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La reproduction des oeuvres d'art nuit-elle à l'art ?

Publié le 11/10/2005

Extrait du document

•L'imitation (sur une grande échelle) de l'ensemble organisé de signes et matériaux dont la beauté nous procure une satisfaction désintéressée constitue-t-elle un danger pour la création de choses belles, échappant à la sphère utilitaire ? Tel est le sens du sujet. • La reproduction de l'œuvre artistique contribue-t-elle à la démocratisation de l'accès à l'art ou bien à un bouleversement négatif des pratiques culturelles ? Cette reproduction conduit-elle ou non à un effacement de la transcendance de l'art? La reproduction de l'œuvre d'art, passage final à un utilitarisme étranger à la notion d'art ? C'est ici que semble surgir le problème inhérent à l'intitulé. D'où l'enjeu, car la réponse à la question posée met en jeu toute une thématique relative aux pratiques culturelles. Que nous fait exactement gagner la culture de masse de notre temps ? La reproduction des oeuvres d'art nuit-elle à l'art ?

Le plan sera ici de type progressif, par analyse approfondie de la notion de reproduction de l'œuvre d'art.

  • Introduction

Problématique : la reproduction de l'œuvre d'art fait-elle pénétrer la société dans un « utilitarisme « banalisant l'art et le dégradant ? Discussion

  • A) La reproduction des œuvres d'art, accès à un musée universel artistique

Elle ne nuit pas à l'art.

  • B) Reproduction de l'œuvre d'art et utilitarisme Un danger pour l'art.
  • C) Reproduction de l'œuvre d'art et loisir de masse Un danger, où l'art s'anéantit.
  • Conclusion

Réponse affirmative à la question posée. L'utilité n'est pas le seul critère de l'existence ou des valeurs.

« est hors du temps et de l'histoire, symbole de l'éternité.

Si cet idéal de beauté est désormais révolu, alors qu'ilculminait dans l'art grec, c'est que l'organisation sociale et la production économique sont devenues prévalentes,soudant les individus dans des rapports de besoin, d'échange et de travail complexes et étroits.

L'Idéal ne peut pluss'incarner dans l'art, il s'est incarné dans l'État et la politique à la fin du xixe siècle et au cours du xxe siècle.

Onpeut toutefois remarquer qu'à notre époque présente, ces deux formations ne semblent plus animées par lesaspirations spirituelles les plus hautes des individus et de la collectivité.

Nous vivons dans l'ère du nihilisme queNietzsche avait diagnostiquée à la fin du xixe siècle. II/ L'art est toujours une reproduction.

Mais, tout de même, l'art peut-il se prétendre hors de portée de tout principe de reproduction ? Que cesoit sous le mode de la peinture, de la sculpture ou de la littérature, les œuvres d'art s'inspirent toujours d'unoriginal auquel elles se réfèrent.

Même si cet original n'est pas présent dans la nature, il peut s'agir également del'idée de l'artiste, de ce qu'il a imaginé… Aucune œuvre d'art ne peut donc prétendre au statut de pur original : elles'inspire toujours de quelque chose d'autre qu'elle-même, et, en ce sens, elle est déjà une imitation.

Nous pouvonsici suivre Platon, et un extrait du dixième livre de La République .

Les artisans qui usent au mieux de leur art, s'inspirent de l'idée la plus parfaite qu'ils ont d'un objet pour le construire.

Ils sont donc déjà les auteurs d'une copie.L'artiste, qui représente une seconde fois le même objet, en arrive donc à faire une copie de copie.

« L'art d'imiterest donc bien éloigné du vrai, et, s'il peut tout exécuter, c'est, semble-t-il, qu'il ne touche qu'une petite partie dechaque chose, et cette partie n'est qu'un fantôme.

» Si l'essence de l'art est d'être une pure reproduction, il nesaurait être question de parler ici d'une quelconque authenticité.

En fait, l'original (au sens de « originaire ») luiéchappe toujours.

Il est toujours une image de quelque chose et possède un statut ontologique déchu.

Il est donccondamné pour cela à reproduire… sans produire jamais.

L'art n'a donc pas accès à la vérité : il n'y a pas d'œuvresd'art qui soient vraies.

La reproduction des œuvres ne peut donc pas nuire à l'art puisque toute œuvre est déjà unecopie.

Dans la « République » (II), Platon n'est pas loin d'exiler de la Cité idéale les poètes s'ils ne se soumettent pas à la vérité.

Il conteste donc l'autonomie del'art et la liberté de l'artiste.

Dans le « Phèdre » (248 d-c) Platon établit une hiérarchie des existences humaines en fonction de leur degré de perfectionc'est à dire de connaissance.

Il distingue neuf degrés qui vont de la viephilosophique (premier degré) à la vie tyrannique (dernier degré).

L'artisteimitateur occupe la 6e place, l'artisan et le laboureur la 7c, le sophiste la 8e.Pourquoi ? Pourquoi un tel voisinage du sophiste et de l'artiste ? Une tellecondamnation de l'art ? 1) Parce que l'artiste comme le sophiste possède un savoir-faire qui est un savoir-tromper. a) Poètes et peintres n'enfantent que des fictions.

Les poètes, Homère , Hésiode , ne sont que « faiseurs de contes », en outre contes dangereux car ils véhiculent une fausse image des Dieux et des Héros.

Par exemple, les Dieuxsont jaloux, se font la guerre et les pires vilenies.

Or, « la bonté n'appartient- elle pas à ce qui est divinité? » (Rep.379).

D'autre part, représenter les Dieux à l'image de l'homme, ne pas en faire des modèles de vertu, n'est-ce pasencourager le mal? Les peintres et sculpteurs, quant à eux, illustrent lesfictions inventées par les premier.

et créditent le mensonge. b) Pour plaire ces fictions doivent avoir l'apparence du vrai.

Le savoir-faire de l'artiste est donc bien semblable àcelui du sophiste puisqu'il permet de produire l'illusion du vrai, de présenter comme vrai ce qui ne l'est pas et n'en aque l'apparence en utilisant les séductions du sensible (flatterie, plaisirs des sens ...

).

Par exemple le bon peintreest celui qui est capable de représenter dans un espace à deux dimensions un objet qui, lui, occupe un espace àtrois dimensions.

Plus l'image produite par le peintre semble vraie, plus elle est en fait infidèle à son modèle tel qu'ilest.

L'exactitude de l'art repose sur la déformation du réel sensible (cf.

les règles de 1a perspective). 2) Parce que l'art n'est qu'imitation . L'imitation de quoi ? Des apparences sensibles, de la réalité telle qu'elle se manifeste à nous par l'intermédiaire denos sens.

C'est dans la juste mesure où le poète ne s'élève pas au dessus des apparences sensibles qu'il représenteles Dieux à l'image des hommes.

L'art conforte les hommes dans leur erreur première : ce qui est, est ce quiapparaît.

L'art n'est qu'illustration de l'opinion, représentation de la représentation subjective.

3) Parce que l'art n'est qu'imitation d'une imitation, un simulacre .

Dans La « République » (X 597b-598c - cf.

texte), Platon montre que le peintre est « l'auteur d'une production éloignée de la nature de trois degrés ».

En effet, il y a trois degrés de réalité.. »

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