que les ministres ne pourraient plus etre pris dans son sein. Danton, oblige d'opter entre les fonctions de ministre de la justice et de membre de la convention, prefera, comme Mirabeau, celles qui lui assuraient la tribune, et quitta le ministere sans rendre compte des depenses secretes, disant qu'il avait rendu ce compte au conseil. Ce fait n'etait pas tres-exact; mais on n'y regarda pas de plus pres, et on passa outre. Sur le refus de Francois de Neuchateau, Garat, ecrivain distingue, ideologue spirituel, et devenu fameux par l'excellente redaction du Journal de Paris, occupa la place de ministre de la justice. Servan, fatigue d'une administration laborieuse, et au-dessus non de ses facultes, mais de ses forces, prefera le commandement de l'armee d'observation qu'on formait le long des Pyrenees. Le ministre Lebrun fut provisoirement charge d'ajouter le portefeuille de la guerre a celui des affaires etrangeres. Roland enfin offrit aussi sa demission, fatigue qu'il etait d'une anarchie si contraire a sa probite et a son inflexible amour de l'ordre. Les girondins proposerent a l'assemblee de l'inviter a garder le portefeuille. Les montagnards, et particulierement Danton, qu'il avait beaucoup contrarie, s'opposerent a cette demarche comme peu digne de l'assemblee. Danton se plaignit de ce qu'il etait faible et gouverne par sa femme; on repondit a ce reproche de faiblesse par la lettre du 3 septembre, et on aurait pu repondre encore en citant l'opposition que lui, Danton, avait rencontree dans le conseil. Cependant on passa a l'ordre du jour. Presse par les girondins et tous les gens de bien, Roland demeura au ministere. "J'y reste, ecrivit-il noblement a l'assemblee, puisque la calomnie m'y attaque, puisque des dangers m'y attendent, puisque la convention a paru desirer que j'y fusse encore. Il est trop glorieux, ajouta-t-il en finissant sa lettre, qu'on n'ait eu a me reprocher que mon union avec le courage et la vertu." Histoire de la Revolution francaise, III 15 Histoire de la Revolution francaise, III L'assemblee se partagea ensuite en divers comites. Elle crea un comite de surveillance compose de trente membres; un second de la guerre, de vingt-quatre; un troisieme des comptes, de quinze; un quatrieme de legislation criminelle et civile, de quarante-huit; un cinquieme des assignats, monnaies et finances, de quarante-deux. Un sixieme comite, plus important que tous les autres, fut charge du principal objet pour lequel la convention etait reunie, c'est-a-dire, de preparer un projet de constitution. On le composa de neuf membres diversement celebres, et presque tous choisis dans les interets du cote droit. La philosophie y eut ses representans dans la personne de Sieyes, de Condorcet, et de l'Americain Thomas Payne, recemment elu citoyen francais et membre de la convention nationale; la Gironde y fut particulierement representee par Gensonne, Vergniaud, Petion et Brissot, le centre par Barrere, et la Montagne par Danton. On est sans doute etonne de voir ce tribun si remuant, mais si peu speculatif, place dans ce comite tout philosophique, et il semble que le caractere de Robespierre, sinon ses talens, aurait du lui valoir ce role. Il est certain que Robespierre ambitionnait bien davantage cette distinction, et qu'il fut profondement blesse de ne pas l'obtenir. On l'accorda de preference a Danton, que son esprit naturel rendait propre a tout, et qu'aucun ressentiment profond ne separait encore de ses collegues. Ce fut cette composition du comite qui fit renvoyer si long-temps le travail de la constitution. Apres avoir pourvu de la sorte au retablissement de l'ordre dans la capitale, a l'organisation du pouvoir executif, a la distribution des comites et aux preparatifs de la constitution, il restait un dernier objet a regler, l'un des plus graves dont l'assemblee eut a s'occuper, le sort de Louis XVI et de sa famille. Le plus profond silence avait ete observe a cet egard dans l'assemblee, et on en parlait partout, aux Jacobins, a la commune, dans tous les lieux particuliers ou publics, excepte seulement a la convention. Des emigres avaient ete saisis les armes a la main, et on les conduisait a Paris pour leur appliquer les lois criminelles. A ce sujet, une voix s'eleva (c'etait la premiere), et demanda si, au lieu de s'occuper de ces coupables subalternes, on ne songerait pas a ces coupables plus eleves renfermes au Temple. A ce mot, un profond silence regna dans l'assemblee. Barbaroux prit le premier la parole, et demanda qu'avant de savoir si la convention jugerait Louis XVI, on decidat si la convention serait corps judiciaire, car elle avait d'autres coupables a juger que ceux du Temple. En elevant cette question, Barbaroux faisait allusion au projet d'instituer la convention en cour extraordinaire, pour juger elle-meme les agitateurs, les triumvirs, etc. Apres quelques debats, la proposition fut renvoyee au comite de legislation, pour examiner les questions auxquelles elle donnait naissance. CHAPITRE II. SITUATION MILITAIRE A LA FIN D'OCTOBRE 1792.--BOMBARDEMENT DE LILLE PAR LES AUTRICHIENS; PRISE DE WORMS ET DE MAYENCE PAR CUSTINE.--FAUTE DE NOS GENERAUX.--MAUVAISES OPERATIONS DE CUSTINE.--ARMEE DES ALPES.--CONQUETE DE LA SAVOIE ET DE NICE.--DUMOURIEZ SE REND A PARIS: SA POSITION A L'EGARD DES PARTIS.--INFLUENCE ET ORGANISATION DU CLUB DES JACOBINS.--ETAT DE LA SOCIETE FRANCAISE; SALONS DE PARIS.--ENTREVUE DE MARAT ET DE DUMOURIEZ. --ANECDOTE.--SECONDE LUTTE DES GIRONDINS AVEC LES MONTAGNARDS; LOUVET DENONCE ROBESPIERRE; REPONSE DE ROBESPIERRE; L'ASSEMBLEE NE DONNE PAS SUITE A SON ACCUSATION.--PREMIERES PROPOSITIONS SUR LE PROCES DE LOUIS XVI. Dans ce moment, la situation militaire de la France etait bien changee. On touchait a la mi-octobre; deja l'ennemi etait repousse de la Champagne et de la Flandre, et le sol etranger envahi sur trois points, le Palatinat, la Savoie et le comte de Nice. On a vu les Prussiens se retirant du camp de la Lune, reprenant la route de l'Argonne, jonchant les defiles de morts et de malades, et n'echappant a une perte totale que par la negligence de nos generaux qui poursuivaient chacun un but different. Le duc de Saxe-Teschen n'avait pas mieux reussi dans son attaque sur les Pays-Bas. Tandis que les Prussiens marchaient sur l'Argonne, ce prince, ne voulant pas rester en arriere, avait cru devoir CHAPITRE II. 16
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« L'assemblee se partagea ensuite en divers comites.

Elle crea un comite de surveillance compose de trente membres; un second de la guerre, de vingt-quatre; un troisieme des comptes, de quinze; un quatrieme de legislation criminelle et civile, de quarante-huit; un cinquieme des assignats, monnaies et finances, de quarante-deux.

Un sixieme comite, plus important que tous les autres, fut charge du principal objet pour lequel la convention etait reunie, c'est-a-dire, de preparer un projet de constitution.

On le composa de neuf membres diversement celebres, et presque tous choisis dans les interets du cote droit.

La philosophie y eut ses representans dans la personne de Sieyes, de Condorcet, et de l'Americain Thomas Payne, recemment elu citoyen francais et membre de la convention nationale; la Gironde y fut particulierement representee par Gensonne, Vergniaud, Petion et Brissot, le centre par Barrere, et la Montagne par Danton.

On est sans doute etonne de voir ce tribun si remuant, mais si peu speculatif, place dans ce comite tout philosophique, et il semble que le caractere de Robespierre, sinon ses talens, aurait du lui valoir ce role.

Il est certain que Robespierre ambitionnait bien davantage cette distinction, et qu'il fut profondement blesse de ne pas l'obtenir. On l'accorda de preference a Danton, que son esprit naturel rendait propre a tout, et qu'aucun ressentiment profond ne separait encore de ses collegues.

Ce fut cette composition du comite qui fit renvoyer si long-temps le travail de la constitution. Apres avoir pourvu de la sorte au retablissement de l'ordre dans la capitale, a l'organisation du pouvoir executif, a la distribution des comites et aux preparatifs de la constitution, il restait un dernier objet a regler, l'un des plus graves dont l'assemblee eut a s'occuper, le sort de Louis XVI et de sa famille.

Le plus profond silence avait ete observe a cet egard dans l'assemblee, et on en parlait partout, aux Jacobins, a la commune, dans tous les lieux particuliers ou publics, excepte seulement a la convention.

Des emigres avaient ete saisis les armes a la main, et on les conduisait a Paris pour leur appliquer les lois criminelles.

A ce sujet, une voix s'eleva (c'etait la premiere), et demanda si, au lieu de s'occuper de ces coupables subalternes, on ne songerait pas a ces coupables plus eleves renfermes au Temple.

A ce mot, un profond silence regna dans l'assemblee. Barbaroux prit le premier la parole, et demanda qu'avant de savoir si la convention jugerait Louis XVI, on decidat si la convention serait corps judiciaire, car elle avait d'autres coupables a juger que ceux du Temple. En elevant cette question, Barbaroux faisait allusion au projet d'instituer la convention en cour extraordinaire, pour juger elle-meme les agitateurs, les triumvirs, etc.

Apres quelques debats, la proposition fut renvoyee au comite de legislation, pour examiner les questions auxquelles elle donnait naissance. CHAPITRE II. SITUATION MILITAIRE A LA FIN D'OCTOBRE 1792.—BOMBARDEMENT DE LILLE PAR LES AUTRICHIENS; PRISE DE WORMS ET DE MAYENCE PAR CUSTINE.—FAUTE DE NOS GENERAUX.—MAUVAISES OPERATIONS DE CUSTINE.—ARMEE DES ALPES.—CONQUETE DE LA SAVOIE ET DE NICE.—DUMOURIEZ SE REND A PARIS: SA POSITION A L'EGARD DES PARTIS.—INFLUENCE ET ORGANISATION DU CLUB DES JACOBINS.—ETAT DE LA SOCIETE FRANCAISE; SALONS DE PARIS.—ENTREVUE DE MARAT ET DE DUMOURIEZ. —ANECDOTE.—SECONDE LUTTE DES GIRONDINS AVEC LES MONTAGNARDS; LOUVET DENONCE ROBESPIERRE; REPONSE DE ROBESPIERRE; L'ASSEMBLEE NE DONNE PAS SUITE A SON ACCUSATION.—PREMIERES PROPOSITIONS SUR LE PROCES DE LOUIS XVI. Dans ce moment, la situation militaire de la France etait bien changee.

On touchait a la mi-octobre; deja l'ennemi etait repousse de la Champagne et de la Flandre, et le sol etranger envahi sur trois points, le Palatinat, la Savoie et le comte de Nice. On a vu les Prussiens se retirant du camp de la Lune, reprenant la route de l'Argonne, jonchant les defiles de morts et de malades, et n'echappant a une perte totale que par la negligence de nos generaux qui poursuivaient chacun un but different.

Le duc de Saxe-Teschen n'avait pas mieux reussi dans son attaque sur les Pays-Bas. Tandis que les Prussiens marchaient sur l'Argonne, ce prince, ne voulant pas rester en arriere, avait cru devoir Histoire de la Revolution francaise, III CHAPITRE II.

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