L'Etat a-t-il le monopole de la justice ?

« l La justice ne relève pas que de l'État La justice dépend d'abord de la conscience morale de chaque individu.

C'est sur elle que repose la possibilité de concevoir un ordre social stable.

Ce n'est pas seulement par contrainte que l'homme agit justement.

Il est dans mon intérêt d'agir justement P ~rlant de just ice , E p icure montre qu 'elle est le fruit d'un accord passé entre les «Le sage ne laissera pas la justice à la merci du hasard, il ne souhaitera pas la voir l'emporter par le pouvoir de la majorité.

Il y a peu de vertu dans l'action des masses d'hommes.» Henry David Thoreau, La Désobéissance civile hommes , lesquels ont décidé, dans leur propre intérêt , de «ne pas cau­ ser de tort et de ne pas en subir» (Maximes capi­ tales).Je n'ai pas besoin de l'É tat pour savoir que si j'agis inj us te­ ment envers mes pr oc hes, j'en subi rai nécess aire m en t les consé qu ences.

A la contrainte se substitue la conscience morale (( L es lois, écrit Spi­ noza, devront être instituées en tout État de façon que les hommes soient contenus moins par la crainte que par l'espoir de quelque bien particulièrement désiré; de la sorte que chacun fera son devoir avec ardeur » (Traité des auto­ rités théologique et poli­ tique).

C'est ma vol on té morale qui en tout pre­ mier lieu me conduit à agir ju stem ent .

Les contraintes qu'impose la loi ne suffisent pas L a notion de «délit amoureux» ne peut pas entrer dans le cadre de la loi.

Même si je me sens trahi par celui ou celle que j'aime, même si j'ai l'intime sentiment d ' être victime d' une scandaleuse injustice, je ne peux pas demander aux tribunaux répara ­ tion.

Dans le domaine des sentiment s, la jus­ tice relève uniqu ement de la con scienc e mo­ rale de cha cun.

Le juge ne peut pas se contenter d'appliquer la loi et seulement la loi.

Un jugement juste est un jugement réfléchi en conscience.

Si je me montre juste envers autrui, ce n'est pas seulement parce que j'y suis contraint.. »