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Le beau est-il toujours surprenant ?

Publié le 25/10/2005

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  II : le beau nous met en arrêt: Le beau ne surprend pas nos critères et pourtant il nous met en arrêt : en émoi. Nous sommes face à la beauté et nous nous arrêtons pour l'éprouver. Comment ne pas parler de surprise face à une telle manifestation ? Qu'est ce que le beau ? Comme nous venons de le voir, établir une définition de la beauté s'avère une quête presque perdu d'avance, tout comme la recherche de la définition de la vérité : nous ne pouvons en donner une, immuable. La beauté évolue avec le temps, les époques, selon le sujet qui reçoit la source de beauté c'est-à-dire l'oeuvre d'art. Comment distinguer le beau naturel du beau artistique ? L'émotion que me procure le beau naturel est elle la même que celle que peut engendrer le beau artistique ? La nature peut être belle en soi, sans manifestation de l'esprit humain et de sa main sur elle pour qu'elle porte en elle la beauté. Or, l'oeuvre artistique est le produit de l'esprit humain et c'est en cela qu'il est selon Hegel supérieur au beau naturel : il place ainsi l'esprit comme étant supérieur à la nature.

La tâche de la science est de produire des objets pouvant aider les hommes dans leur quotidien à appréhender le monde et à avoir une plus grande mainmise sur lui. Or, l’art lui n’a pas comme visée de produire un objet, quelque chose de palpable, au contraire l’art produit du beau c'est-à-dire quelque chose que l’on ne peut pas prendre dans les mains mais quelque chose que l’on ressent. Ainsi nous pouvons dire que la seule fin de l’art est l’œuvre et plus particulièrement la beauté de l’œuvre. De cette manière, la tâche de l’art n’est donc pas de nous donner des objets mais de nous toucher, de susciter une émotion à travers la beauté. Vers le XVIIIème siècle, les artistes et philosophes avaient marqué cette distinction entre technique et art en fondant une nouvelle discipline sous l’œil de Baumgarten, qui se nomme depuis « esthétique «. L’esthétique est la science du beau, les recherches concernant la beauté avec la question récurrente : qu’est ce que le beau ? On peut se poser la question : car si l’art cherche à nous faire éprouver le beau, la jouissance esthétique, comment se manifeste le beau ? Le beau nous atteint-il directement ou doit-on répondre de la surprise pour le ressentir ? En d’autres termes, le beau est-il surprenant ?

« la première définition.

En effet nous avons vu qu'être sensible à la beauté relève d'une sensibilité purifiée de laconvoitise, de la crainte, du désir, du confort ...

bref de tous les intérêts particuliers.

Ce plaisir éprouvé n'estdonc pas celui d'un sujet enfermé dans sa particularité et ce dernier peut à juste titre dire: « c'est beau », comme si la beauté était dans l'objet.

Il peut légitimement s'attendre à ce que tout autre éprouve la mêmesatisfaction. Ø « sans concept »: « L'assentiment universel est seulement une Idée ».

Il n'y a pas de preuve pratique ou conceptuelle de la beauté.

On juge et on sent que cette musique ou cette montagne sont belles mais on nepeut le prouver.

Il n'y a pas de règles a priori du beau.

En langage kantien, le sujet esthétique n'est paslégislateur.

En science le sujet légifère, retrouve dans la nature les règles nécessaires, universelles qu'il y amises pour connaître quelque chose.

En art le sujet ne peut légiférer car le jugement porte sur un objet singulier,telle fleur, telle œuvre musicale.

S' il veut trouver quelque chose d'universel dans cette rose-ci, il faudra qu'ill'envisage sous l'aspect du règne végétal ou de la fleur en général; s'il veut trouver quelque chose d'universeldans une musique, il faudra qu'il l'envisage sous l'angle des règles de composition.

Il aura des concepts maispoint de beauté: « quand on juge des objets simplement par concepts toute représentation de la beauté se perd ».

C'est ce qui peut arriver quand un traque d'art explique un poème...

Comme la beauté est toujours saisie sur un objet concret, matériel, singulier, il n'y a pas de règles universelles du beau.

Le jugement de goût n'estpas un jugement de connaissance. · Troisième définition : « La beauté est la forme de la fïnalité d'un objet en tant qu'elle y est perçue sans lareprésentation d'une fin ». Ce qui est beau a l'apparence de la finalité.

