Devoir de Philosophie

La culture est-elle la définition de l'Homme et de l'humanité ?

Publié le 14/12/2009

Extrait du document

culture

Pour clarifier le problème, il convient tout d’abord de s’interroger sur le terme même de culture.  “Culture” provient du latin colere qui signifie cultiver et honorer. La culture est donc tout d’abord le travail d’une pièce de terre et désigne l’agriculture.  Nous utilisons donc un sens figuré lorsque nous parlons de la culture de l’esprit. Le sens premier et le sens figuré sont clairement proches l’un de l’autre. Dans les deux cas, il s’agit de définir un travail, sur un lopin de terre ou sur soi-même, destiné à améliorer un état “naturel” donné. La culture nécessite exercice et effort et s’oppose donc à ce qui est inné ou dû à l’instinct. C’est ainsi que la culture peut désigner le travail nécessaire pour éduquer. En ce sens, elle se distingue du loisir tel que nous le définissons aujourd'hui.

Cependant l’homme cultivé n’est pas un “savant”. Il fait preuve d’une capacité à juger. En ce sens, toute culture est une culture "générale" C’est en ce sens que le XVIIIème siècle, siècle des Lumières met en rapport la culture de l’individu et sa liberté réelle. La culture serait donc un état d’esprit ainsi que l’ensemble des connaissances qui nous ont été léguée. Elle est alors en rapport étroit avec la transmission et l’accumulation des connaissances. Ainsi, se cultiver revient à hériter de ce que l’humanité nous a légué. La culture est donc liée à l’histoire, interprétée comme l’émergence de la civilisation. Néanmoins, on entend également par culture un ensemble de valeurs collectives. Dans cette perspective, le terme de culture se rapproche de celui de “civilisation”.  On voit donc que la culture désigne tout aussi bien l’effort de l’individu qu’un certain nombre de valeurs propres à une société.

Ce premier mouvement d’analyse permet de mettre en évidence deux points principaux:

            - Premièrement, l’idée de culture est ce qui trace la ligne de partage entre l’humanité et le reste des autres êtres vivants. L’homme se caractérise par le travail sur la nature ainsi que par l’effort qu’il fait pour tirer de lui-même ce que la nature ne lui donne pas. Il se distingue donc radicalement de tout être vivant soumis au seul instinct.

            - Cependant, si la culture définit l’humanité, elle oppose également les peuples. Ces derniers ne reçoivent pas tous les mêmes valeurs. Dès lors, les cultures sont également des lieux d’opposition. A titre d’exemple, il est clair que l’européen du XIXème ne considère pas d’emblée que l’Afrique ait une culture ou qu’il y ait des cultures africaines. Cette analyse tend à montrer que l’argument de la culture sert également à discréditer certains modes de vie et civilisations. Autrement dit, il y aurait une sorte de négation des cultures au nom d’une culture dominante.

L’analyse de la culture pose donc la question de l’unité de l’homme et de l’humanité.

culture

« que ces derniers ne peuvent être positifs que pour des esprits extrêmement éclairé.

Ces esprits sont non seulementdes savants éminents mais aussi des hommes cultivés et capables de raisonner droitement.

En ce sens, Rousseaudistingue et oppose la culture véritable et les techniques ,liées au profit , au sein d'une société.Par conséquent, et c'est le sens de l'ensemble du courant des Lumières, l'homme est un être de culture dansl'exacte mesure où il dispose de la raison.

Cette dernière est une faculté qui doit être développée, parl'apprentissage et par l'usage de la réflexion elle-même.

Kant emploie d'ailleurs à dessein une comparaison avec lacroissance d'un arbre.

Pour bien pousser, il a besoin d'être avec d'autres végétaux, dans une sorte de concurrencequi contrôle et canalise sa croissance.

L'homme vit en société avec ses semblables.

Mais les sociétés humaines ontceci de particulier que d'une part elles évoluent et, d'autre part, elles trouvent leur sens dans l'idée que grâces àelles les facultés de l'individu peuvent se développer.

Le contre-exemple des enfants sauvages, à l'articulation duXVIII éme et du XIX ème siècle , est particulièrement important parce qu'il nous montre ce qu'est un être humain qui n'a pas été éduqué ou cultivé.

Il ne sait pas parler, il ne ressent pas la douleur comme nous, il ne marche pascomme nous.

C'est bien un homme.

Cependant les critères habituels d'humanité, comme la communicationlangagière, lui font défaut.

Pire encore, il n'est pas certain que cet apprentissage soit réellement possible.

On doitdonc reconnaître que l'individu possède en lui des aptitudes que la société et le contact avec les semblablespermettent de développer.

L'homme est capable de langage, à condition qu'il soit élevé dans des conditionsfavorables.Le propre de l'homme, selon Kant, serait d'avoir été mis, par la nature, dans une situation unique: la nature ne nousfournit que ce qui est rigoureusement indispensable à la survie de l'espèce [2].

Nous devons tirer tout le reste de nous-mêmes, de nos efforts.

En ce sens, il existe une sorte de contrainte : l'homme est voué à cultiver et à secultiver.

Il est voué à cultiver la nature, à la travailler, pour en retirer les biens qui lui sont nécessaires.

Il est vouéà se cultiver parce que rien n'est “spontané”.En un sens, la société constitue un ensemble de contraintes.

Il est même possible d'admettre que certaines sontarbitraires.

Néanmoins, elle est le cadre qui apprend à l'individu ce qu'est la discipline.

Elle permet donc de contrôlerles forces des individus afin qu'ils les emploient du mieux possible, pour leur propre profit en fin de compte.

Il y a enl'homme une "insociable sociabilité" [3]: d'une part il désire être le maître, suivre ses penchants.

Mais d'autre part il sait que seule la société peut lui permettre de devenir véritablement homme, de développer ses capacités.

L'imagede l'arbre et de la forêt peut être complétée par deux autres: - Celle du tuteur qui s'entend en son sens juridique mais également comme ce qui, très concrètement,soutient une plante, lui permet de pousser droit.

Dans cette perspective, l'homme a besoin d'être aidé dans sacroissance et dans son développement de la raison.

Le tuteur de l'enfant le guide afin qu'il parvienne à une véritableliberté ainsi qu'à une responsabilité de ses actes.

Par conséquent, le rôle de la société est de conduire les hommesjusqu'à une véritable maturité.

Cette dernière se situe dans l'usage du jugement et de la raison.

- La métaphore du germe est également très importante.

En effet, elle permet de saisir pourquoi culture etsociété sont si importantes pour nous.

Cette métaphore du germe est empruntée au discours des sciencesnaturelles.

Elle se développe particulièrement du point de vue de l'épigenèse.

Cette thèse consiste à dire que l'êtrehumain subit un ensemble de transformations, sur le modèle du fœtus humain.

Ces transformations ne se font pas defaçon “automatique” : elles dépendent aussi des circonstances qui doivent être les plus favorables possibles.Appliquée à la société, cette thèse implique de dire que la société et la culture sont, en quelque sorte, le milieu quipermet le développement de l'être humain.Du point de vue de la pensée des Lumières, la culture joue un rôle primordial parce que, entendue comme cultureque possèdent les individus, elle concourt à l'établissement d'un monde véritablement humain.

En ce sens, il existebien une opposition entre l'homme cultivé et la barbarie.

L'absence de culture et de lumières conduit les hommes à labarbarie qui consiste à se comporter d'une façon bien inférieure aux animaux.

En effet, l'animal, guidé par le seulinstinct fait ce qu'il doit nécessairement faire.

Ainsi, les animaux peuvent se dévorer.

En ce qui concerne l'homme,l'analyse ne peut être la même.

Premièrement, ce sont les désirs et les passions, et non une quelconque nécessiténaturelle, qui conduit les hommes aux pires folies [4].

Autrement dit, les hommes ne s'entre-tuent pas pour leur survie.

Le comportement barbare est, rigoureusement, inhumain, c'est-à-dire indigne d'un homme.

Le remède àcette barbarie tient dans le développement des Lumières et de la culture.

En effet, dans le contexte analysé, laculture présente deux caractéristiques: - Elle consiste dans la saisie de valeurs universelles, concernant tout homme en tant qu'homme, quel quesoit son lieu de vie.

Ce sont des valeurs de respect universel qui peuvent faire de nous des “citoyens du monde”.Par conséquent la culture véritable concerne l'humanité.

Cette dernière définit les hommes comme des êtrescapables de vivre sous la conduite de la raison.

- A cet universel, répond un effort vers la culture dont, certes, la société est responsable, mais qui est. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles