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l’instabilité economique

Publié le 20/12/2012

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Chp 2 - Comment expliquer l'instabilité de la croissance ? Comment les fluctuations économiques se manifestent-elles ? Une économie n'exploite pas toujours tout son potentiel de croissance La croissance économique est rendue possible par tout ce qui permet à une économie de produire plus, mais ces possibilités productives ne sont pas en permanence pleinement employées. Ainsi, le taux de croissance économique constaté dans un pays pour une année donnée (croissance effective) peut être différent des possibilités de croissance de cette économie (croissance potentielle). La croissance économique effective est le fruit de la hausse conjuguée de ces facteurs d'offre et des facteurs de demande (hausse de la demande globale). Si une économie connait une croissance effective inférieure à la croissance potentielle pendant plusieurs années, son potentiel de croissance peut-être affaibli. L'Histoire économique est marquée par d'importantes fluctuations Les fluctuations économiques désignent l'instabilité de la croissance effective. On peut ainsi distinguer des périodes de forte croissance (expansion) et des périodes de crise économique : fort ralentissement, voire baisse de l'activité productive pendant une période plus ou moins longue (récession ou dépression). Si les fluctuations de la croissance paraissent suivre des rythmes complexes voire erratiques, certains économistes ont tenté de repérer des régularités et de mettre en évidence de véritables cycles économiques. Les fluctuations économiques seraient dès lors le résultat de la superposition de plusieurs mouvements cycliques de périodicités différentes. Des cycles longs, d'une cinquantaine d'années, ont été découverts par Kondratieff et réutilisés par Schumpeter pour comprendre la dynamique du système capitaliste. Mais des cycles d'une dizaine d'années ont été décelés par Clément Juglar et peuvent expliquer la fréquence de crises d'ampleur limitée. Ils sont souvent appelés cycles des affaires. Cependant, la régularité et l'inéluctabilité des cycles sont contestables, de sorte qu'une analyse en termes de fluctuations apparait plus pertinente. Comment expliquer la variabilité de la croissance ? Les effets des mouvements de la demande sur la croissance La croissance effective évolue de manière irrégulière en raison de chocs de demande qui peuvent frapper une économie. Ces évènements peuvent être stimulants pour la demande globale, ce qui peut générer une phase d'expansion, ou bien peuvent ralentir la hausse de la demande, voire la faire diminué. En ce cas, l'économie peut être entrainée dans une récession. Les chocs de demande affectent particulièrement l'activité économique parce que l'investissement surréagit (effet accélérateur) aux variations de la demande finale. En outre, les mouvements de l'investissement ont eux-mêmes des impacts sur les revenus distribués (effet multiplicateur), ce qui affecte la consommation, autre composante de la demande globale. Les relations entre l'investissement et la demande permettent donc de comprendre en partie les fluctuations de l'économie. Les effets des chocs d'offre sur la croissance Les possibilités productives d'une économie ne se développent pas de façon régulière, ce qui cause certaines fluctuations. Les producteurs voient leur situation s'améliorer en cas de choc d'offre positif, c'est-à-dire de baisse de leurs couts de production. Ils sont dès lors aptes à développer leurs activités et, en produisant davantage, génèrent de la croissance économique. Mais ils peuvent aussi être frappés par un choc d'offre négatif qui rend leur activité plus couteuse et pousse un nombre inhabituel de producteurs à la faillite. Les innovations de procédés génèrent des chocs d'offre positifs : elles permettent des gains de productivité et abaissent les couts unitaires de fabrication. Les perspectives accrues de profits poussent les entreprises à produire plus, en même temps que l'abaissement des prix des produits favorise leur diffusion auprès des consommateurs. Les chocs d'offre négatifs sont causés généralement par un alourdissement du cout des matières premières, par des hausses de salaires supérieures aux gains de productivité ou par une augmentation de la fiscalité sur les entreprises. Les activités monétaires et financières peuvent engendrer des fluctuations économiques En période d'expansion économique, certains agents économique sont pris d'euphorie et d'endettent à l'excès ou adoptent des comportements spéculatifs. Dès lors, des bulles d'actifs se forment, hausses excessives de la valeur de ces actifs compte tenu des rendements qu'ils peuvent générer grâce à l'activité économique réelle. Les banques peuvent amplifier ces comportements : les banques centrales en favorisant des taux d'intérêt trop bas en période d'expansion, les banques commerciales en prêtant à des agents économiques ayant des projets trop risqués Une crise financière peut être la conséquence de ces excès et plonger l'économie réelle dans d'importantes difficultés. Les krachs boursiers ont des effets récessifs potentiellement puissants et peuvent s'accompagner de crises bancaires qui entravent le financement des activités productives. Les banques peuvent alors hésiter à accorder des crédits, ce qui restreint les possibilités de financement des projets des entreprises (cycle du crédit). Quel est le rôle des pouvoirs publics face aux fluctuations économiques ? La récession ou la dépression : des situations économiques et sociales dangereuses Le recul de l'activité économique dans un pays a des conséquences importantes pour la population de ce pays. En effet, une croissance négative s'accompagne d'un chômage de masse et d'une baisse du revenu des habitants. Les jeunes qui entrent alors sur le marché du travail ont de grandes difficultés pour s'insérer. En outre, le déficit public s'accroit en période de recul de l'activité, ce qui peut engendrer des problèmes de financement des pouvoirs publics. Le chômage de masse accentue la précarité des situations individuelles et familiales, et accroit les tensions sociales et politiques dans un pays, favorisant les mouvements qui prônent des changements radicaux dans la société. L'économie peut avoir du mal à s'en sortir seule. Les phases de récession ou de dépression permettent certes de purger les excès des périodes d'expansion, d'éliminer le sproducteurs les moins efficaces ou les moins bien gérés, mais l'économie peut tomber dans un cercle vicieux dans lequel la déflation, fréquemment observée en période de crise grave, accroit les difficultés économiques générales. Les politiques macroéconomiques agissent sur les fluctuations économiques En cas de baisse ou de ralentissement marqué de la demande globale, les politiques conjoncturelles peuvent temporairement soutenir la croissance effective pour réduire l'écart de production. Une politique budgétaire de relance par une hausse du déficit de l'Etat est alors utile, tout comme une politique monétaire de soutien à l'investissement et au système bancaire. A l'inverse, en cas de croissance économique effective trop élevée par rapport au potentiel de croissance de l'économie d'un pays, une politique de ralentissement de la demande globale par un excédent budgétaire de l'Etat et par une hausse des taux d'intérêt de la banque centrale est justifiée pour réduire une trop forte inflation (politique de désinflation). Les limites des politiques publiques face aux fluctuations économiques Les politiques conjoncturelles qui agissent sur la demande peuvent ne pas être pertinentes en réponse à un choc d'offre négatif dans l'économie. Par ailleurs, la France appartient à la zone euro dans laquelle la conduite des politiques conjoncturelles est complexe : la France n'a plus la maitrise de sa politique monétaire, désormais unique pour les pays de la zone euro, et doit accepter les règles collectives en matière de politique budgétaire. Mais le manque de coordination des politiques budgétaires nationales affaiblit l'efficacité des politiques conjoncturelles dans la zone euro. D'autre part, les effets des politiques conjoncturelles ne sont pas mécaniques : de possibles modifications des comportements des agents économiques empêchent les pouvoirs publics d'avoir une parfaite maitrise de la conjoncture. Effet accélérateur : si l'on suppose que le coefficient de capital est stable et qu'il n'existe pas de capacité de production inemployée, alors une variation de la demande entraine un effet plus que proportionnel sur l'investissement. Effet multiplicateur : si l'on suppose que des capacités de production sont inemployée, que les prix sont rigides et qu'il existe un sous-emploi de type keynésien, alors le multiplicateur indique de combien le produit varie quand la demande globale change.

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