Chaque élément semble concourir à l'effet d'ensemble, qu'il s'agisse d'unpaysage, d'un tableau, d'une musique.

Cette finalité ne se ramène pas au critère classique de la perfection puisquecelle-ci suppose Inadéquation de ce qui est à l'idée ou concept.

Or, nous venons de le voir, le jugement de goût esttoujours particulier et ne procède pas par concepts.

Cette finalité est sans fin.

On ne peut lui assigner unefonction.

La forme finale de l'objet a l'apparence de la gratuité.

Les êtres vivants ont aussi la forme de la finalitémais cette finalité n'est pas sans fin puisque les parties concourent à une fin, la survie.

Cette troisième définitionmontre que Kant ne définit pas la beauté à partir de la seule qualité de l'émotion.

La beauté n'est pas que dans le sujet.

Tout n'est pas beau, tout n'est pas susceptible de produire le plaisir esthétique, cela ne dépend pas de laseule disposition intérieure.

D'où vient le plaisir? · d'un objet dont la forme finale peut paraître gratuite, ce qui nous prédispose au désintéressement.

Ainsi une machine à café dont toutes les parties sans exception sont subordonnées à sa fonction de faire le café ne peutêtre jugée belle et notre rapport à elle ne sera qu'utilitaire.

Par contre la nature est telle que nous pouvons soitla contempler soit l'utiliser. · d'un objet qui a une forme finale.

Pourquoi la juxtaposition d'éléments ne se prête-t-elle pas au plaisir esthétique? Parce qu'il est impossible de lui assigner un sens.

Kant ne veut absolument pas dire que la belle nature ou œuvre d'art ont un sens.

Elles n'ont pas un sens mais elles sont belles dans la mesure où il est possible de leurdonner du sens c'est à dire un sens qui ne s'épuisera jamais, qui suscitera toujours de nouvelles interprétations (cf.votre pratique de l'analyse littéraire: le texte n'est pas l'objet d'une connaissance mais d'une interprétation qui peutindéfiniment s'enrichir).

Un plaisir esthétique a sa source « dans le libre jeu de l'imagination et de l'entendement ». Libre jeu car l'imagination n'est pas subordonnée à l'entendement comme dans la connaissance où elle doit se plier àses règles : si elle ne s'y plie pas elle divague, elle rêve, elle entrave la connaissance.

Face au beau qui n'est pasl'objet d'un jugement de connaissance (en langage kantien déterminant ) l'accord entre l'imagination etl'entendement ne suit aucune règle.

Par exemple lorsque nous écoutons une œuvre musicale, nous associons auxsons des images, ces images s'organisent et prennent un sens mais d'autres associations seraient possibles, unautre sens pourrait jaillir et c'est pour cette raison que le désir d'écouter l'œuvre ne s'épuise pas.

Le plaisir naît dece libre accord et finalement pour Kant de l'expérience intérieure de la liberté de nos facultés.

Ce qui plaît est la liberté.

L'expérience esthétique est une expérience de la liberté comme absence de contraintes, intellectuelles(règles de l'accord des facultés en vue d'une connaissance), morales (le beau n'est pas le bien), sensibles (le beaun'est pas l'agréable),utilitaires (le beau n'est pas l'utile). · Quatrième définition : « Est beau ce qui est reconnu sans concept comme l'objet d'une satisfactionnécessaire ». Cette définition tire les conséquences des définitions précédentes. Le beau n'est pas l'objet d'une connaissance possible.

L'explication d'une œuvre d'art à partir de causes psychiques(ex.

inconscient de l'artiste), historiques, sociales (impressionnisme, art bourgeois) est tout à fait légitime tantqu'elle ne prétend pas expliquer la beauté de l'œuvre.

Le jugement de goût est un jugement de sentiment ; il n'enest pas moins nécessaire.

La subjectivité individuelle n'est pas la racine de ce jugement.

La satisfaction estdésintéressée, elle l'est en raison de son objet à l'occasion duquel les facultés s'accordent librement.

Nous sommesdonc autorisés à penser que ce qui vaut pour nous vaut pour tout homme qui juge le beau. II : le beau nous met en arrêt: Le beau ne surprend pas nos critères et pourtant il nous met en arrêt : en émoi.

Nous sommes face à la beauté etnous nous arrêtons pour l'éprouver.

Comment ne pas parler de surprise face à une telle manifestation ? Qu'est ce. »

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