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Iphigénie en Aulide CLYTEMNESTRE Vous ne démentez point une race funeste ; Oui, vous êtes le sang d'Atrée et de Thyeste.

Publié le 12/04/2014

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Iphigénie en Aulide CLYTEMNESTRE Vous ne démentez point une race funeste ; Oui, vous êtes le sang d'Atrée et de Thyeste. Bourreau de votre fille, il ne vous reste enfin Que d'en faire à sa mère un horrible festin. Barbare ! C'est donc là cet heureux sacrifice Que vos soins préparaient avec tant d'artifice ! Quoi ! l'horreur de souscrire à cet ordre inhumain N'a pas, en le traçant, arrêté votre main ? Pourquoi feindre à nos yeux une fausse tristesse ? Pensez-vous par des pleurs prouver votre tendresse ? Où sont-ils, ces combats que vous avez rendus ? Quels flots de sang pour elle avez-vous répandus ? Quel débris parle ici de votre résistance ? Quel champ couvert de morts me condamne au silence ? Voilà par quels témoins il fallait me prouver, Cruel, que votre amour a voulu la sauver. Un oracle fatal ordonne qu'elle expire ! Un oracle dit-il tout ce qu'il semble dire ? Le Ciel, le juste Ciel, par le meurtre honoré, Du sang de l'innocence est-il donc altéré ? Si du crime d'Hélène on punit sa famille, Faites chercher à Sparte Hermione, sa fille. Laissez à Ménélas racheter d'un tel prix Sa coupable moitié, dont il est trop épris. Mais vous, quelles fureurs vous rendent sa victime ? Pourquoi vous imposer la peine de son crime ? Pourquoi moi-même enfin, me déchirant le flanc, Payer sa folle amour du plus pur de mon sang ? Que dis-je ? cet objet de tant de jalousie, Cette Hélène, qui trouble et l'Europe et l'Asie, Vous semble-t-elle un prix digne de vos exploits ? Combien nos fronts pour elle ont-ils rougi de fois ! Avant qu'un noeud fatal l'unît à votre frère, Thésée avait osé l'enlever à son père. Vous savez, et Calchas mille fois vous l'a dit, Qu'un hymen clandestin mit ce prince en son lit ; Et qu'il en eut pour gage une jeune Princesse, Que sa mère a cachée au reste de la Grèce. Mais non, l'amour d'un frère, et son honneur blessé Sont les moindres des soins dont vous êtes pressé. Cette soif de régner, que rien ne peut éteindre, L'orgueil de voir vingt Rois vous servir et vous craindre, Tous les droits de l'empire en vos mains confiés, Cruel, c'est à ces Dieux que vous sacrifiez ; Et loin de repousser le coup qu'on vous prépare, Vous voulez vous en faire un mérite barbare. Trop jaloux d'un pouvoir qu'on peut vous envier, De votre propre sang vous courez le payer, Et voulez par ce prix épouvanter l'audace De quiconque vous peut disputer votre place. SCÈNE IVIPHIGÉNIE, AGAMEMNON, CLYTEMNESTRE, AEGINE 47 Iphigénie en Aulide Est-ce donc être père ? Ah ! toute ma raison Cède à la cruauté de cette trahison. Un prêtre, environné d'une foule cruelle, Portera sur ma fille une main criminelle ? Déchirera son sein ? Et d'un oeil curieux Dans son coeur palpitant consultera les Dieux ? Et moi, qui l'amenai triomphante, adorée, Je m'en retournerai, seule, et désespérée ? Je verrai les chemins encor tout parfumés Des fleurs dont sous ses pas on les avait semés ? Non, je ne l'aurai point amenée au supplice, Ou vous ferez aux Grecs un double sacrifice. Ni crainte, ni respect ne m'en peut détacher. De mes bras tout sanglants il faudra l'arracher. Aussi barbare époux qu'impitoyable père, Venez, si vous l'osez, la ravir à sa mère. Et vous, rentrez, ma fille, et du moins à mes lois Obéissez encor pour la dernière fois. SCÈNE VAGAMEMNON, seul AGAMEMNON A de moindres fureurs je n'ai pas dû m'attendre. Voilà, voilà les cris que je craignais d'entendre. Heureux si, dans le trouble où flottent mes esprits, Je n'avais toutefois à craindre que ses cris ! Hélas ! en m'imposant une loi si sévère, Grands Dieux, me deviez-vous laisser un coeur de père ? SCÈNE VIAGAMEMNON, ACHILLE ACHILLE SCÈNE VAGAMEMNON, seul 48
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« Est-ce donc être père ? Ah ! toute ma raison Cède à la cruauté de cette trahison.

Un prêtre, environné d'une foule cruelle, Portera sur ma fille une main criminelle ? Déchirera son sein ? Et d'un oeil curieux Dans son coeur palpitant consultera les Dieux ? Et moi, qui l'amenai triomphante, adorée, Je m'en retournerai, seule, et désespérée ? Je verrai les chemins encor tout parfumés Des fleurs dont sous ses pas on les avait semés ? Non, je ne l'aurai point amenée au supplice, Ou vous ferez aux Grecs un double sacrifice.

Ni crainte, ni respect ne m'en peut détacher.

De mes bras tout sanglants il faudra l'arracher.

Aussi barbare époux qu'impitoyable père, Venez, si vous l'osez, la ravir à sa mère.

Et vous, rentrez, ma fille, et du moins à mes lois Obéissez encor pour la dernière fois.

SCÈNE V\24AGAMEMNON, seul AGAMEMNON A de moindres fureurs je n'ai pas dû m'attendre.

Voilà, voilà les cris que je craignais d'entendre.

Heureux si, dans le trouble où flottent mes esprits, Je n'avais toutefois à craindre que ses cris ! Hélas ! en m'imposant une loi si sévère, Grands Dieux, me deviez-vous laisser un coeur de père ? SCÈNE VI\24AGAMEMNON, ACHILLE ACHILLE Iphigénie en Aulide SCÈNE V\24AGAMEMNON, seul 48. »

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