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Kant : D'un prétendu droit de mentir par humanité

Publié le 12/12/2012

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Réaction de Kant à deux observations de Benjamin Constant :     • « Le principe moral que dire la vérité est un devoir, s’il était pris de manière absolue et isolée, rendrait toute société impossible. «     • « Dire la vérité est un devoir. Qu’est-ce qu’un devoir ? L’idée de devoir est inséparable de celle de droit : un devoir est ce qui, dans un être correspond aux droits d’un autre. Là où il n’y a pas droit, il n’y a pas devoir. Dire la vérité n’est donc un devoir qu’envers ceux qui ont droit à la vérité. Or nul homme n’a droit à la vérité qui nuit à autrui «. → Par ses deux observations Constant s’oppose ouvertement à la thèse sur le mensonge dans la morale kantienne, soit que la véracité est un principe qui n’inclut aucune exception à la règle, car la moindre exception (soit un mensonge) est un tort fait à l’humanité. D’un prétendu droit de mentir par humanité → réponse et réfutation de la thèse de Constant. « Prétendu « > déjà terme ironique dans le titre. 2 questions se posent :     • L’homme, dans le cas où il ne peut éviter de répondre par oui ou par non, a-t-il l’autorisation / le droit de ne pas être véridique ?     • L’homme est-il absolument obligé, dans un propos qu’une injuste contrainte le force à tenir, de ne PAS être véridique, s’il veut se préserver ou préserver autrui d’un forfait qui
le menace ? Kant s’appuie tout au long de ce court texte sur un exemple qu’il déploie : un assassin vous demande si votre ami (qu’il veut tuer) se réfugie dans votre maison. Vérité ou mensonge ? Selon Kant, mensonge est un crime ≠ B. Constant. Pour Kant > être véridique = devoir formel de l’homme envers chaque homme, quelque soit gravité des préjudices. En effet, mensonge constitue en tout temps un tort : « car je fais en sorte, autant qu’il est en mon pouvoir, que des propos (des déclarations) en général ne trouvent aucun crédit et, par suite, que tous les droits fondés sur des contrats deviennent caducs et perdent toute leur force ; ce qui est un tort causé à l’humanité en général «. Même si mensonge ne nuit pas à un autre homme, il nuit à l’humanité en général et il rend vaine toute source de droit. Autre argument → mensonge, même bien intentionné peut être puni quand on analyse les conséquences. Exemple de qqun qui, en mentant, empêche un meurtrier d’agir > juridiquement responsable de toute les conséquences qui pourrait en résulter ≠ si cette personne s’en été tenu à la stricte vérité. « Celui qui ment, quelle que soit la bonté des intentions qui animaient son mensonge, doit répondre des conséquences qui en résultent, même devant un tribunal civil, et les réparer, quelques imprévues qu’elles puissent être «. Si moindre exception au devoir de véracité
(fondement de tous les devoir) > inutilité ! « Il y a donc un commandement sacré de la raison, qui commande inconditionnellement et qu’une convenance ne doit restreindre «. « Un principe reconnu vrai ne doit donc jamais être abandonné, quels que soient des dangers apparents « (Constant) → Même idée que Kant (commandement sacré de la raison) sauf que Constant a lui-même abandonné ce principe inconditionné de la véracité à cause du danger qu’il représentait pour la société. Selon Kant, Constant confond l’action par laquelle qqun nuit à autrui quand il dit la vérité qu’il ne peut éviter d’avouer & celle par laquelle il lui cause un tort. Si homme si la vérité, le dommage est causé par accident ≠ quand il   ment > entière responsabilité. « Avoir droit à la vérité « → formule de Constant, sans sens selon Kant > vérité n’est pas une propriété > devoir de véracité ne fait aucune distinction entre personnes envers lesquelles elle est due. «  Même si, avec un tel mensonge, je ne fais de tort à personne, j’enfreins pourtant, d’une manière générale, le principe du droit concernant tous les propos qui sont inévitables et nécessaires (je cause un tort formaliter,   même si je n’en cause aucun materialiter) «. Donc pour Kant > il ne faut faire aucune exception aux principes juridico-pratiques car exceptions nient l’universalité qui leur confère le nom de principe. 

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