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Le Père Joseph Peu de grands hommes ont été plus attaqués et plus calomniés que le capucin Leclerc du Tremblay, plus connu sous le nom de Père Joseph, ou de l'Éminence Grise.

Publié le 23/10/2012

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Le Père Joseph Peu de grands hommes ont été plus attaqués et plus calomniés que le capucin Leclerc du Tremblay, plus connu sous le nom de Père Joseph, ou de l'Éminence Grise. Il le fut plus encore que son illustre maître Richelieu ; et sa mémoire n'est pas encore réhabilitée par l'histoire, comme l'est celle du grand Cardinal. Parfois inspirateur de cette politique qui sauvait la France, agent toujours énergique et fidèle, accusé de machiavélisme parce qu'il était d'une sagacité admirable, accusé de cruauté parce qu'il mettait le salut de la patrie au-dessus de la sensibilité, harcelé d'épigrammes par tous les ennemis de l'unité française, ennemis du dehors, ennemis du dedans, surtout par les pamphlétaires du calvinisme, de la féodalité, de l'Angleterre ou de la Hollande, il paraît devant la postérité avec ce passeport de Richelieu, s'écriant, en apprenant sa mort : « J'ai perdu mon bras droit. « La réhabilitation complète de cet homme saint, désintéressé, sans ambition, d'une activité merveilleuse et d'un génie politique, brillant encore à côté de Richelieu, a de quoi tenter un véritable historien. Je veux rappeler ici uniquement un fait, un de ces petits faits, simples, sans apprêts, qui, comme un éclair, illuminent toute une vie. L'illustre capucin est à l'agonie, il a perdu à peu près connaissance, le cardinal accourt, il veut le réveiller de son assoupissement, et en même temps donner une dernière joie au confident de ses pensées. Que va-t-il lui dire ? Dans quel ordre d'idée va-t-il chercher la parole qui émeut, qui réjouit, qui ressuscite ? Va-t-il lui annoncer ce qui paraît vrai, qu'il est nommé cardinal ? Non. - «&nbs...

« c'était le lundi, 11 mai, des Rogations ; si bien que deux heures après avoir pris un bouillon aux herbes, il tomba dans une attaque d'apoplexie qui lui fit perdre 1'usage de la parole et de tous les sens pendant trois heures.

Le roi envoya ses médecins et il fut si bien soigné qu'il revint en santé.

Le Père Joseph, qui regarda cet accident comme un avant-coureur de la mort, pensa tout de bon à s'y préparer ; il quitta la cour, se retira chez les capucins de Senlis, y fit une confession générale et se rendit ensuite à Paris, la veille de la Pentecôte, chez les religieuses du Calvaire du Marais, moins pour y consoler ses filles que la nouvelle de sa maladie alarmait, que pour prendre occasion de les exhorter à ne point fonder leurs espérances sur les créatures et à leur représenter que tout passe et qu'il n'y a que Dieu seul qui soit immuable.

Après y avoir demeuré deux jours, il se retira au couvent des Capucins de la rue Saint-Honoré dans l'intention de ne se plus mêler d'aucunes affaires que de celles où il s'agissait de la gloire de Dieu et du salut des âmes, afin de se mieux préparer à la mort.

» Toutefois se trouvant mieux il obéit à l'appel du cardinal de Richelieu qui avait grand besoin de lui à Ruel.

« Il alla à Ruel, le 14.

Le Cardinal, qui l'attendait, lui donna de grandes marques d'amitié et le pria de ménager une santé qui lui était aussi chère qu'elle était précieuse à l'État.

Le lendemain, pendant que Son Éminence alla au conseil à Saint-Germain, le Père Joseph passa jusqu'à midi à répondre à des lettres qu'il avait reçues des missionnaires d'Orient ; il dicta au Père Ange plusieurs instructions pour eux et, selon sa louable habitude, il alla dire la messe, à midi, en actions de grâces des agréables nouvelles qu'il avait reçues.

Il s'était confessé au Père Ange avec autant d'exactitude et de terreur des jugements de Dieu que si c'eût été la dernière heure de sa vie.

L'après-midi il eut une longue conférence avec les cardinaux de Richelieu et Brichi ; ensuite il se retira dans sa chambre où après avoir récité son office et fait une méditation d'une heure, il dicta à son compagnon une lettre circulaire pour toutes les maisons de la congrégation du Calvaire qu'il exhortait à la persévérance dans l'union et dans la pratique des exercices qu'il leur avait laissés.

De là il se mit à table pour collationner, et pendant qu'il était attentif aux beaux exploits de Godefroy de Bouillon dans la Terre-Sainte dont il faisait le lecture, il tomba une seconde fois dans une apoplexie qui. »

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