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L'Extrême-Orient : Epoque moderne - Le Sud-Est asiatique

Publié le 16/11/2011

Extrait du document

La colonisation indienne en Asie du Sud-Est n 'a jamais revêtu la forme d'une mainmise politique. Mais, mis à part le ViêtNam, qui appartient à l'orbe culturel chinois, chacun des peuples d'Indochine et d'Indonésie a constitué sa civilisation propre, grâce à une lente imprégnation des moeurs, des croyances, des techniques, par l'influence millénaire des religions, du droit, de la littérature, de l'esthétique, de la science et de l'art indiens. Or, à la fin du XIII' siècle. les sultans dè Delhi s'attaquent au dernier royaume hindou indépendant, Ala-ad-Dîn pénètre pour la première fois en pays Yâdava en 1294; en 1309, Malik Kafour s'empare du Tclingana, et, un an plus tard, le raid musulman atteint le pays Tchola : désormais, les contacts vivifiants avec la métropole indienne, qu'entretenaient des échanges de tous ordres, vont faire défaut.

« douisme encore vivant à Bali, ni empêcher l'introduction de l'Islam en Indonésie, la permanence vivante de l'lndianité.

II.

L'Asie du Sud-Est au début de l'expansion européenne.

L'Asie du Sud-Est suscita l'admiration des voyageurs européens qui eurent l'occasion de la visiter au xv• et au xvx• siècle.

La den­ sité de la population, l'activité du com­ merce, le luxe et le raffinement des manu­ factures d'art, le caractère rare des produits qui s'offraient à la concupiscence des mar­ chands offraient un spectacle de prospérité et de grandeur.

Les deux puissances se partageant l'in­ fluence sur cette partie du monde sont alors le royaume thaï d'Ayuthya qui a absorbé le royaume de Sukhothai, et, à Java, Modjo­ pahit.

La Birmanie est sous la domination des Thaïs, le Cambodge, amputé territoria­ lement, reste un modeste refuge de culture hindoue, le Tchampa commence à se replier progressivement sous la pression viêtna­ mienne, et le royaume de Çrîvijaya est ruiné politiquement et économiquement par le commerce arabe qui a succédé au commerce malais.

La prospérité de tous ces Etats est essen­ tiellement fondée sur l'agriculture.

Les com­ merçants arabes et chinois importaient des produits manufacturés, en particulier de la céramique venue de Chine et des étoffes indiennes, et repartaient chargés d'épices, de thé, de canne à sucre, de coton brut.

Bien que les liens directs avec l'Inde soient à présent coupés, les modes de vie et de pensée d'origine indienne restaient prédomi­ nants malgré l'islamisation progressive de Sumatra, sauf à l'est, où le Viêt-Nam com­ mençait à descendre vers le sud (Nam t'ien).

Cependant, les marchands européens font leur apparition en Insulinde et éliminent progressivement la concurrence arabe; au début du xv• siècle, Diu remporte sur les Arabes une victoire navale lourde de con­ séquences; en 1511, Albuquerque s'empare de Malacca.

Les Espagnols, liés par le traité de Tordesillas, n'ont fait dans cette partie du monde qu'une courte apparition.

Enfin, dans le dernier quart du xvx• siècle, les Anglais apparaissent sur la route du détroit de la Sonde, suivis de peu par les Hollan­ dais.

Les méthodes commerciales de ces deux nouveaux concurrents se traduisent par l.a création de compagnies, en 1600 la Compa­ gnie anglaise des Indes Orientales, et, en 1602, la Compagnie unifiée des Indes Orien­ tales, de création hollandaise.

Les Portu­ gais sont alors éliminés, puis les Anglais doivent s'elfacer devant la suprématie navale hollandaise.

Mais ces querelles ne résument pas l'histoire de l'Indonésie à cette époque .

Bien au contraire, la vie des royaumes indi­ gènes n'en est guère perturbée, et ils en sont même les bénéficiaires, puisque les Européens ne sont, somme toute, que des marchands à qui ils vendent leurs produits à prix d'or.

Sur le plan même du tonnage transporté, la flotte hollandaise vient en troisième lieu après les flottes chinoise et siamoise, étant bien entendu que le fret transporté par les vaisseaux malais, que l'on devine important, échappe aux tentatives d'évaluation.

Alors que la Malaisie ct l'Indonésie sont, dès le début du xvx• siècle, l'objet de ces concupiscences, les royaumes continentaux ne sont guère affectés par l'intervention des navigateurs et des commerçants européens.

La Birmanie, morcelée, ne recouvre son unité, sous l'autorité de Bayin Naung, qu'au milieu du xv1• siècle (1551).

Bayin Naung installa sa capitale à Pégou, ville magni­ fique, dont le Vénitien César Frédéric a laissé une description enthousiaste.

Bayin Naung entreprit la conquête du Siam, et porta ses armes jusqu'au Laos; mais cette politique de conquêtes aboutit à une crise économique grave, et au déclin progressif de la Birmanie.

Il fallut attendre le xvu1• siècle pour qu'Alaungpaya rétablisse l'unité et la grandeur birmanes; ce souverain fut le rédacteur du plus important des codes birmans, le Manu kyé Dhammathat, rédigé en birman, et non plus en pâli.

En 1755, il fonda Rangoun qui devait, très rapidement, devenir un centre actif de commerce.

Au Siam, le royaume le plus important est celui que Râmâdhipati, l'auteur du pre­ mier code siamois, avait fondé, en 1350, à Ayuthya.

Les souverains d'Ayuthya, qui avaient étendu leur domination sur le nord de la péninsule malaise, furent constam­ ment en lutte contre le Cambodge d'une part, contre Sukhothai et Chieng Mai d'autre part, mais ils s'employèrent aussi à doter leur Etat d'une organisation administrative de beaucoup supérieure à celle de leurs voi­ sins.

La vie brillante de ce royaume fut seulement troublée par les entreprises bir-. »

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