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Histoire de la Revolution francaise, tome 1 eux-memes.

Publié le 11/04/2014

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Histoire de la Revolution francaise, tome 1 eux-memes. La se reunissaient les principaux deputes populaires, et les plus obstines y trouvaient des forces et des excitations. Lafayette, pour combattre cette terrible influence, s'etait concerte avec Bailly et les hommes les plus eclaires, et avait forme un autre club, dit de 89, et plus tard des Feuillans[17]. Mais le moyen etait impuissant; une reunion de cent hommes calmes et instruits ne pouvait appeler la foule comme le club des Jacobins, ou on se livrait a toute la vehemence des passions populaires. Fermer les clubs eut ete le seul moyen, mais la cour avait trop peu de franchise et inspirait trop de defiance, pour que le parti populaire songeat a employer une ressource pareille. Les Lameth dominaient au club des Jacobins. Mirabeau se montrait egalement dans l'un et dans l'autre; il etait evident a tous les yeux que sa place etait entre tous les partis. Une occasion se presenta bientot ou son role fut encore mieux prononce, et ou il remporta pour la monarchie un avantage memorable, comme le verrons ci-apres. NOTES: [1] Voyez la note 8 a la fin du volume. [2] Voyez la note 9 a la fin du volume. [3] Voyez les Memoires de Dumouriez. [4] Voyez la note 10 a la fin du volume. [5] MM. Malouet et Bertrand de Molleville n'ont pas craint d'ecrire le contraire, mais le fait que nous avancons est atteste par les temoins les plus dignes de foi. [6] Voyez la note 11 a fin du volume. [7] Elle tint sa premiere seance a l'Archeveche, le 19 octobre. [8] 20 octobre. [9] Sur la maniere d'etre des deputes de la droite, voyez un extrait des Memoires de Ferrieres, note 12, a la fin du volume. [10] Voyez la note 13 a la fin du volume. [11] Voyez la note 14 a la fia du volume. [12] Voyez la note 15 a la fin du volume. [13] C'est lui qui le dit dans ses memoires. [14] Voyez la note 16 a la fin du volume. [15] Seance du 12 avril. [16] Ce club, dit des Amis de la constitution, fut transfere a Paris en octobre 1789, et fut connu alors sous le nom de club des Jacobins; parce qu'il se reunissait dans une salle du couvent des Jacobins, rue Saint-Honore. [17] Forme le 12 mai. CHAPITRE V. ETAT POLITIQUE ET DISPOSITIONS DES PUISSANCES ETRANGERES EN 1790. DISCUSSION SUR LE DROIT DE LA PAIX ET DE LA GUERRE.PREMIERE INSTITUTION DU PAPIER-MONNAIE OU DES ASSIGNATS.ORGANISATION JUDICIAIRE. CONSTITUTION CIVILE DU CLERGE.ABOLITION DES TITRES DE NOBLESSE. ANNIVERSAIRE DU 14 JUILLET.FETE DE LA PREMIERE FEDERATION.REVOLTE DES TROUPES A NANCY.RETRAITE DE NECKER.PROJETS DE LA COUR ET DE MIRABEAU.FORMATION DU CAMP DE JALES.SERMENT CIVIQUE IMPOSE AUX ECCLESIASTIQUES. A l'epoque ou nous sommes arrives, la revolution francaise commencait d'attirer les regards des souverains etrangers; son langage etait si eleve, si ferme; il avait un caractere de generalite qui semblait si bien le rendre propre a plus d'un peuple, que les princes etrangers durent s'en effrayer. On avait pu croire jusque-la a une agitation passagere, mais les succes de l'assemblee, sa fermete, sa constance inattendue, et surtout l'avenir qu'elle se proposait et qu'elle proposait a toutes les nations, durent lui attirer plus de consideration et de haine, et lui meriter l'honneur d'occuper les cabinets. L'Europe alors etait divisee en deux grandes ligues ennemies: la ligue anglo-prussienne d'une part, et les cours imperiales de l'autre. Frederic-Guillaume avait succede au grand Frederic sur le trone de la Prusse. Ce prince mobile et faible, renoncant a la politique de son illustre predecesseur, avait abandonne l'alliance de la France pour celle de l'Angleterre. Uni a cette puissance, il avait forme cette fameuse ligue anglo-prussienne, qui tenta de si grandes choses et n'en executa aucune; qui souleva la Suede, la Pologne, la Porte, contre la Russie et CHAPITRE V. ETAT POLITIQUE ET DISPOSITIONS DES PUISSANCES ETRANGERES EN 1790. DISCU 68 Histoire de la Revolution francaise, tome 1 l'Autriche, abandonna tous ceux qu'elle avait souleves, et contribua meme a les depouiller, en partageant la Pologne. Le projet de l'Angleterre et de la Prusse reunies avait ete de ruiner la Russie et l'Autriche, en suscitent contre elles la Suede ou regnait le chevaleresque Gustave, la Pologne gemissant d'un premier partage, et la Porte courroucee des invasions russes. L'intention particuliere de l'Angleterre, dans cette ligue, etait de se venger des secours fournis aux colonies americaines par la France, sans lui declarer la guerre. Elle en avait trouve le moyen en mettant aux prises les Turcs et les Russes. La France ne pouvait demeurer neutre entre ces deux peuples sans s'aliener les Turcs, qui comptaient sur elle, et sans perdre ainsi sa domination commerciale dans le Levant. D'autre part, en participant a la guerre, elle perdait l'alliance de la Russie, avec laquelle elle venait de conclure un traite infiniment avantageux, qui lui assurait les bois de construction, et tous les objets que le Nord fournit abondamment a la marine. Ainsi, dans les deux cas, la France essuyait un dommage. En attendant, l'Angleterre disposait ses forces et se preparait a les deployer au besoin. D'ailleurs, voyant le desordre des finances sous les notables, le desordre populaire sous la constituante, elle croyait n'avoir pas besoin de la guerre, et on a pense qu'elle aimait encore mieux detruire la France par les troubles interieurs que par les armes. Aussi l'a-t-on accusee toujours de favoriser nos discordes. Cette ligue anglo-prussienne avait fait livrer quelques batailles, dont le succes fut balance. Gustave s'etait tire en heros d'une position ou il s'etait engage en aventurier. La Hollande insurgee avait ete soumise au stathouder par les intrigues anglaises et les armees prussiennes. L'habile Angleterre avait ainsi prive la France d'une puissante alliance maritime; et le monarque prussien, qui ne cherchait que des succes de vanite, avait venge un outrage fait par les etats de Hollande a l'epouse du stathouder, qui etait sa propre soeur. La Pologne achevait de se constituer, et allait prendre les armes. La Turquie avait ete battue par la Russie. Cependant la mort de l'empereur d'Autriche, Joseph II, survenue en janvier 1790, changea la face des evenemens. Leopold, ce prince eclaire et pacifique, dont la Toscane avait beni l'heureux regne, lui succeda. Leopold, adroit autant que sage, voulait mettre fin a la guerre, et pour y reussir il employa les ressources de la seduction, si puissantes sur la mobile imagination de Frederic-Guillaume. On fit valoir a ce prince les douceurs du repos, les maux de la guerre qui depuis si long-temps pesaient sur son peuple, enfin les dangers de la revolution francaise qui proclamait de si funestes principes. On reveilla en lui des idees de pouvoir absolu, on lui fit meme concevoir l'esperance de chatier les revolutionnaires francais, comme il avait chatie ceux de Hollande; et il se laissa entrainer, a l'instant ou il allait retirer les avantages de cette ligue si hardiment concue par son ministre Hertzberg. Ce fut en juillet 1790 que la paix fut signee a Reichenbach. En aout, la Russie fit la sienne avec Gustave, et n'eut plus affaire qu'a la Pologne peu redoutable, et aux Turcs battus de toutes parts. Nous ferons connaitre plus tard ces divers evenemens. L'attention des puissances finissait donc par se diriger presque tout entiere sur la revolution de France. Quelque temps avant la conclusion de la paix entre la Prusse et Leopold, lorsque la ligue anglo-prussienne menacait les deux cours imperiales, et poursuivait se cretement la France, ainsi que l'Espagne, notre constante et fidele alliee, quelques navires anglais furent saisis dans la baie de Notka par les Espagnols. Des reclamations tres-vives furent elevees, et suivies d'un armement general dans les ports De l'Angleterre. Aussitot l'Espagne, invoquant les traites, demanda le secours de la France, et Louis XVI ordonna l'equipement de quinze vaisseaux. On accusa l'Angleterre de vouloir, dans cette occasion, augmenter nos embarras. Les clubs de Londres, il est vrai, avaient plusieurs fois complimente l'assemblee nationale; mais le cabinet laissait quelques philanthropes se livrer a ces epanchemens philosophiques, et pendant ce temps payait, dit-on, ces etonnans agitateurs qui reparaissaient partout, et donnaient tant de peine aux gardes nationales du royaume. Les troubles interieurs furent plus grands encore au moment de l'armement general, et on ne put s'empecher de voir une liaison entre les menaces de l'Angleterre et la renaissance du desordre. Lafayette surtout, qui ne prenait guere la parole dans l'assemblee que pour les objets qui interessaient la tranquillite publique, Lafayette denonca a la tribune une influence secrete. Je ne puis, dit-il, m'empecher de faire remarquer a l'assemblee cette fermentation nouvelle et combinee, qui se manifeste de Strasbourg a Nimes, et de Brest a Toulon, et qu'en vain les ennemis du peuple voudraient lui attribuer, lorsqu'elle porte tous les caracteres d'une influence secrete. S'agit-il d'etablir les departemens, on devaste les campagnes; les puissances voisines arment-elles, aussitot le desordre est dans nos ports et dans nos CHAPITRE V. ETAT POLITIQUE ET DISPOSITIONS DES PUISSANCES ETRANGERES EN 1790. DISCU 69
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« l'Autriche, abandonna tous ceux qu'elle avait souleves, et contribua meme a les depouiller, en partageant la Pologne. Le projet de l'Angleterre et de la Prusse reunies avait ete de ruiner la Russie et l'Autriche, en suscitent contre elles la Suede ou regnait le chevaleresque Gustave, la Pologne gemissant d'un premier partage, et la Porte courroucee des invasions russes.

