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Les rapports avec les autres sont-ils nécessairement de l'ordre du conflit ?

Publié le 17/01/2022

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En outre, en transformant le monde, il crée quelque chose de stable et de durable en dehors de lui et se libère de l'angoisse de la mort qui le liait au monde sensible et qui avait fait de lui un esclave. En revanche, le Maître, se contentant de consommer et de détruire les produits du travail de l'Esclave, affirme toujours davantage sa dépendance à l'égard de ce dernier. De plus, sa jouissance n'a aucune valeur de vérité, elle n'intéresse personne et ne lui permet donc pas d'accéder à la reconnaissance de soi.       Certes, le Maître est reconnu par l'Esclave. mais que vaut une telle reconnaissance, puisque l'Esclave n'est qu'une chose ? Quant à l'esclave, il lui suffit de se faire reconnaître par le Maître pour que s'établisse la reconnaissance mutuelle : « Ils se reconnaissent comme se reconnaissant mutuellement. « La fin de cette dialectique marque la fin de l'histoire, c'est-à-dire la fin des guerres, des luttes, des violences. Hegel pensait que l'histoire prenait fin avec sa philosophie qui en avait découvert le sens... Mais c'est une autre histoire !       
On retiendra que toute conscience ne peut se poser qu'en s'opposant à ce qui n'est pas elle, mais que le conflit n'est qu'un moment qui, comme tel, est destiné à être dépassé. Qu'il s'agisse du rapport entre deux consciences, entre les hommes, entre les peuples, les Etats, on pourrait certes s'opposer à l'optimisme de Hegel et affirmer que le conflit est le fondement constitutif de toute relation, et que, comme tel, il perdurera.
Pour m'affirmer, je dois m'opposer aux autres. Le regard d'autrui représente toujours toujours un obstacle, un pouvoir dont je dois m'affranchir. Mais, autrui m'est nécessaire. Pour avoir des rapports humains, il faut passer outre aux choses qui m'opposent à autrui et tenir compte de ce qui nous rapproche.
  • THESES: La personnalité d'un individu se développe en s'opposant à l'influence des autres. La conscience s'affirme en s'opposant à tout ce qui n'est pas elle, donc aux autres consciences. Si je laisse les autres faire, ils chercheront à me dominer. Les rapports avec les autres sont nécessairement de l'ordre du conflit.
  • ANTITHESES: Autrui peut aussi être pour moi un objet de sympathie. Si les liens sociaux étaient fondés seulement sur le conflit, ils seraient impossibles. Je peux éprouver un sentiment de solidarité, de la compassion, de la tolérance à l'égard des autres.
 

« les yeux qui se posent sur moi me réduisent à l'état d'objet. Avez-vous compris l'essentiel ? 1 Est-ce par la réflexion que je découvre autrui ?2 Que m'apporte au juste la présence de l'autre ?3 Quelle menace peut présenter la présence d'autrui pour moi ? Réponses: 1 - Non, la présence d'autrui ne peut provenir d'une réflexion, celle-ci ne me mettant en relation qu'avec ma propreconscience.2 - La possibilité de me connaître moi-même, de me prendre pour objet de ma conscience.3 - L'autre peut certes me donner à voir ce que je suis réellement, mais il peut aussi me méconnaître, m'enfermerdans une fausse image qu'il se fait de moi. Relativité du conflit dans les rapports avec les autres. • Le conflit n'est pas le seul mode de relation au monde le regard des autres peut aussi m'être infiniment précieux s'ilexprime la sympathie ou l'amour.

Je ne suis pas qu'une cible dans l'oeil d'autrui. • Le visage de l'autre n'a-t-il pas pour Lévinas un sens hybride : à la fois incitation au conflit, à la violence, car leplus dénué, le plus exposé en l'homme, mais aussi ordre de paix, mise en respect du meurtrier possible ? « Tu netueras point est la première parole du visage » dit Lévinas. Pour Lévinas, l'éthique est la « voie royale vers l'absolument autre » (Préface).

En effet, le désir d'infini n'est pas undésir au sens habituel et négatif de manque mais une expérience sans retour possible de soi vers l'autre, du familiervers l'étranger.

Car « l'absolument autre, c'est autrui » (Rupture de la totalité), autrui n'est donc pas la négation demoi-même, ce qui impliquerait encore une relation d'identité, mais il est positivement « l'absolument autre ».

Autruime révèle le sens de l'éthique comme « rapport non allergique du Même et de l'Autre » (L'Être comme bonté).L'éthique trouvant son sens premier dans la relation de face à face, elle présuppose une ouverture à « l'absolumentautre » que seul le visage d'autrui permet d'entrevoir.

L'éthique est bien originellement une « optique » mais sansimage, car la vision est encore une totalisation.

Or le visage empêche le regard de se fixer, il nous tourne vers unau-delà, un ailleurs ; il figure « l'infiniment autre » qu'on ne parviendra jamais à totaliser.

Le visage d'autrui se donneà voir comme « révélation » de l'Autre dans sa nudité et sa fragilité.

Il m'appelle alors à la responsabilité infiniedevant lui. « Je pense plutôt que l'accès au visage est d'emblée éthique.

C'est lorsque vous voyez un nez, des yeux, un front, un menton, et que vous pouvez les décrire, que vous vous tournez vers autrui comme vers un objet.

Lameilleure manière de rencontrer autrui, c'est de ne pas même remarquer la couleur de ses yeux ! Quand on observela couleur des yeux, on n'est pas en relation sociale avec autrui.

La relation avec le visage peut certes être dominéepar la perception, mais ce qui est spécifiquement visage, c'est ce qui ne s'y réduit pas. Il y a d'abord la droiture même du visage, son expression droite, sans défense.

La peau du visage est cellequi reste la plus nue, la plus dénuée.

La plus nue, bien que d'une nudité décente.

La plus dénuée aussi: il y a dansle visage une pauvreté essentielle.

La preuve en est qu'on essaie de masquer cette pauvreté en se donnant desposes, une contenance.

Le visage est exposé, menacé, comme nous invitant à un acte de violence.

En même tempsle visage est ce qui nous interdit de tuer.

» Lévinas , « Ethique et infini ». Lévinas commence par opposer perception d'un objet et rencontre authentique d'autrui.

Quand je pose l'autre comme objet, je le projette sur une surface d'objectivité : il m'apparaît comme un tableau à décrire, une surface àobserver et détailler, son unité éclate en autant de petits objets à commenter (les éléments du visage sont eux-mêmes réductibles à des unités plus petites.

Ce rapport est un rapport théorique qui ne me donne pas véritablementautrui : dans un processus de connaissance, ma conscience s'assimile l'objet plutôt qu'elle ne s'ouvre à l'altérité dudonné.

En posant autrui comme objet, je reste seul. La saisie véritable d'autrui (celle qui me fait vraiment sortir de moi et rencontrer une dimension irréductible auxsimples données de l'expérience) ne donne pas une richesse d ‘éléments à décrire mais présente une pauvreté.L'autre se présente simultanément comme sans défense et invitation au respect : en effet, la possibilité physique detuer autrui se donne en même temps que l'impossibilité morale d'accomplir cet acte.

Autrui nous est livré dans unedimension éthique comme celui que je n'ai pas le droit de tuer. • Par ailleurs, le conflit n'est pas toujours négatif il peut aboutir à une reconnaissance réciproque (cf.

Hegel dans ladialectique du maître et de l'esclave) ou au progrès (ainsi Kant considère que l'opposition à autrui stimule et accroîtles ressources humaines).

Pour Hegel, le fait premier n'est pas la solitude du « Cogito » cartésien, mais le conflit des. »

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