La philosophie prémunit-elle contre l’illusion ?

lecteur vers l’enjeu du problème : l’ampleur de la pression qui, notamment par les « mass média », s’exerce aujourd’hui sur les esprits. Il manquait peu de chose, à partir de là, pour rédiger une bonne introduction, simple et motivante : soulignant l’omniprésence des « puissances d’illusion », on pouvait envisager la fonction critique de la philosophie, attestée depuis longtemps, et s’interroger sur son efficacité actuelle. D’où une « réactivation » de la question : « La philosophie prémunit-elle contre l’illusion? »

- On remarquera que tout le préambule du développement se situe dans l’optique immédiate d’une réponse à la question. Il aurait fallu, auparavant, faire de cette question un problème, c’est-à-dire, en fait, analyser méthodiquement son énoncé, ses termes, ses implications. Seule une telle analyse peut « programmer » efficacement la réflexion.

- La caractérisation de l’illusion est très bien menée. Les analyses citent sans le dire Bachelard (Formation de l’Esprit scientifique). Il conviendrait de préciser ici que l’on généralise une critique de l’opinion effectuée au départ sur un plan épistémologique : la démarche scientifique requiert une critique des « illusions premières » pour que soit possible une construction de l’objectivité; ne fournit-elle pas ainsi une sorte de « modèle » pour l’élucidation critique de toute puissance d’illusion ? La copie aurait pu distinguer de façon plus développée les différents domaines où peut s’effectuer une critique de l’illusion.

- Le passage constitué par les lignes 90 à 115 semble un peu trop superficiel et moralisant. Le problème critique que pose la réflexion philosophique en invitant toute opinion, toute assertion, à envisager ses conditions de possibilité et de validité, n’est indiqué que très rapidement. Le lecteur reste à cet égard sur sa faim.

- La conclusion est vigoureuse et bien formulée. On regrettera la pointe finale d’agnosticisme concernant le progrès technique (il faut éviter de telles généralités. Le progrès technique en lui-même n’est ni faste ni néfaste. Tout dépend de son utilisation).