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      Le mythe de Sisyphe.

Publié le 04/11/2013

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sisyphe
      Le mythe de Sisyphe. Essai sur l'absurde. (1942)                 Retour à la table des matières LA CRÉATION ABSURDE       Le mythe de Sisyphe. Essai sur l'absurde. (1942)   La création absurde   PHILOSOPHIE ET ROMAN           etour à la table des matières Toutes ces vies maintenues dans l'air avare de l'absurde ne sauraient se soutenir sans quelque pensée rofonde et constante qui les anime de sa force. Ici même ce ne peut être qu'un singulier sentiment de idélité. On a vu des hommes conscients accomplir leur tâche au milieu des plus stupides des guerres sans e croire en contradiction. C'est qu'il s'agissait de ne rien éluder. Il y a ainsi un bonheur métaphysique à outenir l'absurdité du monde. La conquête ou le jeu, l'amour innombrable, la révolte absurde, ce sont des ommages que l'homme rend à sa dignité dans une campagne où il est d'avance vaincu, Il s'agit seulement d'être fidèle à la règle du combat. Cette pensée peut suffire à nourrir un esprit : elle a soutenu et soutient des civilisations entières. On ne nie pas la guerre. Il faut en mourir ou en vivre. Ainsi de l'absurde : il s'agit de respirer avec lui ; de reconnaitre ses leçons et de retrouver leur chair. À cet égard, la joie absurde par excellence, c'est la création. « L'art et rien que l'art, dit Nietzsche, nous avons l'art pour ne point mourir de la vérité. « Dans l'expérience que je tente de décrire et de faire sentir sur plusieurs modes, il est certain qu'un tourment surgit là où en meurt un autre. La recherche puérile de l'oubli, l'appel de la satisfaction sont maintenant sans écho. Mais la tension constante qui maintient l'homme en face du monde, le délire ordonné qui le pousse à tout accueillir lui laissent une autre fièvre. Dans cet univers, l'oeuvre est alors la chance unique de maintenir sa conscience et d'en fixer les aventures. Créer, c'est vivre deux fois. La recherche tâtonnante et anxieuse d'un Proust, sa méticuleuse collection de fleurs, de tapisseries et d'angoisses ne signifient rien d'autre. En même temps, elle n'a pas plus de portée que la création continue et nappréciable à quoi se livrent tous les jours de leur vie, le comédien, le conquérant et tous les hommes absurdes. Tous s'essaient à mimer, à répéter et à recréer la réalité qui est la leur. Nous finissons toujours par avoir le visage de nos vérités. L'existence tout entière, pour un homme détourné de l'éternel, n'est qu'un mime démesuré sous le masque de l'absurde. La création, c'est le grand mime. Ces hommes savent d'abord, et puis tout leur effort est de parcourir, d'agrandir et d'enrichir l'île sans avenir qu'ils viennent d'aborder. Mais il faut d'abord savoir. Car la découverte absurde coïncide avec un temps d'arrêt où s'élaborent et se légitiment les passions futures. Même les hommes sans évangile ont leur Mont des Oliviers. Et sur le leur non plus, il ne faut pas s'endormir. Pour l'homme absurde, il ne s'agit plus d'expliquer et de résoudre, mais d'éprouver et de décrire. Tout commence par l'indifférence clairvoyante. Décrire, telle est la dernière ambition d'une pensée absurde. La science elle aussi, arrivée au terme de
sisyphe

«       Lemythe deSisyphe. Essai surl’absurde.

(1942)   La création absurde  PHILOSOPHIEETROMAN           Retour àla table desmatièresToutes cesvies maintenues dansl'airavare del'absurde nesauraient sesoutenir sansquelque pensée profonde etconstante quilesanime desaforce.

Icimême cene peut êtrequ'un singulier sentiment de fidélité.

Onavu des hommes conscients accomplirleurtâche aumilieu desplus stupides desguerres sans se croire encontradiction.

C'estqu'ils'agissait denerien éluder.

Ilyaainsi unbonheur métaphysique à soutenir l'absurdité dumonde.

Laconquête oulejeu, l'amour innombrable, larévolte absurde, cesont des hommages quel'homme rendàsa dignité dansunecampagne oùilest d'avance vaincu, Il s'agit seulement d'êtrefidèleàla règle ducombat.

Cettepensée peutsuffire ànourrir unesprit : elle asoutenu etsoutient descivilisations entières.Onnenie pas laguerre.

Ilfaut enmourir ouen vivre. Ainsi del'absurde : ils'agit derespirer aveclui ;dereconnaitre sesleçons etde retrouver leurchair.

À cet égard, lajoie absurde parexcellence, c'estlacréation.

« L'artetrien quel'art, ditNietzsche, nous avons l'artpournepoint mourir delavérité. » Dans l'expérience quejetente dedécrire etde faire sentir surplusieurs modes,ilest certain qu'un tourment surgitlàoù en meurt unautre.

Larecherche puériledel'oubli, l'appeldelasatisfaction sont maintenant sansécho.

Maislatension constante quimaintient l'hommeenface dumonde, ledélire ordonné qui lepousse àtout accueillir luilaissent uneautre fièvre.

Danscetunivers, l'œuvreestalors lachance unique demaintenir saconscience etd'en fixer lesaventures.

Créer,c'estvivredeuxfois.Larecherche tâtonnante etanxieuse d'unProust, saméticuleuse collectiondefleurs, detapisseries etd'angoisses ne signifient riend'autre.

Enmême temps, ellen'apas plus deportée quelacréation continue et inappréciable àquoi selivrent touslesjours deleur vie,lecomédien, leconquérant ettous leshommes absurdes.

Touss'essaient àmimer, àrépéter etàrecréer laréalité quiest laleur.

Nous finissons toujours paravoir levisage denos vérités.

L'existence toutentière, pourunhomme détourné del'éternel, n'est qu'un mimedémesuré souslemasque del'absurde.

Lacréation, c'estlegrand mime. Ces hommes saventd'abord, etpuis tout leureffort estdeparcourir, d'agrandir etd'enrichir l'île sans avenir qu'ilsviennent d'aborder.

Maisilfaut d'abord savoir.Carladécouverte absurdecoïncide avec un temps d'arrêt oùs'élaborent etse légitiment lespassions futures.Mêmeleshommes sansévangile ont leur Mont desOliviers.

Etsur leleur nonplus, ilne faut pass'endormir.

Pourl'homme absurde, ilne s'agit plus d'expliquer etde résoudre, maisd'éprouver etde décrire.

Toutcommence parl'indifférence clairvoyante. Décrire, telleestladernière ambitiond'unepensée absurde.

Lascience elleaussi, arrivée auterme de. »

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