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L'éducation doit-elle éviter toute contrainte ?

Publié le 08/03/2004

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Il en va de même du rôle de l'éducateur. Il n'a pas pour tâche d'aller contre la nature de l'élève. Il doit simplement lui permettre de se développer harmonieusement et de se perfectionner, car, dit Rousseau, «tout est bien sortant des mains de l'auteur des choses» (Émile).   L'homme est bon et spontanément altruiste avec autrui, une bonne éducation devra suivre le naturel de l'homme sans le contraindre ■ La passion surgit dans l'homme avant d'avoir un sens et un but conscient : l'adolescent « devient sensible avant de savoir ce qu'il sent ». Inquiétude sans objet, désir sans forme, c'est la passion en général. Il faut certes distinguer les passions naturelles (l'amour de soi et ce qui en dérive naturellement), et les passions sociales issues de l'amour-propre. ■ L'amour de soi est le principe de la sensibilité humaine, l'origine de toutes les passions. Amorphe, il doit être éduqué. L'amour est la première des passions. L'amour naturel se satisfait de n'importe quel objet et ne dure pas.

« Le châtiment n'a jamais eu de valeur pédagogiqueNietzsche, dans laGénéalogie de la morale, écrit: «Le châtiment endurcit et refroidit; il concentre; il aiguise lesentiment d'être étranger.» Plus un élève est contraint, plus il est puni, plus il a l'impression d'être victimed'une injustice, et plus il aura tendance à se révolter contre l'autorité pédagogique.Cette dernière, à son tour, multipliera les brimades, transformant le rapport maître-élève en un rapport deforces. La nature de l'homme n'est pas mauvaiseRousseau, dans l'Émile, constate que «les hommes deviennent méchants».

«C'est à chercher comment ilfaudrait s'y prendre pour les empêcher de devenir tels», qu'il a écrit ce livre.

Ses principes d'éducationreposent sur le respect des penchants naturels de l'enfant, de l'adolescent.

Ce respect n'est pas un laisser-aller.

L'éducateur doit veiller à conserver la bonté originelle des mouvements de la nature. On façonne les plantes par la culture, et les hommes parl'éducation.

Si l'homme naissait grand et fort, sa taille et saforce lui seraient inutiles jusqu'à ce qu'il eût appris à s'en servir; elles lui seraient préjudiciables, en empêchant les autres desonger à l'assister ; et, abandonné à lui-même, il mourrait demisère avant d'avoir connu ses besoins.

On se plaint de l'étatde l'enfance ; on ne voit pas que la race humaine eût péri, sil'homme n'eût commencé par être enfant.

Nous naissonsfaibles, nous avons besoin de force ; nous naissons dépourvusde tout, nous avons besoin d'assistance ; nous naissonsstupides, nous avons besoin de jugement.

Tout ce que nousn'avons pas à notre naissance et dont nous avons besoin étantgrands, nous est donné par l'éducation.

ROUSSEAU Dans la nature, l'homme est l'animal le plus solitaire : seulel'organisation sociale lui permet de survivre en l'éduquant, en luitransmettant un savoir.Dans le premier paragraphe, Rousseau – remarquez-le bien –conjugue les verbes au conditionnel : «Si l'homme naissait [...]».

Dans l'état de nature, l'homme est l'animal le plus solitaire quisoit.Et même si l'homme naissait grand et fort, naturellement grand et fort, il n'en resterait pas moins faibleen ce sens que seul, sans l'union des autres hommes, il ne peut survivre : il mourrait misérable,pitoyable, sans comprendre qu'il est homme.

C'est à cause de sa faiblesse naturelle que l'homme s'unit.L'organisation sociale résulte de la nécessité de s'organiser collectivement pour améliorer sesconditions de vie, matérielles et spirituelles.

À ne pas le comprendre, la race humaine « eût péri ».L'homme se construit, de sa naissance à sa mort.

Il progresse, se perfectionne, aidé en cela par lafamille, la société.Il y a transmission de savoirs, d'expériences.

C'est parce qu'il a été enfant avant que d'être hommequ'il peut conquérir sa liberté, se développer.

Contrairement à Descartes qui regrette ce passageobligé par l'enfance (Discours de la méthode, 1- partie), Rousseau montre que l'homme ne peut seperfectionner qu'au fur et à mesure et que l'étape de l'enfance est nécessaire.

Il en est de même pourl'humanité.Cette constatation émise, Rousseau insiste, dans le deuxième paragraphe, sur la nécessité del'éducation.

Les verbes sont conjugués au présent, et non plus au conditionnel.

C'est désormais unétat de fait que la faiblesse naturelle de la race humaine à son origine.

Mais cet handicap se révèle unprivilège pour évoluer.

L'homme, contrairement à l'animal, est perfectible.

La société – la culture –fournit aux hommes un remède aux inconvénients et aux dangers de l'état de nature – l'extinction dela race humaine –, bien que cet état de culture développe l'inégalité. L'éducateur est avant tout un tuteurEn horticulture, un tuteur est ce qui soutient la croissance d'une plante.

Il en va de même du rôle del'éducateur.

Il n'a pas pour tâche d'aller contre la nature de l'élève.

Il doit simplement lui permettre de sedévelopper harmonieusement et de se perfectionner, car, dit Rousseau, «tout est bien sortant des mains del'auteur des choses» (Émile).

L'homme est bon et spontanément altruiste avec autrui, une bonne éducation devra suivre le naturelde l'homme sans le contraindre La passion surgit dans l'homme avant d'avoir un sens et un but conscient : l'adolescent « devient sensibleavant de savoir ce qu'il sent ».

Inquiétude sans objet, désir sans forme, c'est la passion en général.

Il fautcertes distinguer les passions naturelles (l'amour de soi et ce qui en dérive naturellement), et les passionssociales issues de l'amour-propre.. »

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