- Je m'entends bien avec elle », dit Joe.
Publié le 30/10/2013
Extrait du document
«
« Je
n’aurais pasdûtelaisser faire,Joe.C’est difficile deconfesser unefaute, maisjete
le dois bien.
Inutile deterappeler quej’aifait interdire Ethel.Jecroyais qu’ellem’avait
fait quelque chose.(Savoix pritunton mélancolique.) Jem’étais trompée.
Jem’en suis
rendu compte plustard.
Etmaintenant j’aides remords.
Ellenem’avait rienfait.Je
voudrais laretrouver etlui faire oublier.
Çadoit tesembler étrangequej’aie cette idée.
– Non, madame.
– Retrouve-la, Joe.Jeme sentirai mieuxquand jel’aurai dédommagée… Pauvrevieille !
– Je vaisessayer, madame.
– Joe… Situ as besoin d’argent, dis-le-moi.
Situ laretrouves, répète-luiceque jet’ai dit.
Si elle neveut pasvenir ici,demande-lui oùjepeux luitéléphoner.
As-tubesoin
d’argent ? – Pas toutdesuite, madame, maisilfaudra sansdoute quejesorte assez souvent dela
maison.
– Très bien.C’esttout,Joe. »
Il avait envie desauter enl’air.
Dans lecouloir, ilcroisa sesbras etles serra trèsfort
contre lui,comme pourempêcher sajoie des’évaporer.
Pourunpeu, ilaurait cruqu’il
avait imaginé toutel’affaire.
Iltraversa lesalon obscur, emplidemurmures, puisilsortit
et regarda leciel oùles étoiles apparaissaient etdisparaissaient entrelesnuages poussés
par levent.
Joe repensa àson père.
Ilse rappelait quelquechosequelevieux luiavait dit :« Méfie-
toi des bonnes âmes,avaitditpapa Joe.Lesfemelles gnan-gnan, ellessont
dangereuses. » Joe murmura :
« Une bonne âme !Jelacroyais plusforte queça. »
Il se rappela laconversation qu’ilvenait d’avoir avecelleetsoupesa chacundesmots
pour êtresûrqu’ils n’avaient pasundouble sens.Non,c’était biencela.
Ilrepensa àce
qu’Alf luiavait dit :« Siellem’offrait unverre, oumême unbout degâteau… »
Kate n’avait pasquitté sonbureau.
Elleentendait levent quisifflait danslestroènes, et
le vent etl’obscurité étaientpleinsd’Ethel, grasse,flasque, visqueuse commeune
méduse.
Katesesentit terriblement lasse.
Elle entra danssapetite piècegrise, referma laporte ets’assit dansl’obscurité, écoutant
les petites douleurs quimontaient commedesfourmis lelong deses doigts.
Lesang
battait àses tempes.
Elletâtalacapsule quipendait aubout delachaîne etelle frotta
contre sajoue lepetit tubedemétal, tièdedelachaleur deses seins.
Lecourage lui
revint.
Elleselava levisage, semaquilla, sepeigna etfit bouffer sescheveux.
Puiselle
descendit danslesalon, maiss’arrêta àla porte, pourécouter, commed’habitude.
Deux femmes etun homme parlaient.
Àl’entrée deKate, laconversation tomba
immédiatement.
Katedit :
« Helen, jevoudrais tevoir, situ n’as rien d’autre àfaire. »
La fille lasuivit jusqu’à sachambre.
C’étaituneblonde fadasse avecunepeau couleur
d’os ciré.
« Qu’est-ce qu’ilya, madame Kate ?demanda-t-elle craintivement.
– Assieds-toi.
Iln’y arien.
Tuesallée àl’enterrement delaNégresse ?
– Vous nevouliez pas ?
– Ça n’apas d’importance.
Tuyes allée ?
– Oui, madame.
– Raconte-moi.
– Quoi ?
– Ce quetuterappelles.
Comment c’était ? »
Helen répondit nerveusement :
« C’était horribleeten même tempsmagnifique.
– Qu’est-ce quetuveux dire ?
– Je nesais pas.
Pasdefleurs.
Pasderien.
Mais ilyavait… ilyavait… comme dela….
»
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