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l'apparence est-elle un mensonge ?

Publié le 21/10/2005

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mensonge
C'est que l'intérêt spéculatif trahit un intérêt encore plus haut de la raison, un intérêt qui la porte vers les choses en soi : l'intérêt pratique ou moral.L'intérêt pratique concerne trois objets : la liberté de la volonté, l'immortalité de l'âme et l'existence de Dieu. Et c'est le besoin pratique de connaître les fins de l'action humaine qui pousse la raison à l'usage transcendant des facultés. « Tu vois maintenant une erreur dans cette chose que tu aimas autrefois comme vraie ou comme probable : tu la rejettes loin de toi et tu te figures que ta raison vient de remporter une victoire. Mais peut-être cette erreur, jadis, alors que tu étais un autre -on ne cesse jamais d'être un autre- t'était-elle aussi nécessaire que tes « vérités » d'aujourd'hui ; c'était une sorte de peau qui te cachait, te voilait bien des choses que tu n'avais pas encore le droit de voir- c'est ta nouvelle vie, ce n'est pas ta raison qui t 'a tué cette idée : tu n'as plus besoin d'elle, elle s'effondre sur toi, et sa déraison vient au jour, elle sort en rampant comme un ver. Quand nous exerçons notre critique, ce n'est pas arbitrairement, ce n'est pas impersonnellement, c'est, souvent au moins, parce qu'il y a en nous une poussée de forces vivantes en train de dépouiller leur écorce. Nous nions et nous sommes obligés de le faire parce qu'il y a quelque chose en nous qui VEUT vivre et qui VEUT s'affirmer, quelque chose que nous ne connaissons, que nous ne voyons peut-être pas encore !... Donnons ce bon point à la critique. » Nietzsche. Pour NIETZSCHE, il y a un vouloir-vivre en nous, plus fort que nous.
mensonge

« Je l'ai dit en effet.Or donc, s'il ne fait point ce qui est, il ne fait point l'objet réel, mais un objet qui ressemble à cedernier, sans en avoir la réalité [...]Maintenant, considère ce point : lequel de ces deux buts se propose la peinture relativement àchaque objet : est-ce de représenter ce qui est tel qu'il est, ou ce qui paraît, tel qu'il paraît ? Est-elle l'imitation de l'apparence ou de la réalité ? De l'apparence.L'imitation est donc loin du vrai, et si elle façonne tous les objets, c'est, semble-t-il, parce qu'ellene touche qu'à une petite partie de chacun, laquelle n'est d'ailleurs qu'un simulacre (eidôlon )...Lorsque quelqu'un vient nous annoncer qu'il a trouvé un homme instruit de tous les métiers, quiconnaît tout ce que chacun connaît dans sa partie [...], il faut lui répondre qu'il est un naïf, etqu'apparemment il a rencontré un charlatan et un imitateur.

" PLATON Ce texte capital concerne le problème de la mimèsis ; par la médiation de Socrate, Platon y soutient quel'art, apparence d'apparence, n'est très précisément, rien.Cette condamnation philosophique de l'art est ontologique : l'apparence est une illusion sans substanceou sans réalité, un néant ; elle est épistémologique : l'omniscience de l'imitateur qui prétend tout imiterne repose sur aucune science ; elle est morale : « chacun ne peut pratiquer qu'un métier » (394 e) etprétendre les pratiquer tous est non seulement une duperie mais une « injustice » au sens platonicien : laJustice est la vertu hors pair qui maintient toute chose (hommes et puissances de l'âme) dans sa positionpropre, or, dans sa polytechnicité, l'imitation ouvre l'errance sans fin de la perte du propre ou de l'identitéet, avec elle, le risque de la folie (cf.

396 b).En effet l'imitateur produit non pas simplement une image, une icône (eikôn) qui respecte les proportionsde son modèle (comme l'art égyptien, dont parle Platon dans Les Lois, qui utilisait le procédé de la miseen carré) mais un fantôme (phantasma), un simulacre (eidolon) ou une « idole » qui se substitue aumodèle et le fait oublier.

C'est ce que font ces imitateurs que sont les peintres réalistes, les seuls quePlaton condamne : ce sont des « skiagraphes », des peintres d'ombres (skiai) qui utilisent le raccourci, lemodelé et la perspective.

Comme Zeuxis qui avec ses raisins en peinture trompait les pigeons, et tous lespeintres décadents qu'allait connaître la Grèce hellénistique, ce sont des experts en trompe l'oeil.

Dans LeSophiste Platon opposera à l'art de la copie (eikastique), l'art du simulacre (phantastique) qui produit dessimulacres trompeurs analogues à ceux que produisent les « montreurs de marionnettes » (c'est-à-dire lesartistes, les sophistes...) de la caverne (514 b).L'intervention du miroir permet à Platon d'opérer ce coup de force : l'artiste, au rebours de l'artisan qui,comme le démiurge, impose une forme à une matière rebelle, ne fait, à proprement parler, rien ; le miroirest ici un instrument à l'efficacité redoutable et inquiétante, un instrument diabolique au sensétymologique du terme puisqu'il permet de diviser (dia-balein) le monde ou de donner du monde un doublefascinant et illusoire. La réalité que nous connaissons n'est pas la réalité en soi. Cette séparation entre l'être et l'apparence, la vraie réalité et la réalité inauthentique, se retrouve chez Kant quisépare la réalité nouménale (celle des choses en soi) de la réalité phénoménale (celle que nous connaissonsthéoriquement).

L'homme ne peut jamais connaître qu'une réalité informée par les formes a priori de sa sensibilité(espace et temps) et les concepts a priori de son entendement (catégorie de la causalité, par exemple).

Certes,chez Kant, l'apparence n'est plus l'ombre de l'Idée et du vrai, mais il y a l'affirmation que le monde que nousconnaissons est une vérité élaborée par l'esprit, donc en quelque sorte seconde par rapport à la vérité de la réaliténouménale.. »

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