la conscience

LA CONSCIENCE : Introduction On ne peut penser la conscience sans poser la question de l'identité. En effet la conscience nous permet d'accéder au coeur de ce qui constitue notre identité , aux caractères qui définissent notre Moi intérieur. La conscience au sens étymologique désigne la science partagée avec un autre , la conscience suppose un témoin, c'est le fait d'être le témoin de soi-même. Par dérivation la conscience renvoie à l'intuition plus ou moins complète que l'esprit a de ses propres états ou de ses actes. La conscience est donc le processus par lequel je me connais moi-même, acte réflexif( miroir) qui me renvoie ma propre image. Mais déjà un problème se pose , en effet comment rendre compte de l'existence d'un espace intérieur qui soit le privilège du Sujet et dont les pensées restent strictement privées ? En d'autres termes comment prouver la réalité de notre conscience et de nos sentiments personnels par définition incommunicables? D'autant plus que cette connaissance de soi se trouve brouillée par l'idée d'Inconscient , à savoir par tous les processus qui ne sont pas saisis par la conscience et qui déterminent le Sujet( désirs, affections, états du corps). En outre la conscience n'est pas que conscience de soi mais également conscience de la réalité extérieure , c'est du point de vue de ma Subjectivité que je prends conscience du monde. Comment la nature, les objets physiques pourraient-ils recevoir une existence en dehors de leur saisie par la conscience? Le problème est donc de savoir si l'existence du Sujet n'est pas qu'une simple construction mythologique et si un espace intérieur comme celui de la conscience correspond à une quelconque réalité. CONSCIENCE ET CERTITUDE : - QUE SIGNIFIE PRENDRE CONSCIENCE ? L'accès à la conscience et donc l'entrée dans la connaissance de soi n'ont rien d'immédiat. C'est progressivement que l'enfant prend conscience qu'il est un individu à part entière , qu'il se distingue des autres . L'expérience du miroir est en ce sens déterminante, à travers le reflet de l'image c'est son identité qui se constitue. Et parallèlement la conscience permet de savoir avec certitude que la réalité existe. En ce sens Descartes pose une question décisive : »Qui suis-je ? un corps, une âme, un ensemble de sensations ou d'affects ? »Qu'est-ce qui rend possible cette découverte ? Descartes dans Les Méditations Métaphysiques s'efforce de trouver un fondement certain dans les sciences. Or il s'agit de mettre à l'épreuve du doute toute connaissance , toute réalité. La conscience et l'exercice de la pensée vont permettre d'écarter ce doute. Principe de Descartes : « Ne rien admettre en nous qui ne soit absolument certain. Frapper de doute tout ce qui n'est pas certain d'une certitude absolue ». Trois étapes ponctuent ce doute méthodique et préparent l'accès à la conscience : 1) Nécessité du doute préalable. 2) Nécessité de ne rien excepter du doute tant que le doute n'est pas radicalement impossible, 3) Nécessité de traiter comme provisoirement fausses les choses ainsi frappées de doute. ( le sujet doutant est aussi un sujet méditant. En fait c'est la mise en ?uvre du Cogito ( le je pense en latin ) qui va constituer ce point ferme et inébranlable de la connaissance. L'acte de pensée et la conscience fondent toute certitude et toute représentation . Connaissance la plus claire qui soit, infiniment supérieure aux mathématiques. Le fait de penser tombe hors de la sphère circonscrite par le doute. Descartes affirme en fait : « Je pense donc Je suis ». Il est impossible que je me trompe lorsque je soutiens cette affirmation , lorsque je dis que je suis nécessairement si je pense. Je ne peux pas rêver lorsque j'ai conscience de moi et de penser, je suis dans la certitude. On s'aperçoit que l'acte de la conscience lié à l'exercice de la pensée me fait accéder à la certitude de moi-même comme une chose pensante et donc à la certitude de la réalité objective.