L'intention particuliere de l'Angleterre, dans cette ligue, etait de se venger des secours fournis aux colonies americaines par la France, sans lui declarer la guerre.

Elle en avait trouve le moyen en mettant aux prises les Turcs et les Russes.

La France ne pouvait demeurer neutre entre ces deux peuples sans s'aliener les Turcs, qui comptaient sur elle, et sans perdre ainsi sa domination commerciale dans le Levant.

D'autre part, en participant a la guerre, elle perdait l'alliance de la Russie, avec laquelle elle venait de conclure un traite infiniment avantageux, qui lui assurait les bois de construction, et tous les objets que le Nord fournit abondamment a la marine.

Ainsi, dans les deux cas, la France essuyait un dommage.

En attendant, l'Angleterre disposait ses forces et se preparait a les deployer au besoin.

D'ailleurs, voyant le desordre des finances sous les notables, le desordre populaire sous la constituante, elle croyait n'avoir pas besoin de la guerre, et on a pense qu'elle aimait encore mieux detruire la France par les troubles interieurs que par les armes.

Aussi l'a-t-on accusee toujours de favoriser nos discordes. Cette ligue anglo-prussienne avait fait livrer quelques batailles, dont le succes fut balance.

Gustave s'etait tire en heros d'une position ou il s'etait engage en aventurier.

La Hollande insurgee avait ete soumise au stathouder par les intrigues anglaises et les armees prussiennes.

L'habile Angleterre avait ainsi prive la France d'une puissante alliance maritime; et le monarque prussien, qui ne cherchait que des succes de vanite, avait venge un outrage fait par les etats de Hollande a l'epouse du stathouder, qui etait sa propre soeur.

La Pologne achevait de se constituer, et allait prendre les armes.

La Turquie avait ete battue par la Russie.

