L'existence de l'inconscient EST-ELLE COMPATIBLE AVEC LA LIBERTÉ ?

« __ 361FICHE contrairement à lui, elle reste libre et volontaire : l'homme a toujours le choix de ne pas se mentir, de se dévoiler à lui-même son mensonge.

Ill • Pourtant, l'étude de l'inconscient semble bien nous aider à mieux ~ connaître l'homme.

Et mieux se connaître, c'est se donner toutes 111 les conditions pour être plus libre.

Ne peut-on en ce cas repenser le Ü rapport de l'inconscient à la liberté? Ill z 0 u c:t .J Il.

L'inconscient comme facteur de liberté • La cure psychanalytique, qui consiste à obtenir de la bouche même du patient la solution aux problèmes qui l'empêchent parfois de vivre au quotidien, est une guérison à la première personne.

Si le sujet ne formule pas lui-même ce souhait et n'entame pas lui-même les démarches pour guérir, alors la cure est par avance vouée à l'échec.

En ce premier sens, la démarche spirituelle qui mène à la découverte des pensées inconscientes est bien une manifestation d'autonomie.

•Une fois que la cause de son mal sera éclaircie, le sujet ne sera pas nécessairement plus heureux.

li sera en tout cas plus lucide, et aura acquis une meilleure connaissance de lui-même.

Il ne se contentera plus d'éprouver qu'il souffre, mais saura pourquoi.

Là encore, cette lucidité et cette connaissance sont des facteurs voire des manifestations de la liberté.

C'est en ce sens que Ricœur qualifie le psychanalyste d' « accoucheur de la liberté » : «la psychanalyse est une guérison par l'esprit; le véritable analyste n'est pas le despote de la conscience malade, mais le serviteur d'une liberté à restaurer.

En quoi la cure, pour n'être pas une éthique, n'en est pas moins la condition d'une éthique retrouvée, là où la volonté succombe au terrible» (Philosophie de la volonté, 1).

• L'existence de l'inconscient, particulièrement en son sens psycha­ nalytique, fait triompher le point de vue d'autrui (des pensées refou­ lées et du psychanalyste) dans la connaissance de soi.

De ce point de vue, elle contrarie davantage la liberté qu'elle ne la favorise.

La démarche personnelle menant l'homme à la découverte de cet inconscient est cependant un gage authentique de liberté.

Car elle est autonome et confère à l'homme une meilleure connaissance et une plus grande maîtrise de ce qu'il pense et fait.

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