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Il y a des rêveurs politiques et sociaux qui dépensent du feu et de l'éloquence à réclamer un bouleversement de tous les ordres, avec l'illusion qu'aussitôt le plus superbe temple d'unP belle humanité s'élèverait, pour ainsi dire, de lui-même.

Publié le 01/10/2012

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illusion
Il y a des rêveurs politiques et sociaux qui dépensent du feu et de l'éloquence à réclamer un bouleversement de tous les ordres, avec l'illusion qu'aussitôt le plus superbe temple d'unP belle humanité s'élèverait, pour ainsi dire, de lui-même. Dans ces rêves dangereux persiste un écho de la superstition de Rousseau, qui croit à une bonté de l'humaine nature, miraculeusement originelle, mais pour ainsi dire enterrée, et met au compte des institutions de civilisation, dans la société, l'Etat, l'éducation, toute la responsabilité de cet enterrement. Malheureusement on sait par des expériences historiques que tout bouleversement de ce genre ressuscite à nouveau les énergies les plus sauvages, les caractères les plus effroyables et les plus effrénés des âges reculés: que par conséquent un bouleversement peut bien être une source de force dans une humanité devenue inerte, mais jamais ordonnateur, arch...
illusion

« expériences historiques que tout bouleversement de ce genre ressuscite à nouveau les énergies les plus sauvages, les caractères les plus effroyables et les plus effrénés des âges reculés: que par conséquent un bouleversement peut bien être une source de force dans une humanité devenue inerte, mais jamais ordonnateur, architecte, artiste, perfecteur de la nature humaine.

Introduction NIETZSCHE L'action historique révolutionnaire a-t-elle quelque chance d'entraîner une amélioration de la situation humaine? Ou doit-on penser qu'elle ne dépasse pas une vaine, sinon rétrograde, effervescence? 1.

Nietzsche critique du rêve politique -Texte évidemment polémique (on soulignera son vocabulaire dépréciatif) qui: • dénonce l'illusion d'un progrès de l'humanité comme conséquence d'une action révolutionnaire; • voit l'origine de cette illusion dans la pensée de Rousseau; • affirme que le résultat de tout bouleversement n'est qu'une régression vers la sauvagerie; • oppose à cette effervescence (éventuellement utile pour réveiller une humanité inerte) la conception d'une nature humaine perfectionnée par un point de vue artistique.

La pensée de Rousseau 1 est réduite à sa caricature la plus commune (bonté initiale de l'homme, corruption par la société): Nietzsche est totalement indifférent ou étranger à son aspect dialectique.

- L'expérience historique (la Révolution française) montre que tout bouleverse­ ment est un fait négatif et ne témoigne que d'une superstition.

II.

Le double sens de révolution Le concept politique prend appui sur une conception linéaire de l'historicité: dans cette optique, la révolution constitue un pas en avant.

On est là dans une conséquence de l'idéologie des Lumières (amélioration de l'humanité) dont participe à sa façon Rousseau.

- Du point de vue de Nietzsche, la révolution est plutôt de type astronomique: retour au point de départ (et donc à ce qu'avaient d'effroyable les âges reculés).

Position que l'on mettra en relation avec sa conception cyclique du temps (l'Éternel Retour de l'Identique) et avec son attitude généralement anti­ démocratique.

- C'est cette définition d'une histoire non linéaire (et par là fondamentalement étrangère à la pensée chrétienne et à toute implication d'un sens de l'histoire) qui justifierait son résumé déformant de Rousseau.. »

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