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L'animal est ses sensations, écrit un philosophe contemporain; l'homme, lui, a des sensations. Expliquez cette phrase et montrez l'intérêt philosophique de l'opposition marquée par ces deux verbes.

Publié le 16/09/2014

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b) Si, passant de l'être en soi, dont s'occupe l'ontologie, à l'être que nous sommes, objet de la psychologie rationnelle, l'opposition être-avoir pose ce problème :• tout notre être est-il dans les sensations ou autres modifications subjectives que nous avons, ou au contraire, est-ce le fait de les avoir qui constitue tout leur être r La première réponse est celle des phénoménistes comme TAINE. La seconde, celle de la philosophie clas­sique qui conçoit la sensation comme un accident de l'être substantiel et qui ne reconnaît à l'accident aucun être propre, son être n'étant que celui de la substance.

 

Mais M. Gabriel MARCEL, qui a beaucoup réfléchi à l'opposition être-avoir, se pose une autre question qui ressortit aussi à la psychologie ration­nelle : qu'est-ce que je suis, corps ou âme ? Les matérialistes répondent : je suis un corps dont les sensations constituent l'avoir. Pour les idéa­listes, au contraire, je suis un esprit dont le corps n'est qu'un avoir, une représentation. Le langage courant nous livre la doctrine spiri­tualiste : à strictement parler, je ne suis ni un corps, ni une âme, mais j'ai un corps et une âme. Moi, c'est la substance composée de ces deux principes.

« 172 P~ YCIIOLOGIE passe à la colonne de l 'u voir, ne luissant à la colonne de l 'êlrc qu ·tm sujet : ''je" ou il "; nu;:;si, lorsque nous cherchons à cl('terminer la nature de cc ((je ,, nu de cet '' il"· nous ne drcouvrons jamais que quel­ que chose de son uvoir.

Nénnmoins, >"i la distinction entre ce que je snis et ce que j'ai s ·est affinée jusqu'au elle reste bien claire : j11s111.'au plus intime dP l'homme il y a l'rwoi1· co11stit111;, non .el'11/i•111P11t par son acquis intellectuel ou spirituel, mais encore par ses qualités ou facultés ·naturel/es ·u s'agissait d'un objet matériel, nous emploierions encore le mot ck ''propriétés "; et il y a l'ètre titu./aire de cet avoi1', le c< moi '" le " toi " ou le " lui "• qui po~si~de et dont je dis qu'il est savant judicieux, énergique, etc.

B.

Les sensations comme être et comme avoir.

~ Ces remarques 11011~ font déjà pressentir comment ! 'homme peut '' avoir" des sensations, tandis que l'animal ne pourra jamais que les "être"· a) L'homme nous étant mieux connu, c'est par lui que nous comrnen· cerons : Il n'« est)> pas ses sensations.

Sans doute, il commence par le~ "Ure" : pendant des mois, le petit enfant n'est qu ·un organisme qui a.

faim, qui souffre de la rugosité des choses et de la rrudilé de la lumière ...

Mais bientôt apparaît le pouvoir d 'abEtraire et de s'abstraire.

Il prend conscience des sc•nsatiorn: qu'il éprouve et par là même se distingue d'elles.

Parvenu à l 'àge adulte.

il ponrrn donner de l 'ensemhle des faits qui se passent en lui une sorte de nie panoramique analogue à celle du propriétaire qui 1·outemple ses champs.

Ce. »

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