Devoir de Philosophie

La Fausse Suivante de Marivaux (résumé & analyse)

Publié le 24/11/2018

Extrait du document

marivaux

La Fausse Suivante

 

Dans une deuxième période de création (dont le début coïncide avec la décision de l’écrivain de vivre de sa plume), Marivaux développe une autre forme dramatique dont le centre n’est plus une rencontre, mais un jeu. Dans la Fausse Suivante ou le Fourbe puni (1724) [ou dans F Héritier de village] apparaissent la mascarade universelle et l’hypocrisie qu'il s’agit de démasquer.

 

Synopsis. — Une jeune fille riche et belle, « maîtresse d'elle-même », a rencontré, à l'occasion du carnaval, celui (Lélio) que son beau-frère lui destine pour époux. Un travestissement masculin lui sert à se lier d'amitié avec lui pour le suivre à la campagne chez la Comtesse et apprendre à le connaître. Lélio et la Comtesse se sont engagés réciproquement à se verser, au cas où ils ne s'épouseraient pas, un dédit de 10 000 écus. Lélio pense faire un meilleur mariage en épousant la jeune fille, plus riche que la Comtesse. et propose, à celle qu'il prend pour un jeune chevalier sans fortune, d'épouser la Comtesse à sa place. Mais Lélio doit 10 000 écus à la Comtesse qui les lui a prêtés. La jeune fille se rend compte à quelle espèce d'individu elle a affaire, décide de « punir ce fourbe-là » et d'en débarrasser la Comtesse, ce à quoi elle réussit.

marivaux

« parole inhabituelle dans ce rôle : il ex pri me des revendi­ cations assez crues en faveur du mérite et réclame des droits (p ro pres à sa cla sse ), qu'il pré se nte e n ph ilos ophe; le caractère polémique de cette scène est évident et annonce le Figaro de Beaumarchais.

Jouée pour la première fo is le 8 juillet 1 724, cette comédie en trois actes et en prose eut treize représenta­ tions et fut « très bien reçue » par te public (selon le Mercure).

Elle fut même donnée devant la Cour, à Fon­ tainebleau, en novembre de la même année; Silvia plut beaucoup dans le rôle principal.

Les divertissements accompagnant ta piè c e furent écrits par Marivaux en collaboration, sans doute, avec l'aîné des frères Parfaict, sur une musique de Jean-Joseph Mouret.

Puis cette comédie fut oubliée pendant plus de deux siècles.

Elle ne fut redéco uve rte que vers le milieu du xx" siècle.

Le T.N.P.

la joua au palais de Chaillot au cours de la saison théâtrale de 1963-1964, et elle déconcerta d'abord ceux qui s'étaient fait une idée traditionnelle du théâtre de Marivaux : il ne s'ag it ni d'une comédie romanesque ni d'une «surprise de l'amour», mais bien d'un jeu de masques.

Les masques, conventions et sim agr ée s sociales que Marivaux dénonce sont le propre d'une société qui se veut immuable et dans laquelle règnent une hiérarchie et un ordre maintenus par des lois sévères.

Obé iss ant à la règle du jeu collectif, l'individu s'y soumet.

Brusque­ ment, une ré fl ex io n, une ruse innocente révèle une vérité insoupçonnée qui se trouvait comme en attente de l'autre côté de cette façade lisse et policée de l'ordr e social.

Rien ne sera changé à ce dernier, certes, mais il y aura eu ce «moment de vérité » qui donnera sa juste vale ur à ce qui semblait absolu et n ·était que convention.

L •Jte des esclaves, la Nouvelle Colonie, le Jeu de l'amour et du hasard illustreront cet autre aspect du « système dramatique » de Marivaux.

BIBLJOGRAPHlE L.

Desvignes-Parent, «la Fausse Suivante, le Triomphe de l'amour et la tradition française>>, Revue d'histoire du thédtre.

juillet 1970.

On lira avec intérêt, dans les journaux et revues de la fin de 1971, les réactions de la criti que à la mise en scène de Patrice Chéreau (Nanterre, théâtre des Amandiers.

nov.

1971; reprise en 1985).. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles