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La mort ajoute-t-elle de la valeur à la vie ?

Publié le 03/10/2005

Extrait du document

Analyse du sujet :
q La mort est une nécessité implacable. Tout être vivant est programmé pour mourir, chaque homme est voué à mourir un jour ou l'autre.
q De la mort rien ne peut être su car nul ne peut en faire l'expérience.
q L'existence est donc finie prise entre les deux limites de la naissance et de la mort. Mais si l'on ne peut rien dire sur la mort, c'est la conscience et la conception qu'on se fait de la mort qui peut changer notre façon de vivre.
q La peur de mourir peut nous pousser à l'action comme pour oublier la mort, qu'elle se présente sous la forme de la crainte du néant ou de l'enfer.
q Notre existence nous semble plus précieuse du fait qu'elle a un terme. Elle nous paraît plus fragile.
 
Problématisation :
L'expérience de la mort, qui est toujours une expérience de la mort des autres ou des discours sur la mort, conduit-elle toujours à un préciosité de la vie ? Rien n'est moins sûr sans doute. La mort peut signifier aussi bien l'absurdité de l'existence que la précarité de tout ce qui fait notre bonheur. Envisager l'existence comme finie mobilise-t-elle l'homme à l'urgence du présent ou au contraire la mort ne rend-elle pas l'existence sans valeur, la mort n'est-elle pas négation des valeurs de l'existence ?
 

« se décompose, en un point d'abord (celui qui est blessé ou malade), puis en tous.

Dès lors, rien de notre être nesurvit, il n'y a rien après la mort, « la mort n'est rien pour nous ».

Ceux qui pensent que la vie du corps, la pensée,la sensation, le mouvement viennent de l'âme, et que cette âme pourrait survivre après la mort du corps, ont tort.Car l'âme elle-même est faite de matière, certes plus subtile, puisque invisible ; mais si elle n'est qu'un agrégatd'atomes, elle aussi se décompose lorsque la mort survient, et même, selon l'expérience la plus commune, il fautpenser qu'elle est la première à se décomposer puisque le mort apparaît immédiatement privé de vie, de sensation,de pensée et de mouvement, alors que le reste de son corps semble encore à peu près intact et mettra plus detemps à commencer à se décomposer.

Aussi, la mort se caractérise bien en premier lieu par l'absence de sensation :« Habitue-toi à la pensée que le mort n'est rien pour nous, puisqu'il n'y a de bien et de mal que dans la sensation, etque la mort est absence de sensation.

»En effet, les sensations que nous avons de notre corps et, à travers lui, des choses du monde sont la source detoute connaissance, et aussi de tout plaisir et de toute douleur, donc le vrai lieu de tout bien et de tout mal,puisque le bien réel n'est que le plaisir et le mal la douleur.

Nous pouvons désigner la pensée d'Epicure comme unsensualisme qui fonde toute la vie intérieure sur la sensation.

La mort étant la disparition des sensations, il ne peuty avoir aucune souffrance dans la mort.

Il ne peut pas y avoir davantage de survie de la conscience, de la penséeindividuelle: « Ainsi le mal qui effraie le plus, la mort, n'est rien pour nous, puisque lorsque nous existons, la mortn'est pas là, et lorsque la mort est là, nous n'existons plus.

»Dès lors je peux vivre, agir et profiter de cette vie sans redouter aucune punition post-mortem.

Et je sais que c'estici et maintenant qu'il me faut être heureux, en cette vie, car je n'en ai aucune autre.

Mon bonheur dans la vie estune affaire sérieuse qui ne souffre aucun délai.

Tel est l'enseignement de la sagesse matérialiste. c) Cette idée de la mort comme n'étant rien sera reprise par de nombreux philosophes dont beaucoup en tirent les mêmes conclusions.

Schopenhauer la compare à ce qui précède lanaissance.

L'existence serait passée du néant au néant de 0 à 0.

Mais entre les deux il y al'existence, il y a ce que l'on perd par la mort.

La crainte de la mort n'a par ailleurs pas de rapportavec le bonheur.

Ce n'est pas parce que je suis heureux que je crains la mort, la crainte de lamort empêchant au contraire le bonheur.

Les exemples de philosophie thérapeutique antique quenous venons d'aborder montrent que le bonheur suppose de ne pas craindre la mort et donc de laconsidérer, selon eux, comme n'étant rien. Valorisation de la mort et la dévalorisation de la vie a) En changeant de conception sur la mort et en prenant une position de type dualiste (reconnaissant la distinction âme corps), la mort n'apparaît plus comme une fin de vie mais commele commencement d'une vie après la mort. b) Platon croyait en l'immortalité de l'âme, croyance qu'il argumente Dans le Phédon où il décrit les derniers moments de Socrate avant qu'il ne soit contraint de boire la ciguë.

Il lui faitdire : « En s'occupant de philosophie comme il convient, on ne fait pas autre chose que de rechercher la mort et l'état qui la suit.

».

Pour comprendre ce que cela signifie, il faut rappeler quele dialogue philosophique consiste à atteindre les vérités éternelles et donc de s'éloigner desimpressions sensibles.

Or, au moment de la mort, l'âme se sépare du corps, Platon parle dans cemême dialogue d' « affranchissement », pour contempler l'idée.

Une telle conception de la mortdévalorise considérablement l'existence, l'existence la plus parfaite, c'est-à-dire pour Platonl'existence philosophique est inférieure à la mort. c) De même, dans la tradition chrétienne la mort annonce le rappel de l'âme à Dieu.

Un même mépris de l'existence terrestre est associé.

Les biens matériels nous éloignent de la relationspirituelle à Dieu. d) L'alternative de l'enfer et du paradis modifie profondément les valeurs de l'existence. Rousseau puis plus tard Kant pensent que la religion est nécessaire à la morale, car elle permetaussi bien la récompense du juste et le châtiment de l'injuste.

L'au-delà de la vie justifie uneaction vertueuse. La prise de conscience de la mort comme anéantissement : valorisation de l'existence ? a) Beaucoup associent à la mort comme néant une revalorisation de l'existence et notamment de l'existence charnelle mais qu'en est-il de la crainte de la mort ? Le retour vers leplaisir sonne t-il l'affranchissement par rapport à la crainte de la mort ? Dans La mort et la Pensée, Marcel Conche écrit : « On ne cesse de penser à la mort qu'en cessant de penser.

» Larecherche de la jouissance du corps n'est pas une façon de fuir l'idée de la mort.

Si la mort n'estrien, ce rien ne nous est pas indifférent. b) Pascal écrit dans ses Pensées : «Quand je m'y suis mis quelquefois, à considérer les diverses agitations des hommes, et les périls et les peines où ils s'exposent, dans la cour, dans laguerre, d'où naissent tant de querelles, de passions, d'entreprises hardies et souvent mauvaises,etc., j'ai découvert que tout le malheur des hommes vient d'une seule chose qui est de ne savoir. »

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