Cependant la mort de l'empereur d'Autriche, Joseph II, survenue en janvier 1790, changea la face des evenemens.

Leopold, ce prince eclaire et pacifique, dont la Toscane avait beni l'heureux regne, lui succeda.

Leopold, adroit autant que sage, voulait mettre fin a la guerre, et pour y reussir il employa les ressources de la seduction, si puissantes sur la mobile imagination de Frederic-Guillaume.

On fit valoir a ce prince les douceurs du repos, les maux de la guerre qui depuis si long-temps pesaient sur son peuple, enfin les dangers de la revolution francaise qui proclamait de si funestes principes.

On reveilla en lui des idees de pouvoir absolu, on lui fit meme concevoir l'esperance de chatier les revolutionnaires francais, comme il avait chatie ceux de Hollande; et il se laissa entrainer, a l'instant ou il allait retirer les avantages de cette ligue si hardiment concue par son ministre Hertzberg.

Ce fut en juillet 1790 que la paix fut signee a Reichenbach.

En aout, la Russie fit la sienne avec Gustave, et n'eut plus affaire qu'a la Pologne peu redoutable, et aux Turcs battus de toutes parts.

Nous ferons connaitre plus tard ces divers evenemens.

L'attention des puissances finissait donc par se diriger presque tout entiere sur la revolution de France.

Quelque temps avant la conclusion de la paix entre la Prusse et Leopold, lorsque la ligue anglo-prussienne menacait les deux cours imperiales, et poursuivait se cretement la France, ainsi que l'Espagne, notre constante et fidele alliee, quelques navires anglais furent saisis dans la baie de Notka par les Espagnols.

Des reclamations tres-vives furent elevees, et suivies d'un armement general dans les ports De l'Angleterre.

Aussitot l'Espagne, invoquant les traites, demanda le secours de la France, et Louis XVI ordonna l'equipement de quinze vaisseaux.

On accusa l'Angleterre de vouloir, dans cette occasion, augmenter nos embarras.

Les clubs de Londres, il est vrai, avaient plusieurs fois complimente l'assemblee nationale; mais le cabinet laissait quelques philanthropes se livrer a ces epanchemens philosophiques, et pendant ce temps payait, dit-on, ces etonnans agitateurs qui reparaissaient partout, et donnaient tant de peine aux gardes nationales du royaume.

Les troubles interieurs furent plus grands encore au moment de l'armement general, et on ne put s'empecher de voir une liaison entre les menaces de l'Angleterre et la renaissance du desordre.

Lafayette surtout, qui ne prenait guere la parole dans l'assemblee que pour les objets qui interessaient la tranquillite publique, Lafayette denonca a la tribune une influence secrete.

\34Je ne puis, dit-il, m'empecher de faire remarquer a l'assemblee cette fermentation nouvelle et combinee, qui se manifeste de Strasbourg a Nimes, et de Brest a Toulon, et qu'en vain les ennemis du peuple voudraient lui attribuer, lorsqu'elle porte tous les caracteres d'une influence secrete.

S'agit-il d'etablir les departemens, on devaste les campagnes; les puissances voisines arment-elles, aussitot le desordre est dans nos ports et dans nos Histoire de la Revolution francaise, tome 1 CHAPITRE V.

ETAT POLITIQUE ET DISPOSITIONS DES PUISSANCES ETRANGERES EN 1790.

\24DISCUSSION SUR LE DROIT DE LA PAIX ET DE LA GUERRE.\24PREMIERE INSTITUTION DU PAPIER-MONNAIE OU DES ASSIGNATS.\24ORGANISATION JUDICIAIRE.

\24CONSTITUTION CIVILE DU CLERGE.\24ABOLITION DES TITRES DE NOBLESSE.

\24ANNIVERSAIRE DU 14 JUILLET.\24FETE DE LA PREMIERE FEDERATION.\24REVOLTE DES TROUPES A NANCY.\24RETRAITE DE NECKER.\24PROJETS DE LA COUR ET DE MIRABEAU.\24FORMATION DU CAMP DE JALES.\24SERMENT CIVIQUE IMPOSE AUX ECCLESIASTIQUES.

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