L'art moderne dans toute l'Europe des années 30 - Peur et stagnation

Peur et stagnation Le climat politique de plus en plus menaçant paralyse le développement de l'art moderne dans toute l'Europe des années 30. Les artistes sont parfois persécutés et leurs œuvres sont anéanties.

Le surréalisme triomphe dans la première moitié des années 30. Quelques œuvres surréalistes parmi les plus importantes voient le jour à cette époque, notamment Le Déjeuner en fourrure, de l'artiste suisse Meret Oppenheim, qui fait partie du groupe parisien.

L'imminence de la guerre, tout au long de la décennie, se perçoit dans les œuvres de nombreux artistes. En 1932, Otto Dix termine son triptyque, La Guerre, dans lequel il transpose ses expériences de la Première Guerre mondiale. La guerre civile d'Espagne est évoquée dans les tableaux d'importants artistes espagnols comme Salvador Dali, Joan Miro et Pablo Picasso qui peint Guernica en 1937. Même les tableaux de Paul Klee, empreints pourtant d'une sérénité déconcertante, fourmillent de signes de terreur. Il est chassé de sa chaire de professeur à Düsseldorf en 1933, ayant été classé parmi les artistes dégénérés, et s'exile en Suisse. Max Beckmann, qui subit un destin analogue à la Stàdei-Kunstschule de Francfort, peint des œuvres pleines de tristesse.

En 1933, le Bauhaus, installé à Berlin, ferme ses portes ; la plupart des professeurs et des artistes quittent l'Allemagne. L'exposition << Art dégénéré », qui a lieu à Munich en 1937, constitue un des sommets dans le processus d'anéantissement de l'art moderne mené par Hitler.

La créativité de cubistes comme Fernand Léger et Pablo Picasso traverse dans les années 30 une phase de stagnation. Aux États-Unis, l'art est toujours essentiellement nostalgique et introverti, ou encore dénonce la réalité politique.