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L’inconscient agit-il à notre place ?

Publié le 19/12/2020

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L’inconscient agit-il à notre place ? Dans son Introduction à la psychanalyse, Freud affirmait : « Le moi n’est pas maître en sa maison ». En effet, les rêves ou les lapsus par exemple montrent qu’il existe dans le moi des choses qui nous sont inconnus. Dès lors, Freud partage le moi en deux grandes parties. D’un côté le conscient que par définition nous connaissons et qui est ce qu’on appelle communément le moi. De l’autre, l’inconscient, une entité psychique qualifiée comme l’ensemble des idées, pulsions ou souvenirs refoulés par la conscience car trop violent ou choquant. A première vue cet inconscient ne domine pas le conscient puisque nous semblons maîtres de nos agissements et pensées, rien ne semble contraindre notre volonté. Nous pourrions cependant objecter que les souvenirs refoulés par la conscience modifient les comportements et que leur dévoilement, au moyen de l’hypnose par exemple, peut avoir pour effet une amélioration de l’état psychologique. On peut alors se demander s’il existe en nous un inconscient ayant les capacité de nous influencer dans nos décisions voire d’agir à notre place, c’est-à-dire à la place de notre partie consciente. C’est semble-t-il alors de deux choses l’une. Ou bien notre inconscient n’agit pas à notre place auquel cas il faudra démontrer que le conscient est la partie dominante du moi et par conséquent que l’inconscient ne peut qu’au mieux légèrement influencer le conscient. Ou bien notre inconscient agit à notre place, auquel cas il faudra analyser par quel processus et dans quelle mesure. Dans une première partie, nous verrons pourquoi est ce que le conscient domine l’inconscient, puis dans une deuxième nous observerons de quelle manière l’inconscient peut agir à notre place. Enfin dans une troisième partie, nous constaterons que le conscient et l’inconscient ne sont pas deux éléments distincts et qu’il est possible de dépasser ce clivage. Pour commencer, si il est une chose dont nous avons une connaissance parfaite, c’est bien le moi. Or, il ne semble pas que ce moi soit manipulé par un inconscient qui serait interne à ma personne. Contrairement au reste du monde, il semble que nous puissions avoir une connaissance pleine et entière de notre moi puisque c’est avec ce moi que nous passons plus de temps qu’avec tout autres choses. Le moi peut être manipulé ou trompé par des facteurs extérieurs, cependant il ne semble pas qu’il puisse être trompé par une autre entité en son sein. Toutes les décisions qu’il prend sont le fruit d’une réflexion qui n’est influencé que par des idées, ou des envies qui lui apparaissent clairement. Les raisons poussant à un acte sont imaginé de façon consciente. Pour Descartes, une pensée ne peut être que consciente puisqu’elle est définie comme une action se faisant en nous et dont nous prenons conscience de manière immédiate. Par exemple, si un individu prend la décision de courir plutôt que de marcher, ce sera après avoir eu une réflexion sur les avantages, ne pas arriver en retard, et les inconvénients, se fatiguer. Cette décision ne peut être due qu’à une réflexion consciente puisqu’on peut en déterminer les causes. Il semble donc que le rôle de l’inconscient soit extrêmement limité, l’inconscient pourrait même être qualifié de résidu de conscience ou de conscience de second plan. En effet, il est vrai...

« conscience peut momentanément ou pour de plus longues durées mettre des choses de côté afin de maintenir les tâches les plus importantes au centre de notre pensée.

Cette mise de côté s’explique par une répétition fréquente d’une action ou d’une perception.

Une fois que nous les avons suffisamment effectué ou constaté, ces perceptions ou gestes finissent par être écarté de notre conscience de façon volontaire puisqu’on peut y repenser si nous le souhaitons.

Sans cela, nous serions toujours obsédés par ce qui nous entoure et il serait alors impossible de réfléchir et par conséquent de vivre.

Un conte chinois narre ainsi l’histoire d’un crapaud demandant à un mille- patte comment pouvait-il marcher avec autant de patte.

Le mille-patte en y réfléchissant ne parvient alors plus à reproduire ce mouvement instinctif et ne pouvant plus se déplacer finit par mourir de faim.

Ce que l’on qualifie d’inconscient est donc en réalité qu’un deuxième plan du conscient qui, n’étant pas inaccessible, n’est donc pas inconscient mais plutôt préconscient. De plus, il semble impossible qu’un inconscient domine le moi puisque cela reviendrait à dire que nous ne sommes pas responsable de nos actes, que le sujet ne serait pas souverain.

En effet, si l’inconscient pouvait agir à notre place, alors cela dédouanerait l’homme de toute responsabilité quant à ses actes puisqu’on ne pourrait le tenir comme responsable.

On ne peut pas affirmer que des pensées inconscient peuvent exister puisque toute pensée requiert un sujet, une substance qui la pense, une res cogitans. Ainsi, l’homme est donc bien souverain de lui même et ne peut se cacher derrière un inconscient qui n’est en réalité qu’une excuse.

C’est la vision de Sartre qui considère que l’homme est intrinsèquement libre, non déterminé.

Par conséquent, il affirme que l’homme ne peut utiliser comme excuse un inconscient qui agirait à sa place, ce serait de la mauvaise foi.

Le concept d’inconscient est alors considéré comme immorale.

Ainsi, un homme ayant commis de multiples crimes pourrait affirmer que le véritable coupable est son inconscient.

Il est alors juridiquement impossible de tenir quelqu’un pour responsable de quoi que ce soit puisque la responsabilité du sujet même est remise en cause. Ainsi, nous avons vu que le rôle de l’inconscient était extrêmement limité et nous sommes allé jusqu’à remettre en cause son existence.

Cependant, certains éléments comme les lapsus, les rêves ou les actes manqués vont dans cette deuxième partie nous amener à revoir notre première analyse et à questionner le rôle, le fonctionnement et l’influence de l’inconscient. Une critique que l’on peut apporter au début de notre raisonnement est que le conscient ne possède pas toujours les connaissances nécessaires pour parvenir à une totale compréhension des actes et idées d’un individu.

Il faut pour cela invoquer une autre part de celui-ci, l’inconscient. Selon Freud, l’inconscient est nécessaire car les explications données par la conscience ne sont pas suffisantes pour expliquer certains actes.

Les rêves, les lapsus ou les actes manqués témoignent de l’existence de cet inconscient dont nous ne connaissons pas le contenu exact.

Car même si ceux-ci parviennent à notre conscience, il nous est difficile d’expliquer leur origine.

Ainsi pour Freud, les données de la conscience sont très lacunaires et ne suffisent pas à expliquer nos comportements ou nos pensées.

Il faut donc invoquer l’inconscient afin de comprendre pleinement le comportement d’un individu.

Il écrit ainsi dans Psychopathologie de la vie quotidienne l’histoire d’un de ses amis qui s’était engagé dans une association littéraire dans le seul but que l’une de ses pièces soit. »

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