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MYTHE DE L’ÉTERNEL RETOUR (Le) Mircea Eliade (résumé & analyse)

Publié le 14/11/2018

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MYTHE DE L’ÉTERNEL RETOUR (Le) MIrcea Eliade. Essai, 1949.

 

Ce livre pourrait être, nous dit l’auteur, une «introduction à une philosophie de l’histoire», mais, au lieu de faire une analyse spéculative du phénomène historique, il expose les conceptions des sociétés archaïques qui s’évertuent à ne pas en tenir compte. Celles-ci, en effet, et Mircea Eliade (1907-1986) en donne d’abondantes preuves, refusent la notion d’histoire linéaire qui va d’une situation donnée vers une autre situation, différente de la première, et considèrent les événements et les êtres comme des répétitions ou des imitations plus ou moins fidèles de prototypes mythiques consacrés ab origine par des dieux, des «ancêtres» ou des héros. Ainsi, chaque objet, chaque action ne deviennent véritablement réels qu’en participant à une réalité qui les transcende, et les rites, fêtes et lieux sacrés sont là pour manifester cet étemel retour des temps primordiaux. Mêmes efforts d’abolition de l’Histoire dans les tentatives de régénération du temps : il s’agit de restauration de l’état pur initial, avec expulsion des péchés, des maladies, des démons et fête de l’année nouvelle comme reprise de l’instant du commencement. Souvent le mythe de la création est mimé (par exemple en Babylonie) et, apportant la preuve du bien-fondé de la croyance, la nature avec son printemps ne reste plus un fait brut, mais reçoit une signification ontologique. Si l’homme moderne est passé du temps cyclique au temps continu, il a, dit Eliade, besoin de la foi en Dieu pour se libérer de la «terreur de l’Histoire» et se transformer en co-auteur de la création. Le mythe revêt ainsi un nouveau visage.

« Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)MYTHE DE L'ÉTERNELRETOUR(Le).

Essai publié en 1949 Ilar le sociologue roumain Mircéa Eliade (né en 1907).

Cet ouvrage propose en exemple la mentalité primitive9 comme d'autres font de l'histoire de la Grèce ou de la Révollition francaise.

Eliade prend pour point de départ une description de la pensée cle l'homme primitif.

Il lui apparaît que l'essentiel de cette pensée archaïque réside dans un accord originel et une compréhension radicale qui permettent à l'homme d'habiter authentiquement dans le monde.

La nature n'est pas laissée à l'insignifiance et à ]a violence du fait, elle recoit une signification onto­ logique décisive.

L'homme ne prend pas la position centrale que la tradition humaniste lui accorde; mais si sa dépendance lui interdit de se diviniser, elle lui donne beaucoup plus : une situation vraie dans le m.onde.

I ...

e sacré n'est pas, pour Eliade, une catégorie psychologique en voie de régression ; l'homn1e est, dès sa naissance, placé dans le domaine du spirituel.

Tout progrès technique sera pour lui l'occasion d'un épanouissement humain.

Aussi sa conduite ignore-t·elle l'histoire9 dont le but lointain ne saurait valoir pltls que ce qu'il possède.

Tout son effort tendra à justifier ce qui, dans son cotnportement, peut être accidentel, en l'intégrant au renouvellen1ent périodique du temps sacré.

Le nouveau, qui est aussi l'irréparable et l'historique, sera complètement exclu de sa pensée qui méditera, hors de toute histoire, le retour éternel des actes accon1plis par les dieux.

Voyez, dit Eliade, ce que l'hun1anité a perdu en renoncant à cette culture.

Quel enrichissement compenserait le désastre spirituel qui a coupé l'homme de son enracinement potlr le donner en proie à l'histoire, catastrophe accélérée ? En fait, il ne lui échappe pas que la philosophie de l'b.istoire a déjà rencontré des questions analogues, que le savoir absolu hégélien est très proche de l'authen­ ticité archaïque.

Mais il n'y voit qu'un rêve incohérent.

La prétention essentielle à une telle méditation, intégrer toute vérité potlr parvenir à l'absolu, lui paraît injustifiée.

Du même coup, la théorie de l'aliénation se trouve atteinte.

Pour Eliade le rôle du sacré est de mettre tout existant en rapport avec so11 être propre.

Le rapport de l'objet consacré au divin qu'il manifeste n'est pas le rapport de l'existant à son essence; l'essence est ici aussi réelle que l'existant.

Cette confirmation archaïque de l'objet le met tout entier dans l'ima­ ginaire.

Il n'y a plus de vérité de l'apparaître.

Il n'y a pas pour les primitifs d'histoire de l'ho1nme.

Mais il y a une histoire des dieux : le réel le plus réel est soumis à la pire des dégradations.

Comment en serait-il autrement dans un monde où l'essence de la stabilité est délibérément imaginaire ?. »

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