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L'homme est-il un loup pour l'homme ?

Publié le 11/06/2013

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Dans le même ordre d'idées, Spinoza, philosophe contemporain de Hobbes (1632-1677), développait dans son Éthique (parue en 1677 après la mort de l'auteur) une thèse identique : les hommes dans l'état de nature sont comme des loups les uns pour les autres, et vivent encore ainsi les hommes qui sont soumis aux passions. Mais l'homme qui vit sous la conduite de la raison sait que rien n'est plus utile à l'homme que l'homme (Éthique, livre IV, proposition 18, scolie).
Quand donc les philosophes disent que l'homme est un loup pour l'homme, ce n'est pas pour glorifier la violence et les rapports de force dans la société. Cela ne doit pas s'entendre comme la vérité de la nature humaine. C'est tout au contraire pour démontrer que l'ordre social a pour finalité de résorber la violence naturelle, et qu'il est institué pour que les hommes se comportent entre eux d'une manière pleinement humaine, pleinement conforme à leur nature rationnelle.


« sont les meilleurs de recourir, par le droit d'une légitime défense, à la force et à la tromperie, qui sont les vertus de la guerre ...

» Quelles sont les vertus propres à cette situation? Les vertus de la guerre, justement, c'est -à-dire les qualités qui font la supériorité du guerrier : la force, la ruse, la tromperie, la rapacité.

Dans l'état de nature, ce ne sont pas des vices; il n'y a rien d'immoral à tromper son ennemi, pas plus que le cam éléon n'est immoral lorsqu'il se fond dans le décor grâce à son camouflage naturel.

Dire que l'homme est un loup pour l'homme nous rappelle simplement qu'antérieurement au droit civil, qui dit à chacun ce qui lui appartient, les hommes jouissent d'un droit naturel en vertu duquel ils peuvent faire main basse sur toute chose, dès lors qu'ils ont la puissance suffisante pour le faire.

En vertu du droit naturel (en fait une absence de droit), tous les moyens sont bons pour parvenir à ses fins, qui est de conse rver sa vie et de veiller à sa sécurité.

Selon que les autres hommes favorisent ce projet ou le menacent, ils seront mes alliés, toujours provisoires, ou mes ennemis, qu'il s'agit à tout prix d'empêcher de me nuire. Les hommes sont donc des loups pour leur s semblables dans cette condition très particulière qu'est l'état de nature.

Mais Hobbes va s'appuyer sur ces dispositions belliqueuses comme sur un levier pour faire basculer l'état de nature, intenable d'insécurité et de dangers, dans un État digne de ce nom, doté d'une instance centrale de pouvoir qui tienne en respect tous les citoyens, et qui fixe à chacun les droits qui sont les siens.

Hobbes ne s'en tient donc pas à constater que l'homme est un loup pour l'homme, comme s'il méditait sur la nature réd hibitoirement cruelle ou agressive de l'être humain.

C'est justement parce que le contexte extérieur de l'état de nature conditionne l'homme à la guerre destructrice de sa propre espèce qu'il faut changer ces conditions initiales de vie et instituer un Eta t de droit qui concentrera le pouvoir entre ses mains. C'est seulement dans un tel État que les hommes pourront entretenir entre eux de tout autres relations, pacifiques et faites d'aide mutuelle, qui sont aussi conformes à la nature de l'homme vivant dans une société policée, que les rapports hostiles et guerriers sont conformes à l'état de nature.

L'homme n'est pas davantage un loup pour l'homme qu'un dieu : «Et certainement il est également vrai, et qu'un homme est un dieu à un autre homme, et qu'un homm e est aussi un loup à un autre homme.

» (Épître dédicatoire, Le Citoyen ).

Dans le même ordre d'idées, Spinoza, philosophe contemporain de Hobbes (1632 -1677), développait dans son Éthique (parue en 1677 après la mort de l'auteur) une thèse identique : les hommes dans l'état de nature sont comme des loups les uns pour les autres, et vivent encore ainsi les hommes qui sont soumis aux passions.

Mais l'homme qui vit sous la conduite de la rais on sait que rien n'est plus utile à l'homme que l'homme ( Éthique, livre IV, proposition 18, scolie ).

Quand donc les philosophes disent que l'homme est un loup pour l'homme, ce n'est pas pour glorifier la violence et les rapports de force dans la société.

C ela ne doit pas s'entendre comme la vérité de la nature humaine.

C'est tout au contraire pour démontrer que l'ordre social a pour finalité de résorber la violence naturelle, et qu'il est institué pour que les hommes se comportent entre eux d'une manière pl einement humaine, pleinement conforme à leur nature rationnelle. II.

Est -il bon, est -il méchant?. »

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