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laquelle les honneurs militaires sont rendus par un régiment de cosaques, ou encore des promenades 'Hortense et du vainqueur de Napoléon, des batifolages de Louis Napoléon avec l'empereur de toutes les Russies à qui il fait de petits cadeaux pour le remercier d'être si gentil avec sa maman.

Publié le 31/10/2013

Extrait du document

laquelle les honneurs militaires sont rendus par un régiment de cosaques, ou encore des promenades 'Hortense et du vainqueur de Napoléon, des batifolages de Louis Napoléon avec l'empereur de toutes les Russies à qui il fait de petits cadeaux pour le remercier d'être si gentil avec sa maman... n a souvent raconté la terrible scène qui mit aux prises l'infidèle et Napoléon, à peine celui-ci arrivé à Paris après son retour de l'île d'Elbe. Mais soit qu'elle ait les vertus de sa mère, experte dans l'art de retourner de telles situations, soit que l'empereur n'ait guère le choix, en raison de l'éloignement de Marie-Louise, la voilà qui entre en grâce et, mieux encore, qui devient, de fait, la première dame de France et qui reçoit, aux côtés de 'empereur, une haute société appelée, pour la deuxième fois en quelques mois, à changer de style. u cours de ces folles semaines, ses deux fils retiennent d'ailleurs à nouveau une attention qui s'était quelque eu détournée d'eux après la naissance du roi de Rome. Mais l'héritier du trône n'est pas là et les temps qui 'annoncent sont incertains. Louis Napoléon est, avec son frère, aux côtés de son oncle, à la fenêtre des uileries, quand les troupes l'acclament. Il a sept ans. A cet âge, de tels événements ne peuvent manquer de aisser une impression durable, indélébile... a veille du départ pour la dernière campagne, Louis Napoléon et son frère sont à nouveau introduits chez 'empereur. Louis Napoléon éclate en sanglots. Il a, expliquera-t-il des années plus tard, de terribles ressentiments. Pourquoi pleures-tu? lui demande Napoléon. Parce que vous allez à la guerre. Ne partez pas. Les méchants alliés vous tueront. Ou bien emmenez-moi! « t Napoléon, dit-on, de se tourner vers Soult: Embrassez-le, maréchal. Il a un bon coeur et une belle âme et sera peut-être l'espoir de ma race. « 'espoir de la race verra une dernière fois son oncle au lendemain de Waterloo, à la Malmaison. Adieux furtifs. ès lors plus dure sera la chute. *** ésormais, il n'est plus question de solliciter la mansuétude des vainqueurs. Le tsar se dérobe, même si en ous-main il facilite les choses sur le plan financier. Louis XVIII, lui, reste inflexible. Et l'exil est inéluctable... ortense en prend la route le 19 juillet 1815, non sans qu'entre-temps il lui ait fallu mettre à exécution le ugement qui la prive de la garde de son aîné. e déchirement de cette séparation s'ajoute à la douleur du départ et à la difficulté des conditions du voyage. Hortense, son fils cadet et sa suite ne doivent qu'à la rotection autrichienne qu'on ne leur fasse un trop mauvais sort. Decazes, l'amant supposé, a une attitude épourvue de complaisance, et même franchement méprisable. ar à l'égard de ces deux proscrits, on fait décidément assaut de mauvaises manières. Pour mieux se faire aloir auprès du nouveau régime, c'est à qui se montrera le moins zélé et le moins accueillant pour les fugitifs. ès qu'Hortense arrive quelque part, les maîtres des lieux n'ont de cesse de l'expédier ailleurs et au plus tôt, aisant d'elle une sorte de mistigri qu'on refile au voisin qui s'en débarrasse à son tour. 