Devoir de Philosophie

L'erreur est humaine

Publié le 02/10/2018

Extrait du document

erreur

Lorsque nous disons que l'erreur est humaine, nous constatons un fait : parce que l'homme n'est pas un pur esprit logique, et parce qu'il est libre, il est dans la nature humaine de se tromper. Par là nous excusons certainement bien des erreurs. Mais nous n'excusons pas n'importe qu'elle sorte d'erreur : simplement celles que nous commettons comme malgré nous ; nous n'excusons ni l'erreur volontaire, ni l'erreur par négligence ou par complaisance. C'est pourquoi à l'adage latin qui disait errare humanum est (l'erreur est humaine) on a pu ajouter sed perseverare diabolicum (mais y persévérer est diabolique). 

erreur

« LA VÉRITÉ n'émettre à tous moments que des jugements parfaitement logiques, rigoureux et fondés, c'est là un idéal inaccessible.

En ce sens on peut dire à juste titre que l'erreur est humaine -et ce constat est bien une excuse.

2 ....

qui peuvent devenir condamnation • Mais si l'erreur procède largement de l'habitude et du sentiment, il ne faut pas oublier que seule, en dernière analyse, la volonté permet à l'erreur de naître.

Car je peux toujours suspendre mes jugements et réexaminer mes croyances.

Je peux choisir de m'astreindre à fonder rigoureusement mes jugements, ou au contraire accepter de juger dans la précipitation et sans méthode logique.

Ainsi, comme l'écrivait Victor Brochard, •les fois de /'intelligence n'expliquent que fa possibilité de l'erreur, ce qui fa réalise et l'achève, c'est le sentiment de fa volonté.

-fi y a du moral jusque dans fa connaissance de fa vérité scientifique.

L'homme n'est capable de science que parce qu'il est fibre ; c'est aussi parce qu'il estfibre qu'il est sujet à l'erreur." (De l'erreur, 2e éd., 1897, p.

236-237).

• Dans ces conditions, il apparaît que je suis toujours responsable de mes erreurs, même si j'ai souvent beaucoup d'excuses, de circonstances atténuantes.

C'est ce qu'observait Victor Brochard, qui écrivait : •On sera peut-être effrayé des conséquences morales d'une telle doctrine.

Est-on responsable de ses erreurs, et est-ce un crime de se tromper ? - Mais cette responsabilité serait, en tout cas, limité de tant de manières qu'elle ne saurait être inquiétante.

Personne ne soutient qu'il suffise de vouloir pour atteindre le vrai ; les idées qui sont les matériaux de fa connaissance, les sentiments qui les mettent en œuvre ne dépendent pas directement de nous ; enfin, si on tient compte des exigences de la vie pratique, il est hors de doute que l'erreur, contingente en elfe-même, peut être souvent nécessaire en fait.

Ces réserves faites, il est vrai que nous sommes souvent coupables de nos erreurs.

Sans parler des circonstances où la précipitation du jugement nous éloigne de la vérité, n'y a-t-il pas dans la vie de chacun de nous un moment où nous voyons que la vérité doit être poursuivie au prix de pénibles et incessants efforts ? Deux routes s'ouvrent devant nous : nous pouvons nous engager dans le rude chemin qui mène au vrai et soumettre notre esprit à une sévère discipline ; il nous est loisible aussi de suivre la foule, d'accepter, les yeux fermés, ses erreurs et ses préjugés, et de vivre commodément, l'esprit endormi, comme les autres.

-A coup sûr, les hommes n'ont pas à pénétrer dans le secret des consciences et à mesurer le degré de la responsabilité de chacun ; mais notre conscience ne porte+ elfe pas des jugements que nous ne saurions récuser, et qui peut dire qu'aux yeux de Dieu, il ny ait pas des erreurs qui sont des crimes ?,, (id., p.

237-238) 174. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles