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Le Mythe de Sisyphe

Publié le 29/03/2013

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sisyphe

Du sentiment de l'absurde à la révolte finale, l'existence de l'homme moderne n'est que la réincarnation du destin tragique de Sisyphe.

Le Mythe de Sisyphe (1942) est inséparable de L'Étranger, dont il est le pendant philosophique, et de L'Homme révolté qu' il complète. Mais la clé de l'oeuvre reste, du propre aveu de l'auteur, L'Envers et l'Endroit (1937). Pour Camus, « l'absurde naît de cette confrontation entre l'appel humain et le silence déraisonnable du monde «.

sisyphe

« « Tous les homme s sains ayant songé à leur propre suicide, on pourra reconnaître , sans plus d'explications, qu'il y a un lien direct entre ce sentiment et l'aspiration vers le néant.» Le suicide ou la fuite devant l'absurde Un monde qu'on peut expliquer même avec de mauvaises raisons est un monde familier.

Mais au contraire , dans un univers soudain privé d'illusions et de lumières, l'homme se sent un étranger.

Cet exil est sans recours puisqu'il est privé des souvenirs d'une patrie perdue ou de l 'es poir d'une terre promise.

Ce divorce entre l'homme de sa vie, l'a c teur et son décor, c'est propre­ ment le sentiment de l'absurdité.

Tous les homme s sains ayant songé à leur propre suicide, on pourra reconnaître, sans plus d'ex plications, qu 'il y a un lien di­ rect entre ce senti­ ment et l'aspiration vers le néant.

Le sujet de cet essai es t précisément ce rapport entre l'absurde et le suicide, la me sure exacte dans laquelle le suicide est une solution à l'absurde.

L'acceptation du monde par le jeu de la conscience Et qu'est-ce qui fait le fond de ce conflit , de cette fracture entre le monde et mon esprit, sinon la conscience que j'en ai ? Si donc je veux le maintenir, c'est par une conscience perpétuelle, toujours renouvelée, toujours tendue.

Voilà ce que , pour le moment , il me faut retenir.

A ce moment, l'absurde , à la fois si évident et si difficile à co nqu érir, rentre dans la vie d'un homme et retrouv e sa patrie.

A ce moment encore, l'es prit peut quitter la route aride et desséchée del ' effort luc ide .

Elle débouche maintenant dans la vie quotidienne.

Elle ret rou ve le monde de l'« on » anonyme, mais l'homme y rentre désormais avec sa révolte et sa clairvo yance .

Il a désappris d'espérer.

Cet enfer du présent, c'est enfin son royaume.

Sisyphe et l'homme moderne maîtres de leur destin Toute la joie silencieuse de Sisyph e est là.

Son destin lui appartient .

Son rocher est sa chose.

De même , l'homme absurde, quand il co ntemple son tourment, fait taire toutes les idole s.

Dans l'univers soudain rendu à son silence, les mille petites voix émer­ veillées de la terres' élèvent.

(.

..

)Il n'y a pas de soleil sans ombre, et il faut connaître la nuit.

L'homme absurde dit oui et son effort n 'au ra plus de cesse.

S'il y a un destin per sonnel, il n'y a point de destinée supé­ rieure ou du moins il n'e n est qu'une dont il juge qu'elle est fatale et mépri sable .

Pour le reste, il se sait le maître de ses jours.

A c et instant subtil où l'homme se retourne sur sa vie, Sisy phe , revenant vers son rocher, co ntemple cette suite d'actions sans lien qui devient son destin, créé par lui, uni sous le regard de sa mé­ moire et bientôt scellé par sa mort.

Ainsi, persuadé de l 'origine tout hu­ maine de tout ce qui est humain , aveugle qui dés ire voir et qui sait que la nuit n'a pas de fin, il est toujours en marche.

Le rocher roule en­ core .

Gallimard, 1942 « ••• Aveugle qui désire voir et qui sait que la nuit n'a pas de fin ...

» NOTES DE L'ÉDITEUR Le désespoir comme condition de la délivrance un monde absurde.

Paradoxale entreprise , puisqu ' il s'agit de maintenir à la fois deux vérités qui s'ex cluent : celle du nihilisme et celle du bonheur.

» Jean Onimus , Camus, Desclée De Brouwer, 1965.

Tous trois pos sèdent , de par !'Absurde , un pouvoir royal.

( ...

)Un être, cependant, les surpasse tous : !'être absurde par excellence , le créateur .

Celui-ci, en effet, se s itue dans une contradiction totale.

Il admet que sa création peut ne pas êtr e.

Il travaille pour rien , il sait que sa création n'a pas d'avenir( ...

), il peut voir son œuvre détruite en un jour en admettant que cela n 'a aucune importance .

» Morvan Lebesque, Camus, Le Seuil, Écrivains de toujours, 1963.

« On a so uvent considéré Le Mythe de Sis yphe ( ...

)comme un manuel du déses poir existentialiste.

C'es t là une erreur.

La fureur de vivre qui rend fou un Caligula, Camus s'est efforcé de la ca na liser, de l 'apprivoi ser, de la rendre opérante dans 1 D.R .

2.

3.

4 li1hographie s de Luc Simon.

éd.

André Saure!.

1978 Le créateur, héros de l'abs urde « A partir de cette profession de foi, des carrières s'ouvrent dans l' Absurde.

Camus e n di stingue au moins trois : celles de Don Juan , de l'acteur et du conquérant.( . ..

) CAMUS07. »

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