'enfant est là, et il voit. Très jeune, il prend la mesure de ce que sont la couardise, l'infidélité, la versatilité umaines. Il lui en restera toujours quelque chose: une absence d'illusions sur les hommes qui se traduira, urieusement, par une indulgence désabusée. l est vrai que, dès son plus jeune âge, on trouve des témoignages nombreux et concordants sur sa gentillesse t sa délicatesse, qualités qui lui sont données au départ et que l'expérience ne fera que développer. Cet enfant le coeur sur la main. On serait tenté d'écrire que tout laisse prévoir, très tôt, qu'il sera un brave type. la Malmaison, il jouait avec les grognards en service de garde, et ne s'échappait que pour aller leur chercher es biscuits. « Un jour, raconte le faux baron d'Ambès, il revint pieds nus, en manches de chemise, dans la eige et la boue. On commença par le gourmander. Mais il raconta, et le fait était exact, qu'ayant rencontré une amille pauvre et sans argent, il avait donné ses souliers à l'un des enfants et sa redingote à l'autre. « ui, comment ne pas croire son précepteur Le Bas quand il le décrit, quelques années plus tard, comme « un nfant charmant sous le rapport des qualités du coeur. Bonté, douceur, prévenance. Je ne sais encore si j'en erai un savant, mais je n'en ferai jamais un ingrat «. C'est le même précepteur qui racontera: « Je lui disais undi dernier: "c'est demain le 22 août; j'étais bien heureux il y a un an: j'avais un fils!" et quelques larmes oulèrent de mes yeux en lui disant cela. "Consolez-vous monsieur, me dit-il; vous n'avez plus de fils; mais moi je peux en tenir lieu!" On peut tout attendre d'un enfant comme celui-là. « C'était vrai, et, plus tard, le maître aura d'autres occasions de s'en rendre compte: « Il vient de me donner une preuve touchante de son attachement et de sa délicatesse. Nous jouons, depuis quelque temps, la comédie... Notre dernière représentation se composait de Fanfan et Colas et du Prisonnier. Dans la première pièce, le jeune prince remplissait le rôle de l'enfant gâté, et on m'avait destiné celui du précepteur; mais quand mon cher Louis eut lu la pièce, il déclara qu'il ne pourrait pas jouer si je conservais ce rôle, parce qu'il devrait se montrer ingrat et insolent à mon égard et qu'il ne pourrait jamais l'être, même en jouant la comédie. Cela seul peut [...] faire juger de son coeur. « Du coeur, Louis Napoléon en aura jusqu'à l'excès, au risque de desservir ses propres intérêts. Il aspirera, pathétiquement, à être aimé, comme sans doute il l'eût mérité, et du coup sera souvent enclin aux générosités les plus folles, aux concessions les plus extrêmes. Mais cela n'explique pas tout. Nombre de ses gestes esteront discrets, sans espoir de contrepartie. a liste des institutions charitables qu'il créera ou aidera est impressionnante, au point d'occulter son oeuvre sociale qu'elle pourrait réduire à du paternalisme. n fait il en aura tant vu, il aura assisté à tant de retournements de situations, il aura eu à souffrir de tant de revirements qu'il en viendra, paradoxalement, à ne jamais définitivement désespérer de personne. Il pratiquera ainsi le pardon des injures. Rien ne sera plus étranger à son comportement que l'exercice de la vengeance. Et pourtant, c'est peu dire qu'il sera rarement payé de retour... « Je sais bien qu'il m'appelle Badinguet; ce n'en est pas moins un officier de valeur, et je désire qu'il soit rétabli sur le tableau «, dira-t-il du commandant Lewal, qu'on avait écarté des listes d'avancement et qu'il y fait réinscrire. Il donnera une ambassade à Prévost-Paradol qui avait déclaré qu'en se donnant à lui la France était tombée dans les bras d'un palefrenier... Il n'aura jamais un mot contre Hugo, lequel, pourtant, ne le ménagera guère. Cette bonté, admirable chez l'homme privé, s'avérera parfois une faiblesse chez l'homme public. Louis Napoléon déteste faire de la peine. Les devoirs de la fidélité personnelle prendront trop souvent le pas sur les devoirs de l'homme d'État: du coup, il répugnera, contre toute raison, à se séparer de personnalités encombrantes, qui ont fait leur temps. La délicatesse de ses sentiments trouve toujours à s'exprimer. C'est le cas par exemple lorsque le 2 octobre 1853, en compagnie de l'impératrice Eugénie, il va conduire dans les appartements qu'il lui a réservés, aux Tuileries, Valérie Mazuyer, désignée comme dame d'honneur honoraire, parce qu'elle a servi Hortense et ne lui a jamais ménagé son dévouement. Mieux encore: à intervalles réguliers, il