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La possibilité logique de l'existence de Dieu G. W. LEIBNIZ

Publié le 26/01/2020

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dieu

La possibilité logique de l'existence de Dieu

G. W. LEIBNIZ (1646-1716)

Tout en assumant l'héritage cartésien, Leibniz le soumet à diverses transformations : son approche est formaliste et non intuitive, sa démonstration de l'existence de Dieu est amplifiée, et son Dieu même semble différent.

Quoique je sois pour les idées innées et particulièrement pour celle de Dieu, je ne crois point que les démonstrations des cartésiens, tirées de l’idée de Dieu, soient parfaites. (...) Celle que M. Descartes a empruntée d’Anselme, archevêque de Cantorbéry, est très belle et très ingénieuse à la vérité, mais il y a encore un vide à remplir. Ce célèbre archevêque, qui a sans doute été un des plus capables hommes de son temps, se félicite, non sans raison, d’avoir trouvé un moyen de prouver l’existence de Dieu a priori, par sa propre notion, sans recourir à ses effets. (...) Ce n’est pas un paralogisme, mais c’est une démonstration imparfaite, qui suppose quelque chose qu’il fallait encore prouver pour le rendre d’une évidence mathématique ; c’est qu’on suppose tacitement que cette idée de l’être tout grand, ou tout parfait, est possible et n’implique point de contradiction. Et c’est déjà quelque chose que par cette remarque on prouve que, supposé que Dieu soit possible, il existe, ce qui est le privilège de la seule divinité. On a droit de présumer la possibilité de tout être et surtout celle de Dieu jusqu’à ce que quelqu’un prouve le contraire. De sorte que cet argument métaphysique donne déjà une conclusion morale démonstrative, qui porte que suivant l’état présent de nos connaissances il faut juger que Dieu existe, et agir conformément à cela. Mais il serait pourtant à souhaiter que des habiles gens achevassent la démonstration dans la rigueur d’une évidence mathématique, et je crois avoir dit quelque chose ailleurs, qui y pourra servir.

Gottfried Wilhelm Leibniz,

Nouveaux Essais sur l’entendement humain (1704), trad. Jacques Brunschwig, éd. Garnier Flammarion, 1990, pp. 345-346.

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