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L'art a-t-il pour fonction d'être beau ?

Publié le 08/04/2004

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  • A. A chacun son esthétique: le beau est une notion relative.

Chaque société et chaque culture ont une conception particulière du beau: on admire aujourd'hui les peintures impressionnistes, alors que ceux-ci étaient "refusés" par les salons officiels de la fin du XIXe siècle. Mais il ne s'agit pas ici de savoir ce qui est beau ou ce qui ne l'est pas, mais si l'art doit être beau. Admettons donc que nous avons en commun une certaine idée du beau, et que c'est l'art qui a pour fonction de nous l'offrir.

  • B. On attend de l'art qu'il nous apporte la beauté.

L'art, parce qu'il est création libre, est le mieux armé pour produire du beau. Il ajoute de la beauté au réel et au quotidien. Qu'il imite la nature ou qu'il exprime un monde intérieur par des formes abstraites, il ne doit jamais cesser d'avoir le beau comme finalité. Il ne s'agit donc pas de "représenter une belle chose", mais bien de réussir "une belle présentation".

Contrairement à l'objet technique qui trouve la raison dè son existence dans son utilité, l'oeuvre d'art semble ne pas avoir de fonction particulière. Suffit-il alors de rendre un objet technique inutilisable pour en faire une oeuvre d'art ? C'est en tous cas la théorie du ready-made de Marcel Duchamp. Pour Kant cependant, cette inutilité n'est pas simplement une absence de fonction : elle résulte de la nature même du beau. Dire qu'une fleur est belle ne détermine en rien le concept de fleur : le jugement esthétique n'est pas un jugement de connaissance, il ne détermine en rien son objet, qui plaît sans qu'on puisse dire pourquoi. C'est ainsi parce que le beau plaît sans concept que l'oeuvre ne peut pas avoir de finalité assignable.

 

 

 

 

 

  • I) La production artistique a pour fonction d'être belle.

a) A chacun son goût: le beau est une notion relative. b) On attend de l'art qu'il nous apporte la beauté. c) Le beau du spectateur n'est pas celui de l'artiste.

  • II) L'art a pour fonction d'être vrai et libre.

a) L'art permet de révéler l'invisible. b) L'artiste doit rechercher l'authenticité. C) Le but de l'art c'est de parvenir au vrai par la liberté.

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« Dans ce texte de l'Introduction à l' « Esthétique », Hegel répond à la question : Qu'est-ce qu'une oeuvre d'art, une oeuvre d'art digne de cenom, une oeuvre d'art conforme à son concept ou essence ? Réponse:une oeuvre d'art est une création.

Même lorsqu'elle reproduit desobjets, des situations, même lorsqu'elle est figurative, elle ne porte bienson nom que s'il s'y ajoute quelque chose.

Quoi ? L'Esprit.

Par exemple,un lever de soleil est essentiellement différent de la reproduction de celever, car, dans le premier cas, nous avons affaire à un phénomènenaturel, à un mécanisme dépourvu d'intention, et dans l'autre à uneproduction humaine, consciente, intentionnelle, « jaillie de l'esprit » ; dans le premier cas à une « manifestation », dans le second à une 'création'.

La nature de la nature est sans esprit, la nature de l'oeuvred'art est « spirituelle ». L'oeuvre d'art est précisément une oeuvre, c'est à dire quelque chosede spirituel, ce que Platon à tort n'entrevoit pas en la définissant à partir de son contenu sensible.

En tant que quelque chose de spirituel,elle n'est pas purement spirituelle car en elle l'esprit prend corps.

L'oeuvre d'art est le produit d'un certain travail dans la mesure oùl'esprit transforme une matière qui devient miroir de son activité.

Lavalorisation de l'art va de pair avec celle du travail (cf.

cours sur letravail).

L'art et ses oeuvres ne procèdent pas d'une activité purement théorique puisque l'esprit s'exerce sur une matière qui, par suite, se spiritualise.

« Leur représentation implique l'apparence du sensible et insère le sensible dans l'esprit ».

L'esprit est là, devant nous, a désormais une apparence, se montre.

L'esprit de l'artiste, ses idées, ses intentions, sa sensibilité, bref l'activité pensantes'incarne, s'objective, prend une forme sensible.

De même que l'esprit se « sensibilise », le sensible se spiritualise puisqu'il devient ce dans quoi, ce par quoi le sens advient.

Donc, l'oeuvre d'art , est quelquechose de spirituel, de spirituel parce qu'elle est oeuvre de l'esprit, de matériel parce que l'esprit produit uneoeuvre en travaillant une matière.

Ce travail n'est pas pour autant similaire à tout travail.

Il ne vise pas lasatisfaction des besoins et n'est pas utile à la vie ni au bien vivre.

L'art en ce sens est inutile.

Le travail del'artiste est d'emblée spirituel et l'histoire de l'art n'est pas celle de l'esclave travailleur qui commence parl'asservissement. Conséquences de cette critique de la définition de l'art comme imitation qui conduit à sa réhabilitation au nomde sa nature spirituelle: 1) Puisque l'art n'est pas essentiellement imitation, l'imitation ne doit pas être sa fin dernière.

Ce n'est pas cequi en fait l'intérêt.

Le peintre, par exemple, ne doit pas oublier que ce qui nous intéresse n'est pas le paysagereprésenté mais son regard sur le paysage. 2) Et donc la beauté de son oeuvre ne doit rien à la beauté du paysage.

La beauté artistique est d'un autreordre et ne provient en aucun cas de l'éventuelle beauté de la chose représentée qui serait captée parl'artiste.

A vrai dire, on ne sait si la qualité de beauté peut être attribuée légitimement à de tels objetsnaturels.

Hegel renverse doublement l'opinion commune: bien que l'on ait coutume de parler de beaux hommes, et que leur beauté nous semble plus certaine que celle d'un tableau, c'est l'inverse qui est vrai.Pourquoi? Parce que la beauté est spirituelle.

Par conséquent, elle semble difficilement pouvoir exister là oùpersonne ne parle, là où règne des mécanismes aveugles.

La beauté naturelle, si elle existe, estincomparablement moins belle que la beauté artistique. Par suite la belle oeuvre d'art n'est pas la bonne imitation d'une belle chose.

Et l'on a tort de déprécier uneoeuvre à partir du caractère inesthétique de ce qui est représenté (« Que ce tableau est laid, regarde comme ces femmes sont laides! »).

Par suite, la qualité artistique d'une oeuvre ne dépend pas de la seule habileté de l'artiste. 3) L'art est présentation sensible d'une idée.

Il dit quelque chose.

Il est donc un mode de présentation duvrai.

« Ce que nous recherchons dans l'art comme dans la pensée c'est la vérité ».

L'art n'est beau que dans la mesure où il est vrai.

Hegel renverse la conception platonicienne de l'art en maintenant l'identité platonicienne du Vrai et du Beau.

L'oeuvre d'art ne reproduit pas le monde des apparences.

Elle ne reproduitmais produit, elle ne reproduit pas ce qui apparaît mais fait paraître et rend visible. Que nous apprend - elle ? Qu'est -ce que l'art rend visible ? « L'art renseigne l'homme sur l'humain » Plus précisément: 1) L'oeuvre d'art est l'expression sensible de la conscience collective ou Esprit d'un peuple (cf.

cours sur lesens de l'histoire).

L'artiste comme le grand homme politique saisit cet Esprit et le porte à la claireconscience.

En retour, il permet à ce peuple de prendre plus clairement conscience de lui-même, de sa. »

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