se mettra en frais pour la vieille demoiselle. On imagine donc aisément le désarroi et la peine d'un tel enfant aux côtés de sa mère, bannie, qui erre sur les outes d'Europe sans pouvoir se fixer. Louis Napoléon s'en souviendra avec émotion: « Ma Mère, en ces jours de fuite, se montra vraiment admirable. Quant à moi, cette époque m'est restée comme un rêve étrange et apillotant. Je me souviens que lorsqu'on vint arracher mon frère des bras de ma mère, j'eus tant de chagrin ue je tombai malade, j'eus même la jaunisse, pas gravement d'ailleurs... Aix, Berne, Bade, Zurich, erawenfeld, étapes successives... Tout cela se succède devant mes yeux... « es étapes, des rebuffades, il y en eut bien d'autres qu'il semble alors avoir oubliées: Dijon, Genève, Prégny, ayerne, Constance... nfin, en 1817, et toujours grâce à son frère Eugène, Hortense peut acquérir un pied-à-terre à Augsbourg et un harmant petit domaine sur le lac de Constance, côté suisse, dans le canton de Thurgovie. On y fera quelques ravaux d'embellissement et c'est là, à Arenenberg, que Louis Napoléon va passer la fin de son enfance et son dolescence. n pavillon plutôt qu'un château, notera Chateaubriand, qui nous en donne une description: « Arenenberg est itué sur une espèce de promontoire, dans une chaîne de collines escarpées [...]. On y jouit d'une vue étendue ais triste. Cette vue domine le lac inférieur de Constance, qui n'est qu'une expansion du Rhin sur des prairies oyées. De l'autre côté du lac, on aperçoit des bois sombres, restes de la Forêt-Noire, quelques oiseaux blancs oltigeant sous un ciel gris et poussés par un vent glacé. « e sera la plus durable des résidences de Louis Napoléon, son seul véritable foyer. Aujourd'hui encore, on peut onsidérer Arenenberg comme sa maison de famille. La vie n'y aurait pas manqué d'agréments, n'eussent été l'éloignement de la patrie, la séparation d'avec son frère, et le souvenir d'une existence autrement plus brillante. La demeure est confortable et le train de vie fort convenable. La suite d'Hortense se compose d'une bonne dizaine de personnes, avec chapelain, précepteur, intendant. Plus tard, le jeune Louis Napoléon comptera jusqu'à une douzaine de pur-sang dans ses écuries. Ces années-là, il les passe en tête à tête avec sa mère. Tête-à-tête seulement troublé par leur entourage, toujours présent, quoique de modeste influence. Tête-à-tête avec une mère qui, séparée de son mari, bandonnée de Flahaut -- son amant depuis 1810 --, n'aura plus jamais de liaison durable et se retrouve seule avec un enfant dont les circonstances ont fait un fils unique qui devient le seul objet de sa tendresse et de son attention. Naturellement il tient beaucoup d'elle. Comme Stéfane Pol l'écrit: « Sa mère s'était reflétée en lui tout entière. Il érita de ses nombreux travers, comme de son grand coeur. « A-t-on assez dit -- avec de lourds sousentendus - qu'il n'avait pas grand-chose des Bonaparte. Rien de leurs manières, de leurs brusqueries, de leurs mportements... 'ailleurs, plus tard, il n'aura pas, vis-à-vis de sa grande et encombrante famille, la même attitude que son oncle. Napoléon Ier pratiquait le népotisme avec une sorte de rage militante: trônes pour les frères, couches prestigieuses pour les soeurs, « placement « pour le reste de la parenté, et argent pour tout le monde. Louis Napoléon, lui, assumera comme il sied ses obligations, mais avec une sorte de résignation désabusée. apoléon Ier était au moins autant le parrain -- sans illusions -- d'une petite mafia que le chef de la France. Il emble prendre parfois autant de soin à gérer sa famille qu'à conduire le pays. Rien de tel avec Louis apoléon, qui considérera le fait de bien traiter ses oncles et ses cousins comme procédant plutôt d'un devoir 'État que de liens de solidarité. l'inverse, les traits qui en font surtout un Beauharnais, même s'ils vont s'accentuer dans sa longue intimité vec sa mère, sont perceptibles dès ses premières années à la Malmaison. elon Mlle Cochelet, une des dames d'Hortense, « l'enfant était d'un caractère doux, timide et renfermé, il arlait peu «. Cela lui restera. Doux, il l'est. Gentil et sensible au-delà de l'émotivité et de la nervosité. S'il arrête es frais en Italie après Solferino, oubliant pour un temps les projets formés avec Cavour, c'est parce qu'il est ouleversé -- comme l'a été Henri Dunant -- par le spectacle des morts et des blessés de cette effroyable oucherie, et qu'il ne peut en supporter davantage. l n'était pourtant pas le poltron que, dans ses jeunes années, sa mère avait craint de découvrir. Tout petit, en ffet, la nuit le mettait parfois dans des états convulsifs où se mêlaient insomnies et angoisses. Il paraissait ittéralement terrorisé, et les crises de larmes qui l'affectaient alors, crises de rage aussi, étaient comme le endant de sa frayeur. On y verra la trace de sa naissance difficile. ais il savait se maîtriser, faisant preuve en maintes occasions d'un courage physique qui, en effet, ne lui était ans doute pas naturel. Face aux terribles douleurs de la maladie de la pierre, ce courage atteignit parfois des ommets, notamment pendant la guerre contre la Prusse, qui marqua le paroxysme des souffrances que lui ausait la maladie qui l'emporta. Des médecins l'ont dit: tout être normal à sa place serait descendu de cheval, urait tout planté là, se serait réfugié dans un lit, en espérant trouver ne fût-ce que le début d'un soulagement e ce qui dépassait les limites du supportable. n maintes autres occasions, moins dramatiques, il força sa nature, au prix de coûteux efforts de volonté. omme il força sa nature pour ne rien laisser paraître, sauf en de rares occasions, de ses réactions pontanées, voisines de la sensiblerie. en croire les témoignages dépourvus de toute aménité de ses contemporains, il y réussit au-delà de toute spérance... n fera grand cas, en effet, de sa capacité de dissimulation: il n'était pourtant rien moins que sournois. Son repli ur lui-même, son apparente complaisance pour le secret ne s'expliquent pas seulement par son expérience de onspirateur. Ils tiennent d'abord à la solitude, qui aura marqué sa vie: fils unique, c'est-à-dire si souvent livré à ui-même malgré toutes les prévenances de sa mère, il sera rejeté par sa famille, par la cousine même qu'on lui estinait comme fiancée, et devra affronter seul l'exil en Amérique, l'exil en Angleterre, l'emprisonnement. Ses dées, il sera seul à les assumer. Même au temps de sa splendeur, au milieu de son entourage pléthorique et vec une nation à ses pieds, il saura qu'il ne peut compter que sur lui-même, les projets qui lui tiennent le plus à oeur étant considérés par ceux qui ont lié leur carrière à la sienne comme autant de dangereuses lubies. ierre Guiral l'explique mieux que quiconque: « Le secret, c'est sa force, non par machiavélisme, mais parce u'il sait seul où il veut aller. « eut-être aussi dissimule-t-il parce qu'il est conscient de ses propres limites. Doté d'une exceptionnelle faculté e séduction en tête à tête, il n'était pas toujours brillant en société, et moins encore devant une Assemblée. De à son horreur de la discussion. D'autant qu'il déteste froisser. Et il n'aime pas les phrases. N'a-t-il pas expliqué n jour à son entourage que ses pensées vont habituellement plus vite que ses paroles? Alors, à défaut de ouvoir ou savoir persuader, il garde l'argument pour lui, le conforte, l'améliore, et s'en convainc toujours avantage. Une grande pudeur, un risque permanent de maladresse, des manières héritées de l'exil et qui ouvaient étonner et détonner, la crainte de la faute, tout cela le fait rester sur une prudente réserve. Il lui faut raiment se sentir en confiance pour se livrer et s'avérer le plus charmant des compagnons. Mais en confiance, uand le fut-il vraiment? e n'est donc pas, à proprement parler, de timidité qu'il s'agit. En fait, il est tout à sa réflexion et à ses ouillonnements intérieurs. Ce qui lui donne des airs taciturnes... Cela ne veut pas dire qu'il n'observe pas ou

« jeune prince remplissait lerôle del'enfant gâté,eton m'avait destiné celuiduprécepteur; maisquand moncher Louis eutlulapièce, ildéclara qu'ilnepourrait pasjouer sije conservais cerôle, parce qu'ildevrait semontrer ingrat etinsolent àmon égard etqu'il nepourrait jamaisl'être,même enjouant lacomédie.

Celaseulpeut [...] faire juger deson coeur.

» Du coeur, LouisNapoléon enaura jusqu'à l'excès, aurisque dedesservir sespropres intérêts.

Ilaspirera, pathétiquement, àêtre aimé, comme sansdoute ill'eût mérité, etdu coup serasouvent enclinauxgénérosités les plus folles, auxconcessions lesplus extrêmes.

Maiscelan'explique pastout.

Nombre deses gestes resteront discrets,sansespoir decontrepartie. La liste desinstitutions charitables qu'ilcréera ouaidera estimpressionnante, aupoint d'occulter sonoeuvre sociale qu'ellepourrait réduireàdu paternalisme. En fait ilen aura tantvu,ilaura assisté àtant deretournements desituations, ilaura euàsouffrir detant de revirements qu'ilenviendra, paradoxalement, àne jamais définitivement désespérerdepersonne.

Ilpratiquera ainsi lepardon desinjures.

Riennesera plusétranger àson comportement quel'exercice delavengeance.

Et pourtant, c'estpeudirequ'il sera rarement payéderetour...

«Je sais bien qu'ilm'appelle Badinguet; cen'en est pas moins unofficier devaleur, etjedésire qu'ilsoitrétabli surletableau »,dira-t-il ducommandant Lewal, qu'on avaitécarté deslistes d'avancement etqu'il yfait réinscrire. Il donnera uneambassade àPrévost-Paradol quiavait déclaré qu'ensedonnant àlui laFrance étaittombée dans lesbras d'unpalefrenier... Il n'aura jamais unmot contre Hugo,lequel, pourtant, neleménagera guère. Cette bonté, admirable chezl'homme privé,s'avérera parfoisunefaiblesse chezl'homme public.Louis Napoléon détestefairedelapeine.

Lesdevoirs delafidélité personnelle prendronttropsouvent lepas surles devoirs del'homme d'État:ducoup, ilrépugnera, contretouteraison, àse séparer depersonnalités encombrantes, quiont faitleur temps. La délicatesse deses sentiments trouvetoujours às'exprimer.

C'estlecas parexemple lorsquele2octobre 1853, encompagnie del'impératrice Eugénie,ilva conduire danslesappartements qu'illuiaréservés, aux Tuileries, ValérieMazuyer, désignéecommedamed'honneur honoraire, parcequ'elle aservi Hortense etne lui a jamais ménagé sondévouement.

Mieuxencore: àintervalles réguliers,ilse mettra enfrais pour lavieille demoiselle. On imagine doncaisément ledésarroi etlapeine d'untelenfant auxcôtés desamère, bannie, quierre surles routes d'Europe sanspouvoir sefixer.

Louis Napoléon s'ensouviendra avecémotion: «Ma Mère, ences jours de fuite, semontra vraiment admirable.

Quantàmoi, cette époque m'estrestée comme unrêve étrange et papillotant.

Jeme souviens quelorsqu'on vintarracher monfrère desbras dema mère, j'eustantdechagrin que jetombai malade, j'eusmême lajaunisse, pasgravement d'ailleurs...

Aix,Berne, Bade,Zurich, Serawenfeld, étapessuccessives...

Toutcelasesuccède devantmesyeux...

» Des étapes, desrebuffades, ily en eut bien d'autres qu'ilsemble alorsavoiroubliées: Dijon,Genève, Prégny, Payerne, Constance... Enfin, en1817, ettoujours grâceàson frère Eugène, Hortense peutacquérir unpied-à-terre àAugsbourg etun charmant petitdomaine surlelac deConstance, côtésuisse, danslecanton deThurgovie.

Onyfera quelques travaux d'embellissement etc'est là,àArenenberg, queLouis Napoléon vapasser lafin de son enfance etson adolescence. Un pavillon plutôtqu'unchâteau, noteraChateaubriand, quinous endonne unedescription: «Arenenberg est situé surune espèce depromontoire, dansunechaîne decollines escarpées [...].Onyjouit d'une vueétendue mais triste.

Cettevuedomine lelac inférieur deConstance, quin'est qu'une expansion duRhin surdes prairies noyées.

Del'autre côtédulac, onaperçoit desbois sombres, restesdelaForêt-Noire, quelquesoiseauxblancs voltigeant sousunciel gris etpoussés parunvent glacé.

» Ce sera laplus durable desrésidences deLouis Napoléon, sonseul véritable foyer.Aujourd'hui encore,onpeut considérer Arenenberg commesamaison defamille.

Lavie n'yaurait pasmanqué d'agréments, n'eussentété l'éloignement delapatrie, laséparation d'avecsonfrère, etlesouvenir d'uneexistence autrement plusbrillante. La demeure estconfortable etletrain devie fort convenable.

Lasuite d'Hortense secompose d'unebonne dizaine depersonnes, avecchapelain, précepteur, intendant.Plustard, lejeune LouisNapoléon compterajusqu'àunedouzaine depur-sang dansses écuries. Ces années-là, illes passe entête àtête avec samère.

Tête-à-tête seulementtroubléparleur entourage, toujours présent, quoiquedemodeste influence.

Tête-à-tête avecunemère qui,séparée deson mari, abandonnée deFlahaut —son amant depuis 1810—,n'aura plusjamais deliaison durable etse retrouve seule avec unenfant dontlescirconstances ontfaitunfils unique quidevient leseul objet desatendresse etde son. »

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