LE SEPTIÈME SATIRE DE JUVENAL : La misère des intellectuels.

La septième Satire est d'un ton bien plus apaisé que la sixième. De l'amertume y perce çà et là, parce que le poète y fait sur son passé, sur sa vie médiocre et étroite, plus d'un retour pénible. Mais ces accents demisanthropie nesont pas des accents de colère, et c'est seulement à l'aide du sarcasme que Juvénal prend ici ses revanches.

Le sujet de la pièce est en lui-même assez piquant, car, sous des formes qui ont varié, il a reparu à toutes les époques. Juvénal s'attache à y démontrer que les professions libérales ne paient pas, et que, si les pouvoirs publics n'interviennent, tout homme de bon sens devra s'en détourner. Les intellectuels souffrent de l'incurie, de l'égoïsme, de l'étroitesse d'esprit, de l'avarice, que manifeste à leur égard le public romain ; et tous, poètes, historiens, avocats, rhéteurs, grammairiens, glisseraient à undécouragement, à undégoût profond, si la bienveillance active que le prince leur témoigne n'était là pour leur faire espérer un avenir un peu moins sombre.