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Le cinéma, pour vous, est-il un art à part entière ou un simple divertissement ?

Publié le 05/12/2010

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Le cinéma fut inventé, du moins mis en service, par les Frères Lumières en 1895. Ce fut une grande découverte, donnant naissance au septième art, qui allait se voir évoluer au fil du temps, devenu aujourd’hui très intègre à notre vie de tous les jours. Mais le plaisir de regarder un film est-il seulement un moyen de s’occuper ou alors le cinéma est digne du surnom qu’on lui donne ? Le cinéma est une réalisation très complète, comme le dit Jonathan Demme : ‘’Le cinéma a trois fonctions vitales. Primo : divertir, et c’est une noble entreprise. Secundo : faire réfléchir grâce à une fiction qui ne privilégie pas seulement le divertissement. Tertio : être un miroir de l’existence’’. Ainsi, en suivant les dire de Jonathan, après avoir montré que le cinéma est avant tout sujet à divertir, il s’agira de rappeler que le cinéma est aussi un art comme les autres et comme tout art nous fait réfléchir, a une fonction plus poussée, et pour finir, nous montrerons que le film est un reflet de la réalité et de nous même.

 

 

        Comme le dit Jonathan Demme, (auteur du célèbre film Le silence des agneaux ayant obtenu cinq Oscars pour celui-ci) le cinéma a pour but premier divertir. Le cinéma est avant tout un moyen de détente et de plaisir que l’on peut partager. Lors d’une soirée entre amis du lycée, ou encore entre collègue de travail, le fait d’aller voir un film est un bon choix car il permet la détente de l’esprit.

        De plus, se divertir est synonyme d’amusement et de plaisir pour tous les âges, et signifie aussi l’écart des pensées, s’éloigner des choses désagréables de la vie courante, et le meilleur moyen d’oublier ses malheurs, se sont les films comiques, destinés à nous faire rire. Un film humoristique n’est pas compliqué à comprendre, avec de basiques scénarios, et les dialogues sont généralement simples et sont basés en grande partie sur des jeux de mots, et se joue aussi sur l’exploitation d’acteurs de réputation comique comme le témoigne le film La grande vadrouille de Gérard Oury, avec comme acteurs les plus réputés du cinéma français, Bourvil Et Louis de Funès. Ce film est l’un des plus connus du cinéma français grâce surtout au duo de choc que forme ces deux acteurs, et plaisir et rire sont de la partie lors de la projection de ce film. 

        Le comique de mot tient une place importante dans ces films et l’on se plait à écouter l’incalculable nombre de jeux de mots qu’un film peut contenir, comme le montre Georges Lautner, qui à réalisé le film Les tontons flingueurs, datant de 1963, avec Lino Ventura et Bernard Blier, et des dialogues créés par Michel Audiard. Ce film nous raconte l’histoire de Fernand Naudin qui va devoir aider son vieil ami mourant surnommé le Mexicain, qui a trempé depuis quelques temps dans les affaires louches, et ainsi Fernand doit s’occuper de la fille du Mexicain nommé Patricia en se faisant passer pour son oncle, et aussi ne rien dire à Patricia sur la mort de son père, et dans ce film, Audiard s’amuse et nous créé des dialogues de légende, comme « Ma cher Patricia, je ne voudrai pas paraître grossier, ni encore moins discourtois,[…],mais la vérité m’oblige à te le dire, ton Antoine commence à me les briser menu « (Fernand Naudin s’adressant à Patricia, après une petite discussion avec le petit ami de Patricia, Antoine, interprété par Claude Rich). Ici aussi, on peut noter la présence de deux grands du cinéma français, Lino Ventura et Bernard Blier.

        Les tontons flingueurs n’est qu’un exemple parmi tant d’autres de films comiques français, et pour se divertir, la liste est assez longue (Tous les films de Pierre Richard, où il interprète la plupart du temps un homme très maladroit, à qui il arrive toujours de folles aventures, tel Le grand blond avec une chaussure noire, ou encore les autres films avec des dialogues de Michal Audiard, par exemple Laisse aller c’est une valse,…).Mais le cinéma comique n’est pas le seul moyen de se divertir, les films d’action sont aussi un bon moyen de se faire plaisir. Ce genre de films n’est pas destiné à une réflexion très poussé, mais plutôt a nous captiver et nous émouvoir, et montre souvent une vision manichéenne du monde, les ‘’méchants’’ contre les ‘’gentils’’, ce qui permet aux spectateurs de se vider l’esprit, de ne pas se prendre la tête. Ces films se sont crées principalement en Amérique et forment des grands classiques hollywoodiens du genre Spiderman ou encore le fameux Rambo. Dans le premier film de Rambo, Sylvester Stallone interprète un mauvais garçon qui agit de façon chevaleresque (ce qui est très présent dans les westerns, tel Le bon, la brute et le truand) souvent appelé le ‘’good badman’’, et ici Rambo qui tire sur tout ce qui contrevient à ses yeux aux valeurs ‘’blanches’’ de l’Amérique. Hollywood est passé maître dans l’art des films d’actions, comme le montre les films Hulk, Les quatre fantastiques,… Tout ceci est divertissant sans être pesant et difficile à comprendre, et permet une relaxation de l’esprit,  et par ailleurs, ces films ont pour but surtout le profit monétaires et ne recherche pas une signification supplémentaire.

         Restons en Amérique, le lieu ou un autre style de film est apparu grâce surtout aux progrès techniques, comme les films d’animation ou plus tard les films avec images de synthèse. Un bon nombre de films d’animations on vu le jour au cours du XXe siècle. Aujourd’hui, les images de synthèse sont le plus souvent utilisées dans les films d’animations. Ils sont généralement destiné à un public jeune bien que les adultes peuvent tout aussi bien regarder, et cela montre l’accessibilité du cinéma a tout âge, y compris pour les plus jeunes. Walt Disney est l’un des studios de production les plus connus en matière d’animation, comme le montre Peter Pan (réalisé en 1953), Blanche-Neige et les sept nains (réalisé en 1938 et qui est le premier long-métrage d’animation fait par les studios Walt Disney entièrement en images de synthèse) pour les grands classiques ou encore pour les plus récents Ratatouille (2008 et coproduit avec les studios Pixar). Cependant, l’Amérique n’est pas le seul pays à faire de l’animation, et les japonais ont aussi leurs grands succès comme Le voyage de Chihiro (2002), Le château ambulant (2005), le très récent Ponyo sur la falaise (2009) ou encore le célèbre Mon voisin Totoro (1988). Tous ces long-métrage ont été réalisés par l’emblème du Japon en matière d’animation, Hayao Miyazaki, mais sont aussi très accessible pour le public, étant des œuvres simples destinées le plus souvent aux enfants, et ainsi simple à comprendre.

        Certes le cinéma est très plaisant pour tous les âges, mais en aucun cas il se limite à cette caractéristique, le cinéma va plus loin que le divertissement, a une pensée plus profonde, celui de l’art.

 

        Une œuvre d’art, tout d’abord, signifie une qu’une œuvre est unique en son genre. L’art contemporain a pour simple objectif d’être une création, il ne cherche pas la beauté de l’objet mais juste son existence même, alors que avant l’art était défini par quelque chose de beau, qui était considéré comme plaisant à regarder. 

        Le cinéma est sujet très complexe, toutes les techniques misent pour la construction d’un film font du cinéma un objet assez spécial en son genre, mais il n’y a pas seulement les techniques qui font du septième ce qu’il est aujourd’hui, il y a aussi son histoire, ses scénarios, ses styles, ses techniques, ses genres, ses mouvements, comme le montre le célèbre mouvement à la fin des années 50, la nouvelle vague qui révolutionna le cinéma français et qui se décomposent en plusieurs phénomènes simultanés : l’irruption dans le long-métrage d’une centaine de nouveau réalisateurs, l’évolution des mécanisme de tournage rendant les productions de films sensiblement moins coûteuse et donc plus abordable pour les réalisateurs ayant peu de moyen pour réaliser leur film. La complexité du monde du cinéma aujourd’hui se doit d’être enseigné dans des écoles pour comprendre cet univers, en fait un une œuvre unique, c'est-à-dire un art comme les autres, et d’ailleurs le surnom le plus connus du cinéma est celui du septième art.

        En outre, un peu avant la nouvelle vague, des jeunes cinéastes se sont battus pour faire reconnaître le cinéma en tant qu’œuvre unique, ce qu’ils appelèrent ‘’la politique des auteurs’’. Ils firent comprendre que les cinéastes ne sont pas des artisans, mais des artistes à part entière, à l’égal des peintres, des écrivains et des musiciens. Ces jeunes personnes décidèrent de passer à l’acte pour se faire comprendre, par la création de longs-métrages. Les personnes emblème de ce mouvement sont Claude Chabrol avec ses premiers films durant l’hiver 1957, Le beau Serge, et l’été 1958, Les cousins, Alain Resnais avec le film Hiroshima mon amour sortit dans les  salles en 1959, mais aussi le célèbre Les 400 coups de François Truffaut. La nouvelle vague montre bien que le cinéma est un art, une œuvre unique, et montre aussi la bataille menée par les cinéastes pour la cause du cinéma, et pour son développement.

        D’ailleurs, pour récompenser les films, des prix et trophées ont été mis en place, tel le Festival de Cannes, au cours duquel se déroule la célèbre remise des Césars, ou encore la remise des Oscars à Hollywood. Ces remises de prix montrent encore que le monde du cinéma est unique en son genre. Par exemple le film Forest Gump de Robert Zemeckis avec Tom Hanks a été primé de 6 oscars dont celui du meilleur film,  et qui raconte simplement la vie de Forest Gump, homme simple et pur dans ses actions, qui ne fait seulement ce qu’on lui dit de faire, comme le montre la célèbre phrase ‘’Cours Forest, cours’’. Dans ce film, il nous raconte sa vie à différentes personnes qu’il croise sur un banc en attendant le bus, et l’on peut voir en ce film une poésie inégalée et surtout assez triste (les thèmes aborder dedans sont encore d’actualités bien que le film est été réalisé en 1994, tel la guerre ou encore le SIDA). Le long métrage L’esquive réalisé en 2004 par Abdellatif Kechiche a aussi été récompensé par plusieurs Césars, quatre en tout. 

        En plus de l’unicité du cinéma, Stendhal a dit ‘’Tout œuvre d’art est un beau mensonge’’, ‘’beau’’ par la complexité du cinéma et son résultat, le film, et ‘’mensonge’’ par la pensée plus profonde du cinéma, qui cache sa vérité derrière des répliques et des dialogues, et bien sûr cette vérité se doit d’être trouvé par une réflexion plus poussée que ce que l’on peut voir, par l’analyse du film, ce qui requiert l’attention du spectateur, mais aussi du critique et de l’historien. Par exemple, sur France Inter il existe une émission ‘’Le masque et la plume’’ qui parle de l’actualité littéraire et cinématographique, et dans cette émission sont invités quelques critiques qui débattent des films sortit récemment ou même certain vieux long-métrages, et bien sur chacun dit son avis sur le film en question. Un film recèle toujours une partie caché, que l’on doit découvrir par soi-même, c'est-à-dire qu’un film est toujours plus qu’un simple divertissement.

            Le cinéma étant très complexe, il a forcement besoin d’être enseigné aux générations futures, pour leurs apprendre son histoire, ses styles, ses genres et pour bien sûr les comprendre, et ainsi agir en conséquence. En France, il existe de nombreuses écoles enseignant le cinéma, comme la prépa littéraire Blaise Pascal se trouvant à Clermont-Ferrand, et qui enseigne le cinéma en option, et qui peut former de nouveaux cinéastes (Le réalisateur du Péril Jeune, de L’auberge espagnole et de Les poupées russes, Cédric Klapisch, a fait ses études en prépa littéraire à Blaise Pascal). Ces élèves peuvent être choisis pour devenir critique lors de projection tel le festival du court-métrage, et sont donc amener à critiquer, et ainsi donner leur avis sur œuvre d’art, unique car elle est justement critiquée par le public.

        De plus, on dit souvent que le cinéma a une dimension poétique, et la poésie est aussi un art comme les autres, comme le montre très bien les films de Tim Burton, tel le célèbre Big Fish (2004) avec Ewan McGregor, ou encore Edward aux mains d’argent (1991) avec Johnny Depp. Dans ce dernier film, il incarne Edward, qui a comme particularité d’avoir des ciseaux à la place des mains, car son inventeur et père est mort avant de l’avoir ‘’fini’’. Ce film ressemble à un conte et à une dimension poétique non négligeable et un enfant se plaira à voir ce film, tout comme les adultes. Dans ce film, Tim Burton met en avant l’intolérance des gens, comme le montre la scène de la fuite d’Edward vers sa maison native a cause d’une incompréhension de la situation des habitants de la ville qui réagissent donc ensemble pour expulser Edward qui n’a rien fait de mal. Cette comparaison entre la poésie et le cinéma le place une fois de plus comme un art a part entière et non comme un plaisir seul.  

        Pour finir, le cinéma n’existerait pas sans certains autres art comme la musique, le photographie, la poésie et le théâtre, car le cinéma est un composé des ces quatre arts, comme on le voit bien dans les génériques à la fin des films. Ce générique nomme tous ceux qui ont aidé à la réalisation du film et ainsi, on peut voir le ‘’directeur de la photographie’’, le ‘’chef musical’’ du film aussi appelé compositeur, comme Vladimir Cosma, qui créé et compose les musiques de film. Il a entre composé pour le Francis Veber, réalisateur du célèbre ‘’Le dîner de cons’’, ou encore pour ‘’Le château de ma mère’’ de Yves Robert, film qui a en plus été tiré d’une œuvre d’art  littéraire du même nom, écrite par Marcel Pagnol. Le regroupement d’art qu’est le cinéma ne peut en faire qu’un autre.

        L’assemblage de ces éléments fait du cinéma un art à part entière, et non un simple divertissement.

 

        Cependant, le septième art reste très libre d’expression, et le réalisateur dénonce souvent là travers son film la société actuelle, ou un aspect du monde qui lui déplait fortement. Ainsi, le film Nos enfants nous accuseront de Jean-Paul Jaud qui raconte la courageuse initiative d’une communauté du Gard qui introduit dans une cantine scolaire de la nourriture bio. Dans ce film, le réalisateur met en avant les problèmes d’hygiène dans les cantines, qui aujourd’hui font manger aux enfants des produits OGM, mais aussi des produits qui ont été imprégnés d’engrais et de pesticides polluant pour la nature, et il soulève donc un problème d’actualité qui  frappe le monde entier et nous poussent à réagir face à cette menace.

        De plus, le réalisateur veut souvent nous montrer une réalité, même si dans le film en question ce n’est pas forcement une dénonciation, la satire n’y est pas forcement présente, mais il veut montrer au public la réalité du monde qui nous entoure, mais le réalisateur a toujours la liberté de rajouté un peu de fiction. Ainsi dans le film Entre les murs de Laurent Cantet, c’est la vie dans professeur de français dans un collège de banlieue parisienne qui essai tant bien que mal de gérer sa classe qui est pour le moins turbulente, et grâce à ce film, l’auteur nous apporte des informations sur la situation dans les banlieues mais aussi nous informe sur la difficulté du métier de professeur. Les films ayant aussi un but informatif sont principalement les films historiques racontant les horreurs des tranchées (Joyeux noël, bien que ce film raconte aussi le non envie de combattre des deux côtés du front, et ainsi lors de la fête de noël, ils le passent ensemble dans la bonne humeur. Ce film est tiré d’une histoire vraie, mais certain éléments ont été inventé pour le film). Dans ces films, la fiction se mêle à la réalité, même si l’histoire première est véridique.

        Si on poursuit sur cette lancé, le film documentaire est un bon miroir de l’existence, informent sur la situation actuelle des personnes, des animaux, ... à travers le monde entier. Le film La marche de l’empereur de Luc Jacquet nous explique la vie des manchots empereurs et leur système de reproduction unique au monde, et a pour but premier l’information, l’explication de la nature au public, et n’est que très rarement satirique. Le documentaire se fixe pour but la représentation de la réalité.   

        En outre, les tranches de vie sont un reflet de notre vie, et tout le monde peut s’identifier à un personnage du film. Les films d’Agnès Jaoui, tel le long-métrage Comme une image, est un très bon exemple car dans ces films, rien n’est tout noir ou tout blanc, chaque personne a sa propre personnalité et l’on peut aisément se mettre à la place d’un des personnages. Les films d’Agnès Jaoui sont facile d’accès, et dans Parlez-moi de la pluie, elle joue le rôle d’une féministe fraîchement engagé dans la politique, Jean-Pierre Bacri prend la place d’un homme qui entreprend de filmer un reportage sur cette dernière, dans la cadre du reportage ‘’les femmes qui ont réussi’’, avec son ami Karim interprété par Jamel Debbouze. Ce film comique retrace leur aventure en plein mois d’aout pluvieux, et une série de péripéties se produisent et empêche le tournage du reportage. C’est un film frais, sans prétention qui montre bien la difficulté des rapports humains, et ainsi nous permet de nous identifier a un personnage du film. Un de ses autres long-métrage s’intitule Comme une image, et traite aussi des relations humaines, avec des personnages ayant bien des caractères différents. Chacun peut rentrer dans la peau des personnages. La plupart des films d’Agnès Jaoui traitent des relations entre chacun.

 

 

        Le cinéma est très polyvalent : il peut captiver, émouvoir, interroger, alarmer, inciter le spectateur mais aussi il peut dénoncer, expliquer, montrer, raconter la vie d’aujourd’hui, et pour moi le cinéma a sa place dans les arts, il est même encore trop peu présent dans la vie de tous les jours. Inciter les gens à venir encore plus souvent au cinéma serait une bonne chose, mais qu’en est-il du théâtre ? Depuis quelques années, il perd de sa popularité, mais est-ce une bonne chose de délaisser le théâtre pour laisser place au cinéma ? Les représentations théâtrales et les projections cinématographiques ne sont pourtant pas si différentes l’une de l’autre, étant donné que beaucoup de fameux acteurs sont passé par le théâtre avant d’entrer dans le monde du cinéma. Alors on peut se poser la question suivante : Le théâtre et le cinéma sont deux art à part entière, mais peut-on dire que l’un est plus réaliste que l’autre, qu’il représente mieux la réalité ?

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