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La croyance est-elle une illusion rassurante ?

Publié le 17/03/2009

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illusion

Si nous disons que la croyance est une illusion rassurante, alors nous disons qu’elle est une erreur, des sens ou de la raison, capable de nous délivrer des craintes de l’après vie, notamment. Cependant, un problème surgit : comment une illusion, à savoir quelque chose de non réel, d’inconsistant, de faux, peut-elle nous délivrer efficacement d’une peur ? Il semble que pour nous rassurer, une chose doit a minima exister pour être à même de nous délivrer de nos craintes. Dès lors, peut-on dire que la croyance est une illusion rassurante, dans la mesure où l’illusion et la capacité à rassurer semblent être opposés ? On sait que Marx parlera de la croyance religieuse comme un opium du peuple. Freud, de son côté, montrera le caractère protecteur de la figure paternelle de Dieu...

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« 1) La croyance peut être prouvée Mais à l'inverse, on ne peut pas forcément nier une croyance en tant que vérité.

Il est vrai que la croyance suggère généralement un manque de connaissance.

La croyance est admise indépendamment de l'expérience.

Dansles mythes saxes par exemple, on trouve de loups-garous ou des vampires qui n'ont pas été prouvés puisqu'ils n'ontjamais été « vus ».

Mais comme l'a fait Descartes pour prouver l'existence de Dieu, il peut être possible que lescroyances ne soient pas des illusions mais qu'elles puissent même être des vérités.

Descartes reprend des élémentsde la philosophie médiévale dans Les Méditations métaphysiques pour constituer trois preuves de l'existence d'un Dieu qui recouvrirait ainsi plusieurs religions monothéistes.

Dans la première preuve, Descartes explique qu'étant unesubstance pensante finie mais ayant en lui l'idée, le concept de l'infini, l'homme ne peut être lui-même la cause decette idée d'infini, et qu'ainsi il est nécessaire que cette idée ait une cause dans quelque chose d'infini.

Dans ladeuxième preuve, Descartes montre que l'idée de perfection que l'Homme a en lui n'a pour cause l'homme lui-mêmeet qu'il existe ainsi un être parfait qui l'ait créé et enfin dans la troisième preuve, Descartes explique que l'existencede Dieu est évidente puisque l'Homme conçoit clairement et distinctement l'idée de Dieu et que, étant donné quecet être est parfait, il se doit d'être réel.

Chez Descartes, l'existence de Dieu est une nécessité absolue, c'est-à-dire qu'elle n'est pas relative à quoi que ce soit puisqu'elle est le prédicat de l'existence de Dieu.

Autrement dit,lorsque nous concevons l'idée de Dieu, nous concevons sa perfection et donc sa réalité puisque chez Descartes laperfection est la réalité.

L'analyse de Descartes atteste donc l'existence d'un Dieu mais montre aussi que toutecroyance n'est pas illusion et qu'elle peut être réalité.

De là même façon, comme toute croyance résulte de possibleet non de l'impossible nécessairement, on ne peut juger la croyance comme illusion puisqu'on n'en pas laconnaissance par l'expérience.

2) La croyance épistémologique On peut aussi aisément comprendre que la croyance n‘est pas une illusion rassurante, mais qu'elle sert plutôt à l'expliquer.

De ce point de vue, elle peut avoir une portée épistémologique, c'est-à-dire dans une perspective deréflexion sur la connaissance.

La croyance pourrait donc permettre la connaissance du monde qui nous entoure etceci non dans le but de nous rassurer, mais plutôt de nous apporter la connaissance du monde que nous nepourrions obtenir sans la croyance.

C'est ce qu'explique Leibniz, son analyse consiste à montrer que le principe decausalité même ne peut pas donner une connaissance complète de choses.

Leibniz prend l'exemple des Eléments deGéométrie d'Euclide, il cherche à montrer que chaque cause ayant elle-même une cause, on ne pourra jamais avoirune connaissance complète et qu'il n'y aura jamais de première cause.

Leibniz explique que la série successive descauses est contingente mais dans une causalité selon les lois de la nature mais que pour achever cette série, ilfaudrait trouver une cause qui serait cause d'elle-même.

Le philosophe expose aussi le fait que cette cause ne peutpas être dans la nature parce qu'auquel cas, elle serait soumise aux lois de la nature et ne serait donc pas unecause première, mais aurait une cause.

Il est donc nécessaire d'avoir une cause en soi hors de la nature, quelquechose de nécessaire, mais cause d'elle-même de par sa propre nature.

Par cette analyse, Leibniz prouve l'existencede la métaphysique, de ce qui est hors de la nature.

Cette analyse peut par conséquent se rattacher à denombreuses croyances, qui exigent un être, des êtres, des choses qui ne soient pas dans la nature.

Elle permet parailleurs de montrer que la croyance en quelque chose peut avoir une perspective épistémologique, du fait qu'ellepeut expliquer comme ici l'origine du monde ou la connaissance du monde en général.

Par cette action de croire, onpourrait ainsi accéder à une connaissance plus complète du monde.

3) La croyance n'est pas nécessairement rassurante Enfin, la croyance n'a pas nécessairement, dans la mesure où ce peut être une illusion, une visée rassurante. Comme on peut le voir dans de nombreuses croyances, l'idée du mal est omniprésente : dans la tradition japonaise,Jigoteu, l'enfer aux seize régions, réserve une punition aux coupables, ce qui entraînerait celui qui croit dans unecrainte perpétuelle du péché ou de la faute.

Certains mythes, comme celui de Tantale dans la mythologie grecque,qui pour avoir donné manger aux Dieux de l'Olympe la chaire de son fils Pélops, est puni par un supplice : celuid'être éternellement assoiffé et affamé.

Tous les monstres des croyances servent à apporter la peu chez celui quicroit.

Les croyances n'ont pas nécessairement un aspect rassurant puisque l'on condamne les fautes et que lecroyant vit ace cette menace perpétuelle.

Dans la religion chrétienne, le péché originel inculque la culpabilitéhéréditaire de l'Homme, ce qui le plonge dans l'appréhension, plus que dans la sécurité.

La croyance n'est donc pasune illusion, et étant donné cela, elle n'aurait aucun intérêt à être rassurante.

Comme on a pu le voir, la croyancen'a pas une visée tranquillisante mais en l'occurrence, plutôt épistémologique.

III.

La croyance concerne d'autres aspects que la vérité et le soutien 1) La dimension sociale et morale de la croyance Que la croyance soit une illusion ou qu'elle n'en soit pas une, elle participe dans toutes ses formes à un acte d'unification d'une certaine communauté à laquelle adhèrent tous les croyants.

La croyance va alors avoir une viséemorale et sociale.

Les croyants se réunissent en ce seul acte de croire mais qui va néanmoins les embrigader dansdes prescriptions.

En effet, à partir de cette croyance va s'organiser une société.

Bergson va parler dans Les deux Sources de la morale et de la religion de la morale close, morale sociale qui envisage l'intervention de la religion à partir de la théorie de l'évolution avec laquelle la religion statique va envisager la société en participant à lacohésion de la société pour différentes formes : cérémonies, mythes ou rituels… Ainsi, une croyance, ici enparticulier une religion peut être le pilier ‘une société, qui instaurerait par des règles sa propre morale, une moralesociale.

La croyance, comme une idéologie ou une religion, fonde ses commandements, détermine où se situent le. »

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