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Ma culture fait-elle mon humanité ?

Publié le 11/02/2019

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culture
présentent quelques caractères communs, et que ces derniers suffisent pour repérer un « genre » humain qui demeure, malgré son éparpillement apparent, universel. Ces caractères communs peuvent se déduire des travaux ethnologiques, mais aussi d’une réflexion philosophique entamée au moins depuis Hegel et qui aboutit à la pensée, sur ce point, de Georges Bataille. On constate ainsi que l’humanité, dans toutes ses cultures, s'éloigne de la nature par la prohibition de l'inceste (Lévi-Strauss y voit la seule règle culturelle équivalant à une loi de la nature), par la crainte de la mort (qui se manifeste par les traitements extrêmement variés que l'on réserve au cadavre humain) et par le travail (qui transforme le milieu en même temps que l’homme lui-même). À quoi on peut ajouter la pratique du don et du contre-don, la recherche de situations globalement équilibrées, et l’universalité de l’échange (que ce soit celui des biens, des épouses ou des messages). Au-delà, on pourra faire valoir que, dans toutes ses manifestations, l'humanité est la seule espèce vivante qui définisse précisément ses propres règles de conduite, et qu’elle définit en conséquence des valeurs - quelle que puisse être la variété locale ou culturelle de ces dernières.


culture

« CORRIGÉ [Introduction] L'histoire des rapports entre cultures différentes a été complexe, et pas toujours très pacifique.

La notion même de «culture».

au sens qu'elle a désormais, s'est impos ée, significativement, ·e n se substituant à l'idée de «civilisation », qui paraît en effet plus facilement exclusive.

Mais admettre que les cultures élaborées par les hommes manifestent des diffé­ rences incontestables ne risque-t-il pas d'inviter à concevoir des humani­ tés à leur tour différentes, et donc d'introduire entre ces dernières une sorte de hiérarchie ? Pour penser que l'humanité est unifiée.

alors qu'elle ne se réalise que dans des cultures différentes, sans doute est-il nécessaire de repérer, en deçà même des différences culturelles.

quelques « quali­ tés » ou potentialités communes à toute l'humanité.

[1.

Négation de la différence, ou de l'humanité des autres] Si l'on parle aujourd'hui plus volontiers de « cul wre » que de « civili­ sation», c'est.

au moins en partie, parce que ce dernier terme impliquait l'existence de «non-civilisés>>, soit d'hommes privés de ce qui faisait la « supériorité » ou la noblesse des « civilisés ».

De surcroît, la « culture », comme ensemble de mœurs, de coutumes, de langue et d'habitudes de vie se transmeuant à travers les générations, paraît d'extension plus res­ treinte : de la sorte.

le mot implique, pour ainsi dire automatiquement, une multiplicité des cultures possibles.

Les Grecs, qui se concevaie nt eux-mêmes comme hautement «civilisés>> , re je ta ien t tous les non-Grecs (ce qui signifiait d'abord tous ceux qui n'avaient pas le bonheur de pratiquer leur langue), dans la« bar­ barie >>-qui ne valait guère mieux, comme l'indique son étymologie, que l'animalité.

Ultérieurement, on remplaça peu à peu la «barbarie» par la « sa u vag erie >>, mais le «sauvage », individu ainsi nommé par référence à la« forêt >> où il était censé vivre.

n'était toujours pas un homme authen­ tique.

Il lui manquait trop évidemment ce qui caractérisait le civilisé euro­ péen : le baptême ou la peau blanche (ce qui était bien complémentaire, p ui sq u 'o n put se demander si les êtres de peau noire avaient seulement une âme), l'organisation politique centralisée autour d'un pouvoir monar­ chique, la famille telle qu'on la concevait en Europe, le travail comme on l'y avait organisé socialement, etc.

On qualifie d'ethnocentrique cette vision qui survalorisc le milieu culturel auquel on appartient, mais c'est pour constater qu'en fait, elle est universelle.

Lorsque les Espagnols rencontrent les Indiens d'Amérique du Sud, la reconnaissance de l' h um an ité de J'autre fait problème des deux. »

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