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LES GRANDS COURANTS DE LA PEINTURE DE 1800 A 1900 : L'EPOQUE NÉO-CLASSIQUE

Publié le 17/01/2022

Extrait du document

Le langage plastique par lequel s'exprimait son réalisme était d'une grande sobriété. Il recherchait rarement les séductions de la couleur, mais il traduisait les valeurs avec délicatesse et il ordonnait les éléments du tableau avec une grâce franche et directe. Ses portraits ont souvent une sorte de charme secret, où se révèle la qualité poétique, et ils ont en même temps une valeur typique et un accent monumental.

« David n'accordait pas une importance ma­ jeure à cette part de son œuvre, qui l'écartait de l'idéalisme antiquisant.

Il prônait un art sévère et pur, où la rigueur de la forme se revêtait d'une certaine tonalité morale qui s'accordait avec la vertu héroïque de l'époque; et lorsque les circonstances le conduisaient à peindre son temps, il essayait parfois d'insérer dans les images qu'il en donnait quelque chose de cette interprétation néo-classique des formes.

Mais, ce faisant, David forçait quelque peu sa nature, qui était celle d'un homme ouvert et attentif - dans la force ou dans la grâce - à la signification intrinsèque du réel ce don de saisir la réalité apparaît même dans ses œuvres antiquisantes, mais c'est dans ses tableaux d'histoire contemporaine ou dans ses portraits que le tempérament du peintre s'exprima vraiment dan s sa plénitude, et les portraits féminins - où s 'allient précisément la grâce et la force - sont peut-être les plus accomplis.

David avait la passion de la réalité e t une rigueur impitoyable dans sa manière de la regarder et d'en dresser l'image; son art d'observer était du reste très souple et ses portraits manifestent une vive intelligence du modèle : c'est par ce biais que David pénè­ tre dans le secret des êtres et nous le restitue.

Le langage plastique par lequel s'expri­ mait son réalisme était d'une grande sobriété.

Il recherchait rarement les séductions de la couleur, mais il traduisait les valeurs avec délicatesse et il ordonnait les éléments du tableau avec une grâce franche et directe.

Ses portraits ont souvent une sorte de charme secret, où se révèle la qualité poétique, et ils ont en même temps une valeur typique et un accent monumental.

C'est ainsi que David s'est dégagé, par la force de son tempérament réaliste, de l'im­ passe où le conduisait sa volonté d 'idéalisme antiquisant; la contradiction que recèle son art se résout finalement dans le don qu'il a eu de donner de son époque une image qui en dépasse la simple apparence pour en res­ tituer la foncière grandeur .

La diffusion européenne L'importance de David dépasse les limites de la peinture française, car sa renommée fut européenne - à la mesure de l'empire napo ­ léonien - et son atelier parisien attira, à côté des peintres de diverses provinces fran­ çaises, des artistes de nombreux pays d'Eu­ rope.

Le maitre leur inculquait les principes de l'idéalisme antiquisant, mais sa direction, plus libérale qu'on ne pourrait le penser, n'entravait pas systématiquement l'essor des personnalités, si bien que les plus grands peintres, parmi les élèves de David, sont ceux qui ont été le moins fidèles à ses doctrines.

L'enseignement davidien allait du reste dans le sens où évoluait alors l'ensemble de la peinture européenne.

En France même, les peintres de sa génération ne différaient de lui - outre l'écart du génie - que par des nuances : c'est le cas de Regnault et de Vincent, dont le néo-classicisme était moins aigu; chez GUÉRIN, l'auteur du Retour de Marcus-Sextus (1799) et de Didon et Ené e, il prenait volontiers un tour un peu théâtral.

Les élève s de David étaient fortement mar­ qués par sa méthode rigoureuse de dessin d 'après l'antique et par la véhémence de ses sentences, mais ils se laissaient aller à nuan­ cer selon des modalités diverses l'esthétique néo-classique.

Certains renchérissaient sur l'idéalisme davidien, parce qu'ils ne le trou­ vaient pas assez pur : c'étaient les « Primi­ tifs », dirigés par Maurice QuAÏ, qui voulaient retrouver la pureté de l'art grec archaïque; et pendant un temps le jeune INGRES pencha de ce côté-là.

D'autres interprétaient le néo­ classicisme dans le sens d'une élégance un peu froide , par exemple GÉRARD avec sa Psyché recevant le premi er baiser de l'Amour (1798), ou GIRODET avec son Endymion; d'au­ tres, au contraire, comme HE NNEQUIN , l'auteur des Remords d'Oreste, ébranlaient par l'agita­ tion du drame la sérénité de l'idéalisme da­ vidien.

Beaucoup conservaient seulement l'habitude d'un métier sec et froid et, lors­ qu'ils s'appliquaient à garder aussi le contenu de l'art davidien, comme Abel de PuJOL, ils ne réussissaient qu'à le mettre en formules sans vie; le disciple préféré du maître, GRos, à qui David remit en partant pour l'exil le soin de maintenir à Paris la tradition idéaliste , se laissa de plus en plus prendre, dans la suite de ses tableaux antiques, par cette soumission rituelle à un art qui, avec l e temps, apparaissait pourtant de moins en moins ouvert sur l'avenir.

Certains davidiens et aussi certains peintres des ateliers rivaux, comme Picot élève de Vincent, prolongeront tout de même longtemps le néo-classicisme .

Dans les pays autres que la France Je destin du néo-classicisme a varié suivant les lieux : le cosmopolitisme de l'atelier de David fut pour l'Europe néo-classique un ferment d'unité , mais les traditions propres et la situa ­ tion historique de chaque pays étaient des facteurs de diversité; nulle part du reste ne se rencontra une personnalité comparable à celle du maître français, si bien que le néo­ classicisme européen était en retrait par rap­ port à celui de la France.

L'Italie, qui en avait été au xvni • siècle le berceau, ne compta alors en peinture que des talents mi­ neurs, qui perpétuaient en un écho affaibli quelques-unes des vertus traditionnelles de la race : c'étaient APPIANI (1754-1817) en Lom­ bardie, BENvENUTI à Florence et à Rome Camuccini .

L'Espagne, elle, fut fortement touchée par l'influence davidienne, portée à. »

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