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L'abstention est la manifestation d'une crise de la démocratie ?

Publié le 04/03/2014

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L'abstention est la manifestation d'une crise de la démocratie ? Les jours passent et ne se ressemblent pas... Comme le dit le vieil adage, que l'on pourrait remplacer par « les élections passent et ne se ressemblent pas «, traduit bien le contexte politico-civique que notre Vème République vit depuis maintenant depuis plus de quarante 40 ans. Les habitudes démocratiques changent et cette institution qu'est le vote soulève aujourd'hui quelques questions. Institué par l'Article 3 de la Constitution, le vote est l'un des fondements même de notre société. Cet article constitutionnalise la Souveraineté appartenant au peuple qui l'exerce pour élire ses représentants, cette participation légitime la démocratie représentative. Héritage directe des Lumières, réclamé et défendu pour son respect et son égalité entre les citoyens, le vote est aujourd'hui remis en cause et de nombreux citoyens ne passent pas plus par cette étape fondamentale dans la vie démocratique d'un individu. Ils ne s'expriment plus par ce biais. C'est à ce moment que nous parlons d'abstention. Anne Muxel, directrice de recherche au Cevipof, définit l'abstention comme un « non vote « (par opposition au votes blancs et nuls qui sont des « non choix «), l'abstention étant le fait « d'électeurs inscrits sur les listes électorales qui ne participent pas à l'élection «. Le fait d'être inscrit et de ne pas voter traduit-il un désintérêt de la part des électeurs ? Peut-on voir dans l'abstention autre chose qu'un désengagement civique ? Nous étudierons successivement que l'abstention ne peut se limiter à cela et conduit à la réflexion d'une possible crise au sein de l'institution et, pourtant, nous verrons ensuite comment l'abstention peut-être perçu comme une nouvelle forme de civisme dans le jeu politique actuel civique. I - Un engagement politique qui s'affaiblit, des citoyens de moins en moins concernés ou simplement indécis nous conduisent vers une crise de la représentation A - La mesure de l'abstention par les instituts de sondage met en relief cette crise 1 - Une croissance de l'abstention constante depuis 1965 Les taux d'abstentions, obtenus grâce aux divers instituts de sondages, sont les indicateurs favoris des analystes et autres acteurs politiques. En effet, ils permettent de voir rapidement les résultats recherchés. Outre le taux d'abstention lors de la grande élection qu'est la présidentielle, les instituts surveillent également ce taux lors des élections législatives, européenne mais aussi lors de<...

« Pierre Rosanvallon, historien français, qui a étudié l’histoire de la démocratie, souligne le fait que la « démocratie d’élection » dans laquelle nous vivions tend à disparaître.

En effet, ilexplique que nous sommes passés d’une « démocratie politique polarisée » à une « démocratie civile disséminées ». Aujourd’hui, l’abstention ou le droit de ne pas voter acquiert une certaine légitimité et comme nous l’avons vu ne traduit pas forcement un désengagement politique.

Le vote s’estompepour laisser la place à la manifestation, à la pétition, et surtout à l’abstention. Par ailleurs, le développement des forums de discussion, de blogs sur internet démentir cette crise de la démocratie, dont l’abstentionnisme serait un indicateur. 2 – Le vote obligatoire, une solution qui va à l’encontre des principes français En France, l’obligation de voter n’existe pas.

Par exemple, le citoyen belge a cette obligation de voter.

Le statut du vote n’est pas le même dans toute l’Europe : en effet, en France le voteest un droit alors que d’en d’autres nations ce même droit est en fait une fonction que les citoyens doivent accomplir avec sérieux, à l’égard de la nation mais également d’eux-mêmes. Les citoyens qui ne votent pas se mettent en infraction et doivent payer une amende.

En France, seule les électeurs sénatoriaux (députés, maires, …) sont contraints de participer auxscrutins électoraux. Cette décision serait incompatible dans notre pays où le vote est fondé sur la responsabilité des citoyens.

Déjà, l’inscription automatique des jeunes de 18 ans sur les listes électorales apermis de faire baisser ce taux d’abstention. Le vote obligatoire ne se présente pas comme la solution à l’abstention en France. Pour conclure, l’abstention ne traduit pas nécessairement une crise de notre démocratie.

C’est simplement l’évolution de notre démocratie où le lien citoyen-gouvernants ne passe pluspar le vote.

Même si les résultats sont inquiétants et que la tranche participationniste tend à préférer l’abstention que le vote, nous ne pouvons avouer catégoriquement que nous vivonsdans une époque faible démocratiquement.

Les dernières élections ont prouvés que les Français veulent intervenir, et surveiller, ceux qu’ils élisent et que la démocratie n’est pas morte.Les événements récents de grève montre bien la réaction vivante et légitime des citoyens, usant de leurs droits le plus précieux. Finalement, nous rentrons dans une ère de démocratie directe, où le citoyen parle sans intermédiaires. Bibliographie Ouvrages généraux ¬ Frédérique MATONTI, La démobilisation politique, La dispute, 2005 Articles de Périodique ¬ Anne MUXEL, « L’abstention : déficit démocratique ou vitalité politique ? », in Pouvoirs, n°120, 2007 Dossiers Internet ¬ Anne MUXEL, « L’abstention et les votes blancs/nuls » ¬ « Peut-on être citoyen et ne pas voter », La documentation française. »

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