Devoir de Philosophie

L'art est-il le règne de l'apparence ?

Publié le 29/01/2004

Extrait du document

L'apparence renvoie d'un côté à ce qui est trompeur ou déception ; mais elle renvoie aussi à la réalité sensible, la réalité qui apparaît aux sens. Autrement dit, dire que l'art est le règne de l'apparence, ce n'est pas nécessairement dire que l'art est trompeur : d'ailleurs l'art a-t-il jamais trompé qui que ce soit ? Traditionnellement, l'art se donne la plupart du temps pour ce qu'il est ; un tableau qui représente une personne, aussi parfait et réaliste soit-il, a toujours un cadre, un titre, il est signé : il se montre comme oeuvre d'art, il n'essaye pas de se faire passer pour la chose même. La définition philosophique de l'apparence renvoie souvent à une essence ou à une réalité dont elle ne serait que le négatif ou la version dégradée. Mais dans ce cas, si l'apparence est dévalorisée, l'art n'est pas vraiment trompeur ; mais simplement il n'est pas quelque chose de digne. Pour la critique classique de l'art comme règne de l'apparence, il est conseillé de se référer aux textes de Platon, Philèbe 64-65, et La République, X, 598a-600

Tout en l'art n'est qu'apparence. Un arbre peint ne perd pas ses feuilles l'autonome venu. L'artiste ne cesse d'avoir recours à des artifices pour nous donner l'illusion de la vie, enchanter notre esprit. MAIS, c'est le quotidien qui est le règne des apparences. Ce que je vois ou entends n'est que ce que tout le monde a coutume de voir ou d'entendre. L'art me ramène à l'essence des choses (Bergson).

« L'art s'éloigne doublement du vrai Thèse - Dévalorisation de l'art au nom de la vérité.

Cette dévalorisation a pour fondement la dévalorisationdu monde sensible an nom de cette même vérité.

Et valorisation ontologique du Beau, Idée ou Essence. La critique platonicienne vise surtout les arts suivants : la poésie, la sculpture, la peinture. Dans la « République » (II), Platon n'est pas loin d'exiler de la Cité idéale les poètes s'ils ne se soumettent pas à la vérité.

Il conteste donc l'autonomie de l'art et la liberté de l'artiste.

Dans le « Phèdre » (248 d-c) Platon établit une hiérarchie des existences humaines en fonction de leur degré de perfection c'est à dire de connaissance.

Il distingue neuf degrés qui vont de la vie philosophique (premier degré) à la vie tyrannique(dernier degré).

L'artiste imitateur occupe la 6e place, l'artisan et le laboureur la 7c, le sophiste la 8e. Pourquoi ? Pourquoi un tel voisinage du sophiste et de l'artiste ? Une telle condamnation de l'art ? 1) Parce que l'artiste comme le sophiste possède un savoir-faire qui est un savoir-tromper. a) Poètes et peintres n'enfantent que des fictions.

Les poètes, Homère , Hésiode , ne sont que « faiseurs de contes », en outre contes dangereux car ils véhiculent une fausse image des Dieux et des Héros.

Par exemple, les Dieux sont jaloux, se font la guerre et les pires vilenies.

Or, « la bonté n'appartient-elle pas à ce qui est divinité? » (Rep.379).

D'autre part, représenter les Dieux à l'image de l'homme, ne pas en faire des modèles de vertu, n'est-ce pas encourager le mal? Les peintres et sculpteurs, quant à eux, illustrent les fictions inventéespar les premier.

et créditent le mensonge. b) Pour plaire ces fictions doivent avoir l'apparence du vrai.

Le savoir-faire de l'artiste est donc bien semblableà celui du sophiste puisqu'il permet de produire l'illusion du vrai, de présenter comme vrai ce qui ne l'est pas etn'en a que l'apparence en utilisant les séductions du sensible (flatterie, plaisirs des sens ...

).

Par exemple lebon peintre est celui qui est capable de représenter dans un espace à deux dimensions un objet qui, lui,occupe un espace à trois dimensions.

Plus l'image produite par le peintre semble vraie, plus elle est en faitinfidèle à son modèle tel qu'il est.

L'exactitude de l'art repose sur la déformation du réel sensible (cf.

les règles de 1a perspective). 2) Parce que l'art n'est qu'imitation . L'imitation de quoi ? Des apparences sensibles, de la réalité telle qu'elle se manifeste à nous par l'intermédiairede nos sens.

C'est dans la juste mesure où le poète ne s'élève pas au dessus des apparences sensibles qu'ilreprésente les Dieux à l'image des hommes.

L'art conforte les hommes dans leur erreur première : ce qui est,est ce qui apparaît.

L'art n'est qu'illustration de l'opinion, représentation de la représentation subjective. 3) Parce que l'art n'est qu'imitation d'une imitation, un simulacre .

Dans La « République » (X 597b-598c - cf.

texte), Platon montre que le peintre est « l'auteur d'une production éloignée de la nature de trois degrés ».

En effet, il y a trois degrés de réalité.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles