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Les croyances religieuses sont elles une consolation pour les faibles?

Publié le 17/09/2018

Extrait du document

Certes la croyance religieuse est une consolation pour les faibles en ce qu’elle est dans son
essence une illusion. Le rationalisme classique, avec Descartes et Spinoza, ne récuse pas la
foi, mais il affirme l'autonomie de la raison : la foi concerne le salut de l'âme, la recherche de
la vérité est l'affaire de la seule raison. Cela peut être encore une façon de sauver la foi, en
limitant le domaine où elle s'exerce. Mais cela favorisa aussi pendant les Lumières, un
athéisme philosophique, une explication matérialiste du monde ou au moins une forte hostilité
à l'idée de révélation, et au mystère des dogmes. Ceux ci, (par exemple le péché originel),
sont conçus comme d'absurdes superstitions. La religion devient alors suspecte d'être une
tromperie obéissant à des fonctions sociales ou politiques. Quand Marx écrit en 1842 que la
religion est \"l'opium du peuple\", il se situe dans la lignée des Lumières. Mais il introduit une
idée nouvelle: la religion n'est pas une simple ignorance, elle est une illusion qui a unesignification anthropologique. On pourra alors avec Marx voir dans les frustrations sociales de
l'homme la clef de l'aliénation religieuse; ou bien soupçonner avec Nietzsche, tout ce que
révèlent de pulsions morbides et négatives la piété religieuse et le sentiment de culpabilité lié
à la hantise du péché. On pourra également avec Freud interpréter cliniquement l'illusion
religieuse comme une \"névrose obsessionnelle de l'humanité\", rejouant indéfiniment et
rituellement le meurtre originel du père. La religion serait donc une illusion à laquelle les faibles
se plaisent à croire.
Toutefois, subsiste le mystère que nul ne saurait nier : spiritualité et transcendance se profilent
à l’horizon tout au moins comme question et comme énigme.

« intéressant de se poser la question suivante : Les croyances religieuses sont elles une consolation pour les faibles ? D’abord, procédons à la définition des termes du sujet afin de pouvoir mieux le cerner.

Une croyance se définit comme étant un assentiment de l’esprit à une vérité transcendante sans justifications rationnelles.

D’une façon générale, la croyance est une adhésion à une idée, une pensée, une affirmation, une théorie, un dogme… En ce sens, la naïveté, le préjugé, l’erreur, la foi, l’opinion, aussi bien que le savoir sont des modes différents de croyances.

Comme le montre Descartes dans « Quatrième Méditation métaphysique », la croyance est un effet de la volonté : l’entendement conçoit les idées, la volonté y adhère, les refuse et les met en doute. Toutefois, la notion de croyance est le plus souvent utilisée par opposition au savoir et, dans une moindre mesure, à la foi.

La croyance est alors surtout considérée comme une adhésion plus ou moins hasardeuse.

Une consolation peut se définir comme un soulagement, un apaisement.

Enfin, les faibles, suivant le sens du sujet, sont ceux qui sont dépourvus de force et de maîtrise spirituelle. Le croyant se rassurerait il donc grâce à un lien spirituel et affectif qui représente un baume à son impuissance existentielle ? Nous verrons dans une première partie que la croyance religieuse est en fait une adhésion spirituelle risquée, puis dans une deuxième partie, en quoi celle-ci est une consolation historique et sociale, et enfin, dans une dernière partie, nous verrons quelles sont les raisons qui poussent le faible à adhérer à des croyances religieuses. I.

La croyance religieuse comme une adhésion spirituelle risquée 1.Croire c’est faire un saut dans le vide Pourquoi la croyance serait elle une simple consolation pour les faibles ? Croire n’est ce pas faire un véritable saut dans le vide ? N’est ce pas être conforté au paradoxe absolu ? Croire c’est en quelques sortes expérimenter un face à face tragique avec Dieu.

Qu’est la croyance religieuse authentique ? Une voie tremblante et complexe vers l’absolu, une rencontre souffrante et brûlante.

Crainte, tremblement, mélancolie, telles sont les caractéristiques d’une rencontre qui ne se donne pas comme une simple garantie réconfortante.

Si la croyance religieuse est une consolation pour les faibles, cela signifie qu’elle apaise notre angoisse, notre impuissance liée à notre absence de force.

Or, tel n’est pas le cas.

Ainsi, Kierkegaard pense de l'angoisse et du désespoir comme étant essentiels pour l'existant, qui doit les assumer dans leur double dimension: expériences douloureuses de la finitude de l'existence, mais par là même appel de l'absolu, ouverture sur le divin.

Il y’a là une forme de tension existentielle qui interdit de poser l’option même de consolation du faible, car la croyance est inséparable du drame de l’existence humaine.

Croire c’est chercher son salut dans la crainte et le tremblement : la foi est sans assurance, sans sécurité intellectuelle ; elle désigne une croyance en vertu de l’absurde. 2.Croire est un choix difficile En effet, les croyances religieuses viennent souvent avec leurs contraintes.

Si certaines d'entre elles, comme les contraintes morales "évidentes" (ne pas tuer, ne pas voler, ne pas mentir...) sont assez instinctives, d'autres plus spécifiques à chaque religion impliquent des choix difficiles, ou plutôt des sacrifices.

Par exemple, devenir musulman, c'est faire le choix de faire sa prière cinq fois par jour, faire le Ramadan pendant un mois (donc se priver de boire et de manger pendant un mois, situation qui peut être difficile à tenir, notamment dans les pays chauds et arides).

Certains dogmes imposés par les religions sont donc difficiles à suivre, pourtant cela ne décourage pas les croyants, et ne fait pas d'eux des personnes faibles. Néanmoins, n’est il pas de croyance sans un bénéfice psychologique qui lui soit lié ? Croire, c’est accepter une idée ayant, pour nous, un impact psychique.

Si la croyance est douleur et contraintes, qu’apporte t elle ?. »

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