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La vérité sur Racine

Publié le 06/02/2011

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Bérénice est une pièce de théâtre écrite par Jean Racine en 1670. Bérénice, reine de Palestine, est passionnément amoureuse de Titus, l’empereur de Rome, juste couronné lors d’une cérémonie grandiose. Dans la scène 5 de l'acte I, que nous allons étudier, Phénice, sa confidente, lui fait comprendre que cette union ne peut être possible pour des raisons d'état :      « Rome hait tous les rois et Bérénice est reine. «. On pourra donc se demander en quoi Bérénice fait un portrait mélioratif de Titus et de l’empire Romain pour parer ses craintes sur l’impossibilité de leur union. Premièrement, on étudiera en quoi ce portrait vivant fait l’éloge de Titus et de son empire, puis

I)                    Un portrait élogieux

A)     Titus, le puissant empereur

à Titus est  mis en valeur par de nombreuses hyperboles, montrant l'amour de Bérénice. La "splendeur" de la nuit comme l'indique la rime des vers 301 et 302 n'est due qu'à "sa grandeur". De même sa puissance est mise en relief par la rime entre "gloire" et "victoire" aux vers 307 et 308.

àTitus au centre de la tirade

àBérénice fière de son amant : « le peuple de fleurs couronner ses images «v300, « 

 

B)      La grandeur de l’empire Romain

àBérénice envoutée par la grandeur, la beauté, la puissance de l’empire Romain : « De cette nuit, Phénice, as-tu vu la splendeur ? «v301

à Ce tableau rappelle ce qui constitue la grandeur romaine : les emblèmes, les « aigles «, « faisceaux « (vers 304), sa domination sur les colonies romaines (vers 305), ces fastes « pourpre « « or «, ces deux couleurs symbole du pouvoir impériale.

 

C)      Un portrait vivant

à La puissance de Titus est suggérée par de nombreux symboles: les "faisceaux" représentent la puissance publique, la "pourpre" désigne la couleur impériale, les "lauriers" symbolisent la victoire, et les "aigles" rappellent la puissance de l'empire. Et dès le début, Bérénice lui prête l'omnipotence divine : "il peut tout ".

àChamp lexical de la lumière : « or «, « flambeaux «v303, « bûcher «v303, « enflammée «v303 (on a d’ailleurs une antithèse : opposition entre « nuit « et « enflammée «), « faisceaux «v304, « éclat «v306.

àA travers cette tirade descriptive, le lecteur est transporté à cette cérémonie et imagine sa grandeur : hypotypose, les choses sont peintes d’une telle manière que la scène devient vivante.

 

II)                  Ironie tragique

A)     Bérénice aveugle

àL’avertissement de Phénice ne la touche pas.

àIronie tragique car le spectateur connaît la destinée de Bérénice, alors que celle-ci ignore sa propre position.

àBérénice s’imagine déjà impératrice : discours utopique

 

Malgré

 

B)      Une issue fatale

à Bérénice, heureuse, ne se doute de rien.

à Elle tente de contrer ses craintes ; elle pense que Titus, maître incontesté et adoré peut outrepasser la loi, alors qu’au contraire il doit la respecter.

àElle tente de s’auto-persuader, et de persuader Phénice « Tes yeux ne sont-ils pas tout pleins de sa grandeur ? «v301,

àElle tente aussi de lui faire évaporer ses doutes quant à leur future union : on a quelques autres interrogations rhétoriques destinées à Phénice : « Mais, Phénice, où m’emporte un souvenir charmant ? «, qui confirment la crainte de Bérénice.

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« • Été ouvre poème avec « Midi chauffe...

» deux notions de chaleur dans ce membre de phrase réduit à sujet +verbe = deux mots. • Soleil au zénith, puisque « presque pas d'ombre ». • Les sifflantes ff de « chauffe » impliquent aussi violence d'un brasier et entraînent image du feu, véritable «fournaise ». • Même si poète parle de « lumière douce », n'est-ce pas brume de chaleur? Trouble-t-elle vue de l'observateur quine distingue que « des groupes vagues »? • Chaleur étouffante qui s'infiltre en tout et dérègle les sens : la vision est trouble et le paysage « poudroie ». • Responsable : « Le soleil » (place de choix en tête de vers) présenté comme un dieu qui règne en maître sur lanature. • L'adjectif « éblouis » prend sans doute un double sens : physique certes, mais peut-être aussi dérivé :éblouissement éprouvé devant face divine.

Sentiment païen. • Nature pleine de respect pour ce dieu pourtant tyrannique puisqu'il P« accable » (force du rejet obtenu parl'inversion du complément « dans toute sa joie »).• Noter cependant la truculence de ce Dieu, déjà plus proche de Bacchus (dieu du Vin) que d'Apollon (Dieu duSoleil).

Cependant mythologie grecque et ses symboles ne sont pas loin. • Car sa tyrannie est involontaire, ce sont les grandes forces naturelles.

Notons cependant que la « joie » des Dieuxaussi bien que leur colère est souvent dangereuse pour les humains. • Force plus puissante que la nature même.

Sans doute raison du présent et du sujet qui est élément naturel « L'airbrûlant fait »...

La chaleur est vivante et agit sur les éléments; ainsi, elle fait « luire...

la braise ». • Ceci entraîne l'image d'un soufflet qui attise le brasier dont la couleur avivée est le rouge-orange des coquelicots. • Ainsi immense brasier symbolique, puisqu'il n'y a pas en réalité un vrai feu. • Mais ses deux éléments constitutifs habituels sont eux, bien présents, la lumière, évoquée par la « braise », lachaleur contenue dans la « fournaise ». • Image développée auditivement; ces « haleines Sans murmures et sans échos », dont le rythme est soutenu par le travail métrique (enjambement), la répétitionparallèle de sans, le choix même de termes - images sonores, n'est-ce pas l'évocation exacte du souffle dessoufflets?, mais ici soufflets naturels qui attisent un feu naturel. • Force mystérieuse.

Alors qu'un feu pétille, est élément saisissable visuellement, les « haleines » dignes de cellesdes forges de Vulcain ou des Cyclopes prennent une allure surnaturelle. • Est-ce panthéisme? (assez courant chez V.

Hugo) tout semble divinisé.

« Le jour splendide », son « flamboiement» : adjectif et substantif brillent éclatants comme s'ils échappaient aux normes humaines.• Éclair et symbole de Jupiter-Zeus, le dieu des dieux? La longueur du mot situé de plus enfin de vers, ajoute à lamajesté de son sens. • Bref chaleur distante, inabordable. • Le poète indique alors son action sur plantes, animaux et hommes. • C'est « la mousse » que Midi a « semé », ou les « champs » qui sont « éblouis ». • Mais pour l'homme aussi cette notion est importante.

L'éblouissement qui trouble la vue fait disparaître les clôtureset apporte une vision plus large : d'un point fixe et précis au 1er vers (« la mousse »), la chaleur et ses effets sesont étendus à tout l'horizon. • Ce sont les « cigales » qui « chantent »... • Ce sont aussi les « brebis » qui « paissent », au rythme alangui du vers dont les sonorités sont lentes et calmescomme les mouvements de l'animal - fatigué sans doute par la chaleur? • Ainsi obtient-on une alliance de termes à lre vue contradictoire : « splendide et dormant » - Paradoxe qui apporteau « jour » une atmosphère étrange, presque irréelle : marque des chaudes journées d'été inondées de luminositémais incitant les corps au repos.. »

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