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Le Mariage de Figaro de Beaumarchais : STRUCTURE, ANALYSE et RESUME

Publié le 30/06/2015

Extrait du document

mariage

Résumé et analyse

de la pièce

n Du Barbier de Séville au Mariage de Figaro

La comédie de Beaumarchais est particulièrement riche et complexe. Si elle suit dans sa composition les grandes lignes en usage dans l'organi­sation des comédies d'intrigue traditionnelles, elle le fait tout en multipliant les détours, les innovations et les surprises, et suscite ainsi, sans arrêt, l'éton­nement du lecteur et du spectateur en brouillant les critères usuels de l'analyse.

Beaumarchais, en revanche, a proposé lui-même de son oeuvre un résumé qui tend à en imposer une image limpide : « La plus badine des intrigues. Un grand seigneur espagnol, amoureux d'une jeune fille qu'il veut séduire, et les efforts que cette fiancée, celui qu'elle doit épouser et la femme du seigneur réunissent pour faire échouer dans son dessein un maître absolu, que sa fortune et sa prodigalité rendent tout-puissant pour l'accomplir. «

Nous remarquons que Beaumarchais :

·   fait du comte et de son projet les centres directeurs de l'intrigue ;

·   réduit cette intrigue à celle du mariage de Figaro et de Suzanne ;

·   suggère enfin une perspective d'analyse qui privilégie la dimension du conflit social mise en évidence ici par l'arbitraire et l'excès du pouvoir du comte, au détriment de ceux qui l'entourent.

En d'autres termes, à lire Beaumarchais, Le Mariage de Figaro semble se présenter comme une reprise de l'intrigue du Barbier de Séville, avec une distribution nouvelle puisque dans le rôle de Bartholo, nous avons ici le comte Almaviva.

n L'acte I ou les principes d'une comédie à la Molière

Cet acte fonctionne bien comme un acte de présentation des personna­ges et de mise en situation de l'intrigue. De plus, il nous permet de compren­dre, et cela très rapidement, comment s'organisent et se construisent les alliances, comment se répartissent les groupes en conflit dont la loi de la comédie veut qu'il soit heureusement dénoué à la fin de la pièce.

4 Présentation des personnages : Les sept premières scènes suffisent à met­tre le spectateur en présence des acteurs essentiels, et l'ensemble de l'acte permet d'introduire tous les personnages, Figaro, Suzanne, Chérubin, le comte, la comtesse, Marceline, Bazile, Bartholo et Fanchette.

4 Intrigue  : elle apparaît, en première approche, ires claire puisque Figa­ro et Suzanne affirment nettement leurs intentions d'évincer les préten‑

tions amoureuses du comte et de réaliser leur mariage en se fondant sur

n La folle journée

La référence à la durée de la « journée « rappelle les exigences du théâ­tre classique, rassemblées par Boileau., dans ce que l'on a appelé la règle des trois unités,,et qu'énoncent ces deux vers extraits de son Art poétique :

« Qu'en un jour, en un lieu, un seul fait accompli Tienne jusqu'à la fin le théâtre rempli. «

Beaumarchais, dans Le Mariage de Figaro, respecte artificiellement cetre contrainte, puisque, bien que l'action n'excède pas la durée des vingt-quatre, heures, les rebondissements et l'accumulation des péripéties donnent l'impression que l'on ne se cantonne pas dans un cadre aussi étroit. La journée se déroule dans la folie et le bouleversement et, de fait, c'est toute une réflexion sur l'ordre social qui s'y exprime, réflexion que l'on peut déjà lire à partir du thème du tempe et de celui de la folie

Le facteur tempe joue un rôle important dans la distribution des pou­voirs entre les personnages en conflit. Si, au début de la pièce, Figaro et Suzanne cherchent à prendre le comte de vitesse pour faire aboutir leur mariage, au milieu de la pièce, ils savent exploiter le temps et les possi­bles qu'il contient pour construire des échappatoires : cela signifie que l'his­toire va dans le sens de la classe bourgeoise qu'ils représentent. Le futur a un sens pour Figaro et Suzanne car il est l'espace à partir duquel se con­crétise leur désir de liberté et de bonheur. Quant au présent, il leur a donné le moyen de construire progressivement leur autonomie, que celle-ci soit due aux ruses de l'action ou aux esquives de la parole. Le comte et la comtesse se partagent les références au passé, temps perdu et nostalgique d'un bonheur ancien. Sauf à pactiser avec les forces nouvelles de la bour­geoisie, l'aristocratie ne peut qu'enregistrer la péremption de son pouvoir. L'issue de la pièce lui donne le moyen de retrouver un bonheur enfui. non d'en inventer un nouveau.

 

La:référence à la folie est également signifiante : l'atmosphère de la pièce avoue être celle du bouleversement, du rythme rapide et de l'instabilité. Théâtre de fête et de gaieté, le théâtre de Beaumarchais nous rappelle qu'il est aussi le lieu des transgressions et des audaces, des inventions et des débordements et, par l'intermédiaire du débat entre la raison et la folie, l'ordre et le désordre : figure la mouvance du jeu social et délivre l'intui­tion de sa précarité.

mariage

« 12 en scène et en représentation ; l'organisation d'une destinée et d'un deve­ nir a cessé d'être le lieu de réflexion exclusif de l'aristocratie, ou bien d'une bourgeoisie, certes éclairée, mais préoccupée principalement par sa pro­ pre promotion.

• La folle journée La référence à la durée de la« journée » rappelle les exigences du thé3.­ tre classique, rassemblées par Boileal..)' dans ce que l'on a appelé la règle' des trois unités;-et qu'énoncent ces deux vers extraits de son Art poétique: «Qu'en un jour, en un lieu, un seul fait accompli Tienne jusqu'à la fin le théâtre rempli.

» Beaumarchais, dans Le Mariage de Figaro, respecte artificiellement cette contrainte, puisque, bien que l'action n'excède pas la durée des vingt-quatre> heures, les rebondissements et l'accumulation des péripéties donnent l'impression que l'on ne se cantonne pas dans un cadre aussi étroit.

La journée se déroule dans la folie et le bouleversement et, de fait, c'est toute une réflexion sur l'ordre social qui s'y exprime, réflexion que l'on peut déjà lire à partir du thème du tem~ et de celui de la foliE:! Le facteur temp!l' joue un rôle important dans la distribution des pou­ voirs entre les personnages en conflit.

Si, au début de la pièce, Figaro et Suzanne cherchent à prendre le comte de vitesse pour faire aboutir leur mariage, au milieu de la pièce, ils savent exploiter le temps et les possi­ bles qu'il contient pour construire des échappatoires : cela signifie que l'his­ toire va dans le sens de la classe bourgeoise qu'ils représentent.

Le futur a un sens pour Figaro et Suzanne car il est l'espace à partir duquel se con­ crétise leur désir de liberté et de bonheur.

Quant au présent, il leur a donné le moyen de construire progressivement leur autonomie, que celle-ci soit due aux ruses de l'action ou aux esquives de la parole.

Le comte et la comtesse se partagent les références au passé, temps perdu et nostalgique d'un bonheur ancien.

Sauf à pactiser avec les forces nouvelles de labour­ geoisie, l'aristocratie ne peut qu'enregistrer la péremption de son pouvoir.

L'issue de la pièce lui donne le moyen de retrouver un bonheur enfui, non d'en inventer un nouveau.

La.référence à la folie est également signifiante : J'atmosphère de la pièce avoue être celle du bouleversement, du rythme rapide et de l'instabilité.

Théâtre de fête et de gaieté, le théâtre de Beaumarchais nous rappelle qu'il est aussi le lieu des transgressions et des audaces, des inventions et des débordements et, par l'intermédiaire du débat entre la raison et la folie, l'ordre et le désordre : figure la mouvance du jeu social et délivre l'intui­ tion de sa précarité